Journées douces.

Y. ne travaille pas.

Nous profitons de notre temps libre pour continuer le tri : une vieille télé, un magnétoscope, des mini enceintes ont été transportées aux encombrants. Nous vidons notre dressing des habits que nous ne mettons plus. Au total, 6 gros sacs partent aux compagnons d’Emmaüs.

On se lève tard, petit déjeunons copieusement, lisons, parcourons des expositions et allons au cinéma.

Le dimanche, je me balade avec mon amie A. et lui fait découvrir notre futur quartier. J’achète deux serre-livres sur une brocante, en prévision des futurs déplacements de bouquins dans nos bibliothèques.

Y. se montre de plus en plus intéressé par la grossesse. Il achète pour moi des fruits bio, embrasse mon ventre à l’occasion, range les affaires du bébé et évoque volontiers les premiers mois, quand ce bébé-fille sera parmi nous.

Moi, je ne réalise pas encore tout à fait.

Impression étrange que je serais enceinte toute ma vie.

Mes rondeurs me ravissent, marcher en sentant le bébé rythmer mon pas de ses petits coups de pieds aussi. 

Difficile de croire quand dans deux mois exactement, nous serons 3 dans cet appartement.

Il faudrait bien sûr commencer à préparer, mais j’attends pour cela que le grand tri soit fini. Il reste la salle de bain, la cuisine, la pharmacie et le dessous de la mezzanine.

Des petites surfaces que je pourrais facilement réaliser seule pendant le mois de septembre.

Et puis, ensuite, reconfigurer le tout.

Pour passer d’un deux pièces de 39mètres carrés d’un couple de trentenaires parisiens sans enfants à un appartement susceptible d’accueillir un bébé.

Il me reste encore du temps sur la route qui mène au "devenir maman", et je sens que je n’ai pas encore basculé.

Je résiste.

Comme si ce pas de côté, -ou ce pas en arrière pour laisser la nouvelle génération s'épanouir à ma place- me coûtait encore trop.
Passer de « fille de », de « jeune fille » à « mère » quelle grande étape tout de même !

Commentaires

1. Le vendredi, 27 août 2010, 08:20 par Anne

Dans deux mois, déjà.

Oui ça fait drôle, avant. Et puis ce pas se franchit naturellement, en général. Et on se demande à quoi pouvait bien ressembler la vie avant.

2. Le vendredi, 27 août 2010, 10:47 par Marloute

@ Anne : oui, ce que tu évoque "à quoi pouvait bien ressembler la vie avant" je l'ai déjà entendu dans la bouche de nombreux parents. Une collègue m'a même confié "On se demande souvent qu'est ce qu'on faisait avec tout ce temps libre qu'on avait!" C'est passionnant et rassurant de se dire qu'il y a un changement si radical et que tout devrait se faire de soi-même (si tout va bien...)

3. Le vendredi, 27 août 2010, 21:19 par Valérie de Haute Savoie

En fait comme le dit Anne, tout est très naturel si on accepte de ne pas vouloir être une mère parfaite comme le suggère lourdement la multitude de livres éducatifs.

4. Le dimanche, 29 août 2010, 13:57 par clem

Mais tu es en grande forme, toi!! Tu parcours la capitale, tu fais du tri, tu pars en vacances, tu prends le train, tu fais la cuisine... je t'admire. Peut-être me suis-je trop écoutée durant ces deux grossesses...