Le devoir

Soirée de vernissage dans une boutique de cette créatrice. Je retrouve mes amis, R. évidemment, et X. Je me tiens près du bar, enquille des rosés avec des glaçons, en bavardant avec des attachées de presse charmantes, voir franchement drôles. La créatrice est là aussi, affable, sympathique. Je reconnais lui, qui passe avec sa fille, et lui. Et puis d’autres gens, pleins d'autres gens, et aussi d'autres journalistes, évidemment. On échange des cartes, on se fait des civilités. Je rigole avec R. On se pousse du coude, comme des enfants, le nez dans nos verres. Soudain, un grand bruit, comme un coup de feu. Une invitée s’est pris une vitre. Elle est rentrée de toute ses force, front en avant, dans la vitrine du magasin : une immense fêlure a brisé le verre. Elle reste debout et saigne, regarde son front, choquée. Elle parle d'aller aux toilettes, pour se laver. Personne ne s’approche, les attachées de presse sont comme saisies. J’interviens. J’éloigne naturellement les gens, j’ordonne « Qui l’accompagne ? » Un jeune homme s’avance. Je lui parle, plusieurs fois : « Vous allez l’accompagner, vous la suivez aux toilettes pour se rincer. Si elle se met à vomir, à avoir des migraines, vous appelez le 15, c’est peut être un traumatisme crânien. » Je m’assure qu’il a compris, le laisse partir. Je retourne près des attachées de presse, de R et X. les amis sont floués « Bhin alors Dr Green, t’es médecin ou quoi ? » Non. Je me souviens bien du PSC1, fait il y a quelques mois seulement. Une belle chose de cette année, à la portée de tous ou presque.
Plus tard, dans le restaurant le Tambour où nous mangeons en tête à tête R. et moi, je repense à la fille.
J’espère que ça va.
Qu’elle n’a pas eu besoin d’appeler le 15.
Elle a sûrement un œuf de pigeon sur le front à l’heure qu’il est.
Moi je rentre chez moi à petit pas dans les rues animées, avec le sentiment d’avoir fait mon devoir.

Commentaires

1. Le vendredi, 28 août 2009, 11:57 par Lyjazz

Bons réflexes de secouriste.
Comme il y avait des glaçons, on aurait pu penser aussi à mettre du froid de suite sur son front (pas directement : avec un tissu entre la peau et le froid), et lui donner de l'arnica en granules homéo.
Ce sont de petites choses qui font la différence.
Aujourd'hui elle doit avoir un oeuf coloré sur le front, et si elle avait pris de l'arnica (plusieurs fois), son front aurait meilleure allure.

2. Le vendredi, 28 août 2009, 14:52 par Akynou

Et aussi, réclamer car c'est obligatoire que la grande porte vitrée soit signalée par un autocollant (ou autre signe) posé à hauteur des yeux. Sinon, la jeune femme (ou son assurance) peut se retourner contre la boutique. (Je me suis pris une porte comme ça dans un de mes lieux de travail. Cela faisait des mois que nous réclamions cet autocollant. Quand je suis arrivée le visage en sang à la réunion, tout le monde était paniqué. L'autocollant a été posé deux jours plus tard. Evidemment, c'est moins joli…)

3. Le vendredi, 28 août 2009, 19:49 par Marloute

Lyjazz : tu as raison!

Akynou : Je ne savais pas cette histoire d'autocollant. Ca parait tellement logique quand on voit la force avec laquelle elle a tapé dans la vitre.

4. Le vendredi, 28 août 2009, 19:49 par Marloute

Lyjazz : tu as raison!

Akynou : Je ne savais pas cette histoire d'autocollant. Ca parait tellement logique quand on voit la force avec laquelle elle a tapé dans la vitre.