Y. me manque

R. s’est mise à dormir.

Elle se réveille désormais à 8h, fais une sieste le matin après son petit-déjeuner, et refais une sieste l’après-midi, parfois une, parfois deux, et s’endort le soir autour de 19h30.

Je savoure ma liberté retrouvée.

Lis, dévore des ouvrages : Bonjour Paresse de Corinne Maier, des ouvrages de psychologie, de sociologie, des BD de Lewis Trondheim et Manu Larcenet (Nick Oumouk, à mourir de rire)

Je recommence à faire un peu de ménage –abandonné depuis si longtemps pour me consacrer aux taches quotidiennes que cela devenait effrayant.

Je bois mon café en écoutant Muse, l’album Résistance.

Y. me manque.

Hier, le portable passait mal.

Il est au centre du pays, là où tout à commencé.

Hier, des miliciens ont attaqué leur voiture de location sur la route menant à leur hôtel.

Ils ont frappé la voiture à coup de bâtons avant qu’Y et son technicien ne décident d’accélerer pour les dépasser.

Un gros pavé a défoncé leur pare-brise arrière. Plus tard à leur hôtel, on leur a expliqué qu’ici, des milices pro-Ben Ali se baladent aussi en voiture de location. Ces gens se sont juste trompé de personnes. Mais qu’en aurait-il été s’ils avaient été plus lourdement armés ?

Une bavure, juste une bavure.

Cette nuit, j’ai mal dormi.

Je voudrais qu’il rentre, alors que lui me raconte de l’émmerveillement dans la voix, comme la libération de la parole dans ce pays est un moment incroyable.

Ce matin, bien au chaud dans mon petit appartement dont j’ai calfeutré porte et fenetre pour stopper les courants d’air, je lis des magazines de décoration. Je fais une liste de course. Je recharge la batterie de l’appareil photo pour aller faire une visite sur notre chantier cet après midi.

R. continue de dormir.

Et Y. me manque.

 

 

 

Commentaires

1. Le jeudi, 3 février 2011, 05:39 par Valérie de Haute Savoie

Il faudrait qu'ils puissent identifier leurs voitures signalant qu'ils sont journalistes. Je comprends que cela t'angoisse.
Ta petite R. est vraiment une petite fille sage, et tu vois que ce temps d'esclavage est tout de même assez court.

2. Le jeudi, 3 février 2011, 11:15 par Marloute

Pour Y. ils ont fait mettre de grands panneaux "presse" le lendemain. Et pour R. Oui! Tu as raison! Mais comme c'est long quand on est dedans!

3. Le jeudi, 3 février 2011, 19:49 par clem

Je suis triste de ne pas t'avoir vue hier! J'attendais cela avec hâte!
Ah je suis contente d'apprendre que R. a changé de rythme!! Une nouvelle phase géniale commence : éveil de plus en plus fort et liberté retrouvée. Alleluia!!!