Responsabilité

Je rentre du yoga.
Cassée, moulue mais apaisée, comme chaque semaine à la même heure. Je respire à pleins poumons, enfin. J’évacue le stress, les tensions, mes principales angoisses.
Je me fabrique une tisane avec ce que je trouve dans mes panières : des miettes de sauge, du romarin rabougri, de la verveine collante, une étoile d’anis. Le mélange n’est pas extra. Je l’avale en grimaçant. J’ai tellement soif !
Je suis heureuse de voir que mon rythme de vie n’est pas trop « toxique ». Exit les produits chimiques, bonjour les huiles, de rose ou d’olive, d’amande douce ou de macadamia. Je mange léger quand je peux, le soir le plus souvent. Le matin et le soir, j’aère en grand l’appartement. N’utilise plus jamais un produit ménager autre que du vinaigre blanc, du citron ou du bicarbonate de soude. Ai noyé les pièces sous les chlorophytum et autres plantes soi disant « dépolluantes *». J’aimerai juste faire un peu plus d’activité ! Si j’arrivais à caser dans mes journées une demie-heure de marche, j’en serais ravie. Mais mes petits talons de dame ne s’accordent pas à mes envies. Je devrais essayer de trouver des ballerines qui ne feraient pas trop « tâches » pour pouvoir musarder au grès de mes humeurs, avant ou après le boulot dans les rues avoisinantes. Chaque soir, je m’endors tôt, à 23h, avant quand je le peux. Mes sommeils sont profonds. Je rêve de jeunes hommes amoureux de moi, de collègues, je cauchemarde parfois et m’empresse de tout raconter ensuite à ma psy, qui m’encourage d’un « Hum-hum » dubitatif.
Trois ans qu’elle est dans mon dos, moi sur le divan, à m’écouter d’une attention flottante, moi en train de divaguer ou de chouiner sur ma vie, mon enfance, mes malheurs, mes grandes questions existentielles.


Ce soir est un soir particulier.

Y. est toujours en reportage et je vais aller me coucher avec un de mes nombreux livres de la bibliothèque.
Mais ce soir, ce n’est pas comme les autres soirs.
En accord avec Y., j’ai arrêté ma pilule à la fin de la plaquette. Pas pour faire un bébé tout de suite, non !
Mais parce que cela faisait longtemps que j’avais expliqué à Y. que sachant que c’était moi qui voulait faire un enfant et lui qui préférait attendre, je ne trouvais pas « normal » d’avoir à me préoccuper de notre contraception. Puisque que c’est lui qui veut s’en prémunir, je veux que ce soit lui qui se "ré-approprie" cette responsabilité. Ce week-end, j’ai compté depuis combien de temps je prenais ce comprimé tous les soirs. 15 ans. Sans presque jamais l’oublier. Sans avoir jamais changé de marque. Je suis fière d’avoir tenu tout ce temps sans que mon « inconscient » me joue des tours.
Alors je vais pouvoir retrouver mon corps, délivré du cadre hormonal. Au fait, j’ai des cycles de combien ? L’ai-je seulement su un jour ? Et quand est ce qu’on ovule sans pilule ? Endormie dans mon train-train et mon carcan d’hormones, j’ai hâte de me réveiller à moi-même et découvrir tout ce pan de moi que je ne connaissais pas !

*Je dis « soi disant » parce que les dernières études sembleraient indiquer qu’en dehors des conditions de laboratoire, elles n’auraient pas tant d’activité dépolluant que cela !  

Commentaires

1. Le mercredi, 11 mars 2009, 09:06 par clem

c'est bien que y. soit parti, cela te fait écrire plus! :) j'attendais les nouveaux posts avec impatience!
tu vas voir, c'est extraordinaire de retrouver un corps naturel!
bizarre cette histoire de plantes dépolluantes qui ne marcheraient qu en labo! pourquoi?

2. Le mercredi, 11 mars 2009, 16:40 par Marloute

Les plantes dépolluantes : Je dis juste que ce ne sont pas les conditions idyllique pour que cela fonctionne!

3. Le mardi, 17 mars 2009, 14:29 par Leeloolène

Perso... j'ai arrêté depuis bientôt 6 mois... et franchement je ne vois strictement aucune différence dans quoique ce soit :) Seulement que j'ai quand même l'impression de laisser vivre mon corps bien plus naturellement.

4. Le mardi, 17 mars 2009, 21:11 par Marloute

Je me dis aussi que cela ne doit pas changer grand chose, mais j'ai le souvenir, dans ma lointaine adolescence, que j'avais de très longs cycles. Peut être qu'ils reviendront?