Le retour du travail

Je reprends le fil, lentement.

Il n’est pas possible de parler d’autre chose sur ce blog.

Le sujet m’étouffe, s’empare de mon esprit et m’empêche de penser.

 

 

J’ai passé ma semaine à pleurer.

Quasi quotidiennement.

 

Il faut dire que mon nouveau chef n’est pas tendre.

Pour une raison obscure, P. ne m’aime pas.

Ca se voit, ça se sent en entretien, quand il ne m’écoute pas sur mes expériences passées et sur mes tâches actuelles.

Je dis amen à tout, apeurée, bientôt terrorisée.

Il souffle le chaud et le froid et je me sens prise dans la tempête.

 

Nous n’avons pas encore commencé réellement à travailler ensemble, mais déjà, je me sens sombrer.

 

Est-ce parce que j’ai déjà vécu, plus jeune, des expériences de harcèlement, que je réagis si mal à ses piques, ses réflexions, ses regards et son attitude ?

 

Le soir, je ne pense qu’à ça.

 

Résultat, je pleure dans le métro sur le trajet du retour, je pleure sous la douche et je ne fais qu’y penser.

Je me lève avec P.

Je mange avec lui.

Me douche avec lui.

Je m’endors avec lui.

 

Si je ne suis pas en train de « faire » quelque chose ou de détourner mon attention, comme en regardant un film, je suis en train de penser au travail.

 

Stressée.

Angoissée.

Le ventre tordu.

 

Pendant les entretiens, les réunions,  je me sens nulle, je bafouille, je n'arrive pas à prendre des notes correctement. 

Revenue à mon ordinateur, je n'arrive plus à écrire.

Pourtant, il faut écrire.

Le magazine ne se fera pas comme ça.

Je sais qu'il va falloir faire un effort surhumain pour surmonter ma peur, et je sais aussi que je n'y arriverais pas seule.

Mais d'ici là, je sens que je vais devoir parler du travail ici.

J'en suis désolée d'avance.

 

Commentaires

1. Le samedi, 11 février 2012, 15:31 par captaine lili

Hey ! Le changement de chef ne change rien à tes capacités : tu les avais avant, pourquoi les aurais-tu perdu ? Et peut-être est-ce le moment de faire le projet d'un ailleurs - dont tu avais parlé il y a quelques temps - puisque les conditions de bien-être n'y sont plus ? Un projet d'ailleurs qui pourrait te redonner la force de faire ton travail ici. Je sais le poids des expériences passées... rappelle-toi que tu as grandi depuis. Que tu es une adulte maman et plus une petite fille qu'on peut terroriser. Bisous, Marloute.

2. Le samedi, 11 février 2012, 15:35 par samantdi

Bonjour Marloute, je te lis souvent et commente rarement mais là, je ne peux pas m'en empêcher.

Il ne faut pas te laisser faire, plus facile à dire qu'à faire, mais c'est la seule solution. Ce type a peut-être la pathologie du pervers narcissique, qui détruit son entourage "Je dis amen à tout, apeurée, bientôt terrorisée. Il souffle le chaud et le froid et je me sens prise dans la tempête."
Il y avait justement une émission là-dessus sur France Inter, mercredi dernier à 10H, essaie de l'entendre.

http://www.franceinter.fr/emission-...

Quand j'avais 35 ans, au retour d'un long congé à la suite d'une opé, je me suis retrouvée dans cette situation avec un collègue qui était seulement "prof principal" mais qui m'a eue dans le nez et n'a eu de cesse de me faire perdre les pédales... Et comme j'étais fatiguée, il est presque arrivée à ses fins, jusqu'à ce qu'un jour, j'ai le déclic et je le prenne entre 4 zyeux dans la cour, en lui disant que s'il voulait la guerre, et en le menaçant.
Surprise, il s'est alors mis à bégayer et à perdre sa contenance.

Le lendemain, je suis allée voir mon directeur et j'ai dit que l'année suivante, je ne voudrais plus avoir à travailler avec lui.

Dans ton cas, c'est plus compliqué car c'est ton chef, mais commence par te renseigner, ton cas n'est pas unique et il y a des techniques pour résister à ce genre de personne dont le comportement a été étudié.

Bon courage, tu en as et tu vas y arriver. Tu n'es pas une victime mais une jeune femme dynamique qui trace son chemin, une excellente professionnelle, une compagne aimée et une maman qui s'en sort haut la main.
Ce type est un minable qui doit avoir des casseroles dans tous les placards.

3. Le samedi, 11 février 2012, 20:37 par julio

Je ne connais pas la situation de ta boutique mais une chose est sur si il doit y avoir du changement tu ne dois en rien cédait aux humeurs de ta direction. Sans vouloir te faire peur je pense que ton nouveau chef est la pour autre chose que travailler et apporté des idées nouvelles. Ont ne mais pas un con même très malin a un poste pour redresser une situation, mais plutôt pour accélérée la décadence de la boutique et faire des coupes ! Se qu’il y a de bien dans ton travail sais que au-dessus du boss il y a le big boss. Donc tu ne passe pas que par lui essayait plus haut dans la direction pour comprendre les changements relativement brutal dans ta boite ! Perso je ne connais pas ta force de caractère et ta volonté de te défendre donc je ne te pousse pas à agir ; je la trouve trop faible à distance « ta force ». Mais moi j’essaierais d’anticipé les événements je demanderais a la haute direction une discussion franche sur leurs objectives de future et sur non future dans la boite voila ma position !
Dans la presse et les magasines la maitrise des nouvelles technologies ont beaucoup évolué mais pas les directions toujours aussi con avec des mentalités de petit chien a leurs maitres, c’est quand qu’ils comprendront que les lecteurs se qu’ils veulent c’est de la sincérité et des sujets proche de leurs préoccupation, et du rêve mais des rêves que l’on puise atteindre !

4. Le dimanche, 12 février 2012, 05:26 par Oxygène

Surtout, ne te laisse pas faire ! Ecris ici, pour te libérer de cette horreur et puiser la force de réagir comme te le conseille Samantdi. Courage !

5. Le dimanche, 12 février 2012, 13:22 par Lise

Ce n'est pas anodin du tout ce que tu décris.
Si tu as besoin d'en discuter, fais-moi signe en perso. (mon mail est accessible depuis mon blog).
Prends soin de toi.
Je t'embrasse

6. Le dimanche, 12 février 2012, 19:56 par Leeloolène

Contrairement aux autres je connais les tenants et aboutissants de cette histoire. Et autant dire que l'analyse de Julio me parait sacrément juste et cohérente. Relis-la bien attentivement...

Par contre sois certaine que TOI, Marloute, n'a pas changé d'un iota dans ta manière de travailler, dans ton savoir-faire et tes compétences par rapport à il y a encore deux ou trois semaines, avant le grand chamboulement. Alors, non tu n'es ni nulle, ni incompétente, que tu le sentes ou qu'on essaye de te le faire croire.

On aura l'occasion d'en parler de vive voix bientôt j'espère car tout ça m'attriste vraiment pour toi tant tu t'es investie dans cette mission depuis des années.

Sois forte, et surtout blinde toi sur les petites attaques mesquines si faciles.
Courage copinette !!