Tentative d'aménagement

« Hum. » Au son de sa voix, je sens que le pédiatre du SAMU est hésitant. J'ai fini par l'appeler vers 9h du matin. « Vous dites qu’elle a eu plusieurs épisodes de diarrhées et de vomissements toute la nuit et qu’elle est toujours à 40° depuis 5h ce matin ? Hum. Bon, je pense qu’il faut quand même aller faire un tour aux urgences, juste vérifier que ce n’est pas une bactérie et bien un virus. »

Je me tourne vers ma sœur, elle acquiesce, on s’habille, on habille R., on attrape un taxi et on file à Debré. Là-bas, le dossier de R. passe avant les autres : trop petite encore, trop souffrante pour attendre ? Je ne sais pas. Pourtant, les autres enfants ont l’air mal en point eux aussi.

A midi, nous sommes de retour chez nous.

C’est bien une gastro, tout va bien donc, même quand R. a nouveau trempe tout ses habits et remonte à 40°.

Ma sœur s’en va dans la soirée, après avoir regardé avec moi ce film, qui nous donne envie de fredonner du Gershwin.  

Ce soir, je couche mon bébé en fractionnant les tétées. R. pleure de désespoir dans son petit lit, ne comprenant pas pourquoi je lui refuse le sein pour lui reproposer 10 minutes après.

Mais j’arrive à mes fins.

Ce soir, elle s’endort et moi, je suis fière de moi.

R. n’a pas -encore- revomit. De toute la soirée.

Et surtout, malgré ma fatigue accumulée, je me sens prête pour la nuit, qui s’annonce encore longue.Alors je prends mon Jane Austen et me pelotonne sous la couette.