Les départs
Par Marloute le mercredi, 10 juin 2009, 22:22 - Travail journalistique - Lien permanent
Ce soir, je suis heureuse d’avoir pu voler quelques heures sur mon travail pour croiser un bon compère ours et sa blonde, dans mon quartier. Il tombait une pluie diluvienne. Je suis arrivée trempée, les cheveux défaits, les chaussures faisant floc-floc. Mais rapidement, j’ai oublié mes habits mouillés. Nous nous sommes accoudés au zinc pour deviser comme si on s’était quittés la veille. Etrange, étrange, comme avec certaines personnes, la parole coule comme une source d’eau vive. On se quitte à regret, alors qu’on se connaissait à peine quelques heures plus tôt.
Après-demain, je partirais au dessus de Modane pour trois jours. Je ne
voulais pas spécialement partir pour trois jours de congrès et de randonnée
avec mon association de journalistes. J’ai même essayé de me défiler au dernier
moment : livre à écrire, travail à finir, ménage… Mais rien à faire. On m’attend
là-bas. J’irais donc, et ferais contre mauvaise fortune bon cœur…Faire de l’intendance,
de la logistique, supporter des journalistes grincheux et mécontents sûrement. Mais aussi sans doute apprendre des choses et profiter, un peu, j'espère...
Ce soir, je regarde la chatte, Churchille, me sonder de ses
yeux verts. Sait-elle que pendant trois jours, elle sera seule dans son domaine ?
Y. décolle demain, moi après-demain.
Aux aurores, tous les deux.
Il fait nuit depuis
longtemps et j’ai encore les cheveux humides de l’averse vespérale. Y. a finit son sac.
J’embrasse mon amour.
Sur les lèvres, les
mains, la nuque, les cheveux. Il se laisse faire, confiant, abandonné, comme un
homme qui aime. Me renvoie à son tour des baisers, chuchote des mots d’amour.
Je lui parle longtemps. A quoi pense-t-on quand on se quitte ainsi ? Au
mi-temps de la vie, au milieu de la nuit ? Il faudra pourtant nous y faire,
de ces départs précipités, à ces grands chambardements, de ces envols vers des pays
au-delà de chez nous, où tout est bouleversé, où rien n’est sûr, même pas la
date de son retour.
Il me faudra réapprendre, le parfum particulier de l’aventure,
même si je la vis par procuration.
Et un jour, moi aussi, peut-être, qui sait ?
moi aussi, retourner là-bas…
Commentaires
Ah lalala que ça donne presque envie tout ça
Ca va te faire du bien de partir prendre l'air toi aussi ! C'est souvent dur de se bouger au début, mais après tu verras, tu seras bien contente d'aller changer d'air.
J'ai vu où sont les obsèques... Y. va jusque là bas ??? Si oui... là... VRAIMENT ça me fait un gros pincement au coeur
Oui c'était bien cette rencontre. oui c'était bien une rencontre. Une rencontre qui n'est pas fait que de personnes qui se rencontrent mais du simple plaisir de découvrir l'autre. Et quand se produit, l'autre devient une ile un continent qu'on veut explorer pour en trouver les beaux paysages. Merci de ce moment mouillé mais heureux.
He bien il y en a qui ont de la chance