Se fermer les oreilles

 

Je fais la vaisselle en essayant de « fermer les oreilles ».

R. hurle dans la chambre.

Depuis hier, j’essaye de lui apprendre à dormir seule, au moins pour les siestes.

Elle crie, pleure, rougit, s’étouffe, tousse, tend les bras vers moi, les yeux gonflés de larmes. Je lui explique calmement qu’elle doit apprendre à s’endormir seule, que je suis à coté, pas loin, que je viendrais quand elle aura fini son dodo.

Trente minutes ce matin avant qu’elle ne s’endorme enfin, ses pleurs transformés en râles, puis en gémissements mous.

Moi-même j'ai peur la nuit. Je Ne suis rassurée que lorsque j'ai mon doudou d'un côté, et Y. de l'autre. Même s'il ne vient se coucher que plusieurs heures après moi, je ne m'endors vraiment que quand je sens sa chaleur et son souffle.

Au réveil, je redoute le regard de reproche de mon bébé et sa voix éraillée par les pleurs mais non, elle est fraîche et me sourit, comme si rien ne s’était passé. Elle a dormi profondément une heure, et joue avec entrain avec ses petits jouets.

Mystère du sommeil des bébés.

Je sais, je sens, que c’est le moment, depuis 7 mois que je l’endors toujours en la laissant téter longuement jusqu’à ce qu’elle sombre doucement, je sais, je sens, que maintenant, elle peut dormir seule, si je lui offre cette possibilité.

Mais qu’il est dur pour une mère de se « fermer les oreilles ».

 

 

 

Commentaires

1. Le vendredi, 27 mai 2011, 13:23 par Anne

Ca me rappelle un truc que j'avais vu sur une chaîne improbable. Une nounou appelée "la femme qui murmure à l'oreille des bébés". Une technique assez intéressante, ma foi, pour ceux qui n'ont pas tes nerfs (moi j'ai mis bien plus de temps que toi à y arriver !)

2. Le dimanche, 29 mai 2011, 23:40 par Akynou

Je n'ai jamais compris cette obligation de l'enfant qui DOIT dormir seul. Jamais. J'ai cédé à la pression de mon entourage. Moyennant quoi, pendant cinq ans (deux enfants) je n'ai pas fait de nuit complète, j'ai décalé mes horaires de sommeil. Et quand j'ai autorisé à ce qu'elles viennent dans mon lit, nous avons enfin pu tous dormir.
Pour l'aînée, nous n'avions pas le choix. Nous n'avions qu'une chambre. Elle a dormi dans la même pièce que nous jusqu'à ce qu'on déménage, elle avait presque 4 ans. Et elle était contente d'avoir sa propre chambre. Les deux autres ont dormi avec moi pendant toute leur première année, jusqu'à ce que je sois sûre que les risques de mort subite des nouveaux nés soient passés. Après, j'ai cédé à la pression de la famille, des médecins. Mais pendant trois ou quatre ans, quelle misère.
Je m'en suis voulue après coup d'avoir cédé aux sirènes soit disant raisonnabless et de ne pas avoir laissé mes filles se réconforter près de nous quand elles tremblaient de peur et de solitude.
Il y a tant de pays où les enfants ne sont pas isolés, parqués, séparés, mis tout seul dans une pièce, dans le noir. Ce ne sont pas des détraqués, des immatures ou des gibiers à psy pour autant.

3. Le lundi, 30 mai 2011, 08:33 par Anne

Akynou, c'est vrai dans un sens, mais c'est vrai dans l'autre. Moi qui avait le sommeil fort fragile pendant longtemps après la naissance, le boucan de la nouvelle-né m'empêchait de dormir.

Il m'a fallu 10 jours pour me rendre compte que le chougnement que je croyais de détresse n'était qu'un de ses bruits de sommeil "normal". Sauf que de toute façon, ça me réveillait. Alors pof, dans sa chambre à elle.

Ce qui convient aux uns ne va pas forcément aux autres, et ça n'est pas qu'une question de pression. C'est juste : chacun fait au mieux avec ce qu'il est. Tant que les enfants ne sont pas maltraités, hein, bien sûr !

4. Le lundi, 30 mai 2011, 13:24 par claramar

Moi aussi j'ai cédé aux pressions...voulant à tout prix faire dormir ma fille dans sa chambre...après quelques mois où elle ne voulait s'endormir que dans nos bras...après des soirées épuisantes où bébé ne dormait toujours pas à minuit...les parents au bord des larmes et de la crise de nerfs. j'étais mal face à ses hurlements......et puis en revenant la chercher un jour j'ai vu de la terreur dans ses yeux...Alors j'ai décidé que tant pis pour le reste, mon rôle de maman est la réconforter, pas de la laisser seule face à ses peurs...Cette prise de conscience a changé des choses, elle m'a été reconnaissante, je pense, de l'écouter mieux...et si le sommeil n'a jamais été simple pour elle, en prenant le temps de la rassurer, lui faire des câlins, très longtemps, dans le noir, peu à peu elle a réussi à s'endormir sereinement. Elle va avoir 3 ans, l'âge de l'opposition et des colères, mais quand elle se réveille affolée la nuit ou qu'elle a peur d'aller dormir, j'ai compris que ce n'était pas le moment d'être ferme mais celui d'être rassurante.

D'autre part, comme Anne je n'arrive pas à dormir avec des bruits de nourrisson à côté de moi, donc les deux loulous sont dans leur chambre. Et la nuit, on se lève. C'est assez rigolo parfois le matin la configuration du soir a changé, l'un est avec la grande, l'autre avec le petit, on se cherche...on a de la chance ya pleins de lits dans la maison.....et l'essentiel de tout ça...c'est de DORMIR...

5. Le lundi, 30 mai 2011, 14:54 par Akynou

Anne, tu me connais, je ne fais jamais de généralités. Mais force est de reconnaître qu'en France, le personnel médical et psy pointe du doigt les enfants (et leurs parents) qui ne dorment pas tout seuls dans leur chambre dès leur plus jeune âge (mauvais point, très mauvais point).
Il y a des enfants qui dorment très bien tout seuls, des parents qui ne peuvent pas dormir avec leurs enfants. Et des fois où c'est le cas inverse. L'important, c'est que tout le monde puisse vivre comme il l'entend.
Ce qui m'énerve, ce n'est pas ce que tu as fait, et ce n'est pas ce que Marloute fait en ce moment car elle le dit très bien elle-même : elle sent que c'est le moment, qu'elle est prête et que sa fille l'est aussi. Là dessus je n'ai rien à dire.

Mais ce post m'a rappelé combien j'ai souffert, et mes filles aussi, pendant ces cinq années-là. Cinq années qu'il m'a fallu pour envoyer au diable les injonctions des pédiatres et des psy.
Cela dit, la mort subite du nourrisson me terrifiait, et les bébés ont dormi, tous les trois, leur première année dans ma chambre. Parce qu'au bout d'un an, le risque devient alors quasi inexistant. Mais ça c'est un autre problème. Chacun a les névrose qu'il peut. :-)
Heureusement, comme les filles se réveillaient au milieu de la nuit, nous avons quand même pu avoir une vie de couple tout à fait épanouie. Mais nous avons dormi avec une ou deux enfants dans notre lit de 3/4 heures du matin jusqu'au réveil pendant quelque temps. Et puis ça s'est tassé, les filles se sont mises à dormir dans le même lit. Elles n'avaient plus besoin de nous. Ça passe tout seul. UNe copine me le disait, : quand elle aura 20 ans, crois-moi, ce sera fini depuis longtemps.
Nul besoin de donner des leçons de parentalité aux parents qui ne suivent pas les dicktats de la bonne éducation à la française.
C'est comme le nombre de médecins que j'ai rencontré qui étaient contre qu'on allaite son enfant au delà de trois mois. Mais là, j'ai mieux résisté :-)
Ou comme le nombre de gens qui disent qu'ils faut laisser pleurer les enfants, que ça les forme...
Forme à quoi, à la soumission ? Je vais te former tout ça au martinet moi tu vas voir ;-)

6. Le lundi, 30 mai 2011, 15:30 par Anne

Oui je sais !

Et qui plus est, je partage complètement ton point de vue sur le chacun fait comme ça lui convient.

Et pour te faire rire, j'avais la même névrose, du coup je me levais 4 fois par nuit pour aller l'écouter grincer, respirer, ronfler, chougner. Bref.

Mais au moins c'était moi qui me réveillait :-)))

7. Le jeudi, 9 juin 2011, 23:37 par Lyjazz

Je suis tout à fait d'accord avec Akynou : chacun fait comme il l'entend.
Mais surtout comme son coeur le dit.
Ici nous dormons avec les enfants. Et j'ai constaté que le sommeil des petits ne se régulait que vers 4/5 ans. Avant ça il y a toujours un réveil nocturne, au moins.
Et puis en cas de gastro, ou de fièvre, j'ai toujours trouvé bien plus confortable d'être à côté de mon petit pour le surveiller, tendre le haricot, nettoyer, donner à boire (tétée ou eau).
Et en plus, j'ai toujours trouvé super de pouvoir endormir un petit au sein : un moment magique qui permet, grâce aux hormones, de se sentir calme et sereine de nouveau.
Bon, c'est mon expérience et ma volonté. Je partage. Chacun y prend ce qui lui convient.
Tiens, un lien intéressant sur le maternage proximal : http://cherryplum.canalblog.com/arc...