Un peu de mal

Ce matin au petit-déjeuner, je disais à Leeloolène que j’avais un peu de mal avec cet appartement.

Les journées filent.

S’occuper de R., courir à droite à gauche, assurer coups de fils et rendez-vous, voir les copines -pour ma santé mentale- et penser à préparer à manger/faire la lessive/gérer les courses/nettoyer l’appartement. Tout va trop vite.

Juin est presque déjà fini, bientôt juillet et hop. Août, reprise du boulot voilà.

J’aspire toujours à plus loin.

A « après ». Je pense : « Quand on aura fini la salle de bain ça ira mieux ».

« Quand on aura trouvé une nounou… ».

« Quand on aura…quand on aura ».

Mais la salle de bain est presque finie et la nounou trouvée, mais moi, je me sens un peu mal. Toujours.

Mes moments de pur bonheur sont rares.

Je me sens mal à l’aise ici, comme si je n’avais pas de coin à moi. Un peu comme un chat qui n’a plus ses repères, je rase les murs, incapable d’investir un espace ou un autre et de « m’installer ».

Tous mes habits sont encore dans les cartons.

Mes produits de beauté ne sont pas sortis.

Nous sommes là depuis le 25 avril et je n’ai toujours pas remis en marche la chaîne hi-fi où j’écoute la radio normalement.

Les denrées alimentaires sont à terre, mes ustensiles de cuisine dans un carton.

Leeloolène m’a dit : « Investis un coin. Décide que ce coin-là, tu l’aménagesTu te sentiras chez toi dans ce coin-là. » Je sens qu’elle a raison mais j’hésite. Pourquoi tout sortir pour à nouveau tout déménager ? Pourtant, je sais, je sens que c’est pour cela que je suis si fragile.

Je ne suis pas encore posée.

 

Commentaires

1. Le samedi, 18 juin 2011, 06:08 par Leeloolène

En tout cas... je me suis sentie tellement bien chez toi que j'en ai oublié l'essentiel :) Mais c'était sûrement un geste manqué pour couper complétement !! Bien arrivée de l'autre côté en tout cas.

Tout à l'heure je ne voulais pas te laisser justement pour tout ce que tu as écrit dans tes billets de la journée et que j'ai bien ressenti dans notre bref petit dej. Je me sentais malheureuse de ne pas avoir plus de temps pour parler encore et encore avec toi.

Pour l'aménagement... si tu ne te sens pas le courage de tout déballer, enlève juste les cartons du salon, cache les dans le grand cellier. Tu y verras déjà plus clair ! Pour tout le reste. Je te mail demain.

2. Le samedi, 18 juin 2011, 09:34 par Marloute

bouuuhhh, comme j'étais mal hier!
Aujourd'hui ça va un peu mieux, il ne faut pas trop que j'en fasse, je suis hyper border-line.
Hier soir, Y. m'a dit qu'il fallait à peu près un an pour s'installer, d'après ses collègues qui ont refait des appartements. Le chiffre m'a donné envie de repleurer!

3. Le samedi, 18 juin 2011, 10:05 par captaine lili

Oui ça prend du temps de se bâtir un chez-soi... Je crois que c'est un peu l'histoire d'une vie parce que ça se modifie en y habitant, en y vivant... encore plus avec un enfant qui grandit !
Ce n'est pas idéal mais tu peux sûrement être chez toi même si tout n'est pas fini... J'ai envie de te dire : vas-y, lance-toi, peu importe s'il y a des ratés ! :-) (bon c'est toujours facile de parler, hein...)