Partir, revenir

R. joue avec les dreadlocks de ma plus jeune sœur.

Je me ressert du café avec ceux qui reviennent d’une balade à vélo.

J’apprends plein de choses en peu de temps.

On marche à plusieurs sur un chemin de mûriers dans l’incroyable lumière d’après l’orage.

Quelqu’un fait goûter (en douce) au bébé du fromage, des cerises, de la crème et d’exquises pralines.

Je perds mon téléphone portable deux jours.

Il pleut si fort que toutes les petites affaires de R. sont trempées.

On mange à 15 à tous les repas : des saucisses aux herbes, de la salade de fèves, du fromage de tête, des pieds de mouton, du cervelas grillé, trop de merguez au piment d'espelette, des couilles de mouton à la crème fraîche (si-si !), du jésus de saucisson et on boit du vin blanc, du rouge et trop de champagne.

Je lis un article EN ENTIER de Teleramou au soleil.

R. arrache de l’herbe et me la montre, ravie, dans ses petites mains potelées.

A table, on prend des fous rires à cause des blagues qui fusent.

Mon père et ma mère s’engueulent en voiture parce que le GPS est cassé et qu’on est perdus.

R. se fait lécher la figure par le chien.

Encore engourdies de sommeil, dans le grand lit de la caravane, ma mère embrasse R. sur le ventre et la petite glousse de plaisir.

Je regarde le soleil à travers les feuilles d’un arbre,

je regarde la course des nuages,

je regarde les vaches qui parcourent le pré lentement.

Je me dis que j’ai bien fait de partir.