Le monde

Après le massage de dimanche, j’ai fait deux très longues nuits de sommeil lourd.

Un sommeil immense, dans lequel on tombe comme dans un gouffre.

Je me sens heureuse le matin au travail, parce que je suis éminemment reposée. Même les petites piques de P. me touchent à peine et me paraissent lointaines, lui qui est toujours prompt à faire une remarque, mi-humiliante mi-méprisante.

Pourtant, (étonnamment même, vu le début de notre relation de boulot) nous travaillons de mieux en mieux ensemble.

Je me méfie de lui comme une souris d’un serpent à sonnette, mais j’apprécie d’apprendre tant de choses. Je me dis que tout ce que je tire de cette période me servira pour plus tard. Pour ma propre carrière, en pleine construction.

Parfois, certains matins, quand je pars au travail, j’ai l’impression que je pourrais conquérir le monde.