Si beau!

Paris est si beau dans le soleil !

Je pars à 10 h de chez moi, reviens à 19h30, fourbue, bronzée, heureuse. Traversé Paris, en bus, à pied, marché, du Louvre au Jardin des Plantes. Passé deux heures et demi chez Gibert et Joseph. Acheté deux livres, les ai lu dans les jardins à côté du Collège de France. Je marche dans le soleil, un demi sourire aux lèvres. Les hommes m’accostent mais je m’échappe, comme une anguille, je sautille, légère, aérienne, mutine.
Paris est à moi.
Je m’étale dans l’herbe, regarde les jeunes feuilles de marronniers, longtemps, trancher sur le bleu du ciel. Je voudrais acheter des livres pour améliorer mon style d’écriture, mais ils sont trop chers, alors je renonce… Découvre une librairie consacrée à la psychologie et l’analyse. Une autre dédiée aux années 70. Je furète, entre dans les boutiques, ressors prendre des bains de soleil. Trouve un livre pour m’organiser, gagner du temps, avancer sur mes projets. Je le lis le nez dans l’herbe, dans les jardins du parc zoologique. En regardant les gros platanes, je rêve d’un jardin à moi. J’y planterai des arbres, installerai des rochers pour les lézards, creuserai une mare naturelle où les crapauds viendront faire du tintamarre et les couleuvres vertes et jaunes s’endormiront au soleil. Il est 15h quand je débarque affamée, au Breakfast in America. Je mange leur très bon hamburger et écoute les serveurs parler Américain. J’ai des heures devant moi avant de rentrer.
J’appelle mon ami R. pour lui demander si lui aussi est heureux. Il me dit que oui. Il est à Lyon. La soirée qu’il a organisée hier était un succès. 600 personnes. Nous rions de concert. La vie est belle non ?
 
Je bois mon café doucement en regardant passer les gens depuis la terrasse. Les touristes sont sortis de terre. Ils sont partout, et très mal habillés. Je les aime bien car ils m’obligent à perfectionner mon anglais. Ils sont toujours perdus. Cherchent le « Sacréayait Koheuuur » ou leur direction dans le RER. Je prends toujours le temps parce que c’est facile de les renseigner, une fois qu’on a compris comment fonctionnaient les lignes parisiennes.
Le RER me ramène au nord de Paris.
Je ne pense qu’au bain de pieds froid et au massage que je vais faire à mes petons endoloris, et à la bouteille de vin que je vais déboucher pour mon apéritif…
Dans le RER, je dessine et prends des notes.
Je reviens gorgée d’idées, d’envies.
Quel bonheur de flâner toute une journée !
Quel bonheur de vivre tout court !