Le bouquet

Hier, je me suis levée courbaturée. La veille, j’avais discuté jusqu’à minuit sur une terrasse avec des jeunes femmes de mon âge, au son de la contrebasse endiablée d’un bar de la ville. Nous avions pris la pluie et je me suis levée avec la gorge prise, le nez bouché et mal partout. Hier, juste avant que je parte boire des bières, avec Y. nous avons discuté de nos problèmes respectifs. Après un énième accrochage avec P. jeudi, où j’étais personnellement attaquée, où, la violence de ses phrases continue de me tourner dans la tête, j’ai été tentée de démissionner. Et puis je le vois trop jubiler, alors non, et puis j’adore mon job, alors non, et puis… je n’ai pas d’autres travail et c’est bouché partout, alors non. Mais quand même ! Y. aussi a des soucis. On dirait que la crise qui se rapproche inexorablement fait que les entreprises font pression sur leurs employés. Ceux qui résistent se font casser, ou en tout cas, on essaye de les déstabiliser. C’est notre cas à tous les deux, à des degrés divers. Mais la solidarité manque. Je suis armée pour me défendre, mais je ne pourrais pas le faire seule et pas longtemps. Hier, je me suis réveillée malade, Y. partait travailler le week-end. Il a posé R. chez nos voisins du 5ème, qui deviennent de plus en plus des amis et moi je suis partie chez la coiffeuse de Fauvette. Et je me suis acheté un beau bouquet de fleurs. Au retour, j’ai mangé de délicieuse lasagne avec eux. Puis je suis descendue chez moi coucher la petite. Après, L. est passée boire le thé, puis à nouveau les voisins. Puis l’autre voisin ukrainien est venu se joindre à nous. Avec L, nous sommes parties malgré la pluie menaçante, arpenter le 18ème . Quand je suis rentrée, Y. est revenu, bien après 20h. Ce matin, j’ai fait le marché, et j’étais étonnée d’avoir si peu de choses dans mon chariot avec 70 €. Ce matin, nous sommes allés voter. Ce matin, je suis allée récupérer ma caméra chez un ami avec la petite R. qu’il a prise pour un garçonnet, à cause de ses cheveux courts. Ce matin, j’ai mangé du poulet rôti du marché, avec R. qui en mangeait aussi, en écoutant 3D sur l’Arctique et le changement climatique. Aujourd’hui, je vais aller dans le 20ème, à un anniversaire dans un bar normalement fermé, mais qu’on ouvrira spécialement pour nous. J’ai acheté de la brioche et du saucisson pour l’occasion. Aujourd’hui, j’ai reçu un mail que je redoutais de mon amie. Et je pense à elle au loin, et je sais qu’elle va se relever. Aujourd’hui, j’ai le nez bouché, je me sens fatiguée, mais j’ai un beau bouquet.