La densité du temps
Par Marloute le lundi, 22 août 2011, 18:54 - General - Lien permanent
Une fois R. couchée, je me prépare un ti punch bien mérité, avec un énorme glaçon, du sucre complet, un citron vert et du rhum de Guadeloupe, ramené de l’épicerie exotique du quartier d’à côté. Le chat m’embête à passer mille fois sur moi, pour réclamer des caresses. Mais mon attention étant accaparée par la petite la journée, la chatte se rattrape le soir.
Je lis Psychologies, un titre pour lequel j’aimerai bien travailler un jour, l’interview de Mathilde Seigner, que je n’aime pas du tout, bien beaucoup l’adorent, et je me reconnais mot pour mot dans sa difficulté au début de sa vie de maman : cette angoisse permanente, ce mal-être alors qu’on devrait être la plus heureuse du monde, et surtout ce terrible sentiment d’étrangeté vis-à-vis du bébé. Elle est maintenant une maman comblée, mais elle est passée par ce chemin où je suis passée aussi. Je me demande combien de femmes sommes-nous pour qui la maternité n’a pas été évidente, ni l’amour de son enfant.
Demain, j’ai rendez vous à 10h pétante avec mon chef, faire un point, à J-10 jours de ma rentrée.
J’ai fait une liste de sujets que j’aimerai traiter dans les mois qui viennent, j’espère qu’il en validera certains et ne trouvera pas tout mauvais.
L’après-midi, je vais chez la coiffeuse de Fauvette. Je voudrais tout tout tout couper. Ces longs cheveux que j’arbore depuis la grossesse ne me vont plus il me semble et je veux changer de tête. Oserais-je le très court ? Je sais qu’avec elle, je peux tout oser.
Mercredi, nous réattaquons la chambre de R. pour poncer les murs, sous-coucher et peindre, le tout en un temps record.
Hum, les journées qui s’annoncent vont être denses il me semble.
Commentaires
Ah le coiffeur, le mien que je trouvais pas mal a depuis quelques temps des tarifs totalement incontrolable et la dernière fois je suis sortie avec une facture de 156 euros et l'impression de m'être fait pigeonner dans les grandes largeurs. Je me souviens du coiffeur de Fauvette qui masse le crâne non ?
10 jours la reprise, ouach ça file dis donc.
Je sens que je vais te titiller un peu. Prête ?
"Alors qu’on devrait être la plus heureuse du monde" C'est quoi cette injonction au bonheur. En quoi le fait d'enfanter devrait nous rendre forcément heureuses ? On fait des enfants parce que c'est dans la nature des choses qu'on se reproduise. On ne fait pas ça pour être heureux mais pour survivre. C'est un besoin de l'espèce. C'est quelque chose de fondamentalement naturel et qui nous dépasse. Le bonheur, ça, c'est culturel, dans la tête.
Tu m'étonnes qu'après il y ai des femmes qui vivent mal les premiers jours avec leur bébé si elles se disent : "Comment, t'as un bébé et tu n'es pas heureuse, mais quelle mauvaise mère tu fais !"
D'abord, la vie n'est pas une succession de coups de foudre. On peut avoir besoin d'un certain temps pour faire connaissance de son bébé et en tomber amoureuse. C'est vrai que c'est plus pratique aussi quand on les aime. Et nous sommes des êtres suffisamment intelligent pour nous en rendre compte. Et le bébé y met du sien. Mais on peut aimer sans être heureux. On peut aussi avoir d'autres aspirations, on peut étouffer chez soi collé à un bébé, on peut péter des câbles, on peut passer ses journées à pleurer…
Etre heureux n'est pas une obligation. La seule obligation que nous ayons c'est de les élever le mieux possible. Ça oui, à partir du moment où on les mets au monde. Mais pas d'être heureux…
Une femme n'est pas comblée par la naissance d'un enfant (même si ça fait bien de le dire) et heureusement. Si une femme se résumait à ses enfants, elle n'aurait pas vraiment d'existence propre.
Cela dit, bon courage pour la reprise. Tu as trouvé quelqu'un pour t'aider ?
@Valérie : ouch, 156 euros, c'est effectivement pas donné! déjà que je trouvais que celle qui masse prend cher 75 euros, mais bon, quel expérience!
@Akynou : tout d'accord pareil. Tu a résumé tout ce que je pense.