Du repos!

R. s’est enfin endormie.

 

Je ne suis plus que l’ombre de moi-même après ce week-end.

Voûtée, les cheveux sales et la manucure à refaire.

Malade d’une sorte de gastro –pas violente mais quand même- j’ai subi des nausées sans fin, avec crampes persistantes à l’estomac.

Y. était de permanence, je devais m’occuper de R. seule tout le week-end. Ce qui m’aurait peut-être paru facile en d’autres circonstance s’est avéré pénible étant malade.

J’ai du annuler une partie de ce que j’avais prévu : un repas entre amis, samedi soir, dans le nouvel appartement de A., et mon gros apéro des voisins, où j’avais convié deux familles de l’immeuble.

Je redoute la solitude, comme si mes 9 mois de congé parental n’avaient pas existés.

Alors que Y. adore passer du temps seul, c’est une de mes hantises.

Je voyais déjà avec horreur passer tout ce temps seule, malade avec R. qui, comme par hasard, me sollicitait plus que de coutume, n’hésitant pas à se rouler par terre avec des hurlements de rage, parce que j’avais refusé qu’elle mette les doigts dans la prise ou s’empare du hachoir. Croyant bien faire, je l’avais laissée sortir de l’appartement une minute pour aller à la rencontre de Clem. Mal m’en a pris : le temps de que je la rejoigne, elle avait grimpé l’escalier de trois marches et avaient dégringolé, se cassant au passage une dent de devant. En voyant son sourire à la dent cassée, mon cœur s’est serré si fort que j’en aurais pleuré.

 

Heureusement, Clem est passée, et aussi Leeloolène, avec une amie, qui a volé du temps à son dur travail et puis, en fin d’après-midi dimanche, A-C, son mari et ses enfants pour boire le thé .

J’aime quand l’appartement se transforme en ludothèque improvisée, que la petite L. s’imagine dans un train et réquisitionne les coussins du canapé. Grâce à tout ceux qui sont passé, j’ai pu assouvir mon besoin de conversations, échanger des potins, bref, ne pas me morfondre. J’ai pu aussi faire les courses, acheter le pain, faire une grosse soupe de légumes pour les jours qui viennent et vider un carton de livre.

 

Aujourd’hui, les crampes étant moins douloureuses, j’étais plus patiente avec R. et plus à son écoute.

Nous avons joué une heure dans sa chambre.

Elle jouait surtout seule, levant de temps à autre les yeux vers moi pour s’assurer que je la regardais bien quand elle vaquait à ses occupations.

Les enfants ont soif de regard, comme les adultes ont soif de parler.

Le regard de l’adulte les nourri à fond, plus que si on intervient pour diriger leur jeu.

R. a ainsi passé presque 10 minutes à mettre et enlever un sac en tissu sur sa nuque. Je ne comprenais pas l’intérêt de son activité, ni la concentration profonde avec laquelle elle accomplissait ces gestes. Elle ponctue ses jeux de modulations de la voix, presque des mots qui n’en sont pourtant pas encore.

Parfois, on dirait qu’elle chante.

Ce soir, encore, je voudrais que le week-end dure trois jours.  

Juste pour pouvoir me reposer vraiment.

 

 

 

 

 

Commentaires

1. Le lundi, 5 décembre 2011, 05:47 par Valérie de haute Savoie

trois jours ! oh oui moi aussi !

2. Le mercredi, 7 décembre 2011, 15:15 par Leeloolène

Si tu savais comme cette parenthèse de quelques heures m'a fait du bien ! Un simple retour à la vraie vie, aux babillages de ta fille, aux discussions entre copines, à un vrai thé et des gâteaux, aux jeux rigolo avec R. J'en avais tellement tellement besoin dans cette spirale de fou.
Je rêve juste de 3 heures de calme en ce qui me concerne... alors que dire de 3 jours ?!

Merci pour ces si bons moments chez toi. C'était vraiment chouette.