Responsabilité
Par Marloute le mardi, 10 mars 2009, 21:58 - Le divan de Marloute - Lien permanent
Je rentre du yoga.
Cassée, moulue mais apaisée, comme chaque
semaine à la même heure. Je respire à pleins poumons, enfin. J’évacue le
stress, les tensions, mes principales angoisses.
Je me fabrique une tisane avec
ce que je trouve dans mes panières : des miettes de sauge, du romarin
rabougri, de la verveine collante, une étoile d’anis. Le mélange n’est pas
extra. Je l’avale en grimaçant. J’ai tellement soif !
Je suis heureuse de
voir que mon rythme de vie n’est pas trop « toxique ». Exit les produits
chimiques, bonjour les huiles, de rose ou d’olive, d’amande douce ou de
macadamia. Je mange léger quand je peux, le soir le plus souvent. Le matin et
le soir, j’aère en grand l’appartement. N’utilise plus jamais un produit
ménager autre que du vinaigre blanc, du citron ou du bicarbonate de soude. Ai
noyé les pièces sous les chlorophytum et autres plantes soi disant « dépolluantes *».
J’aimerai juste faire un peu plus d’activité ! Si j’arrivais à caser dans mes
journées une demie-heure de marche, j’en serais ravie. Mais mes petits talons
de dame ne s’accordent pas à mes envies. Je devrais essayer de trouver des
ballerines qui ne feraient pas trop « tâches » pour pouvoir musarder
au grès de mes humeurs, avant ou après le boulot dans les rues avoisinantes.
Chaque soir, je m’endors tôt, à 23h, avant quand je le peux. Mes sommeils sont
profonds. Je rêve de jeunes hommes amoureux de moi, de collègues, je
cauchemarde parfois et m’empresse de tout raconter ensuite à ma psy, qui m’encourage d’un « Hum-hum »
dubitatif.
Trois ans qu’elle est dans mon dos, moi sur le divan, à m’écouter d’une
attention flottante, moi en train de divaguer ou de chouiner sur ma vie, mon
enfance, mes malheurs, mes grandes questions existentielles.
Ce soir est un soir particulier.
Y. est toujours en reportage et je vais aller me coucher
avec un de mes nombreux livres de la bibliothèque.
Mais ce soir, ce n’est pas
comme les autres soirs.
En accord avec Y., j’ai arrêté ma pilule à la fin de la
plaquette. Pas pour faire un bébé tout de suite, non !
Mais parce que cela
faisait longtemps que j’avais expliqué à Y. que sachant que c’était moi qui
voulait faire un enfant et lui qui préférait attendre, je ne trouvais pas « normal »
d’avoir à me préoccuper de notre contraception. Puisque que c’est lui qui veut
s’en prémunir, je veux que ce soit lui qui se "ré-approprie" cette responsabilité.
Ce week-end, j’ai compté depuis combien de temps je prenais ce comprimé tous
les soirs. 15 ans. Sans presque jamais l’oublier. Sans avoir jamais changé de
marque. Je suis fière d’avoir tenu tout ce temps sans que mon « inconscient »
me joue des tours.
Alors je vais pouvoir retrouver mon corps, délivré du cadre
hormonal. Au fait, j’ai des cycles de combien ? L’ai-je seulement su un
jour ? Et quand est ce qu’on ovule sans pilule ? Endormie dans mon
train-train et mon carcan d’hormones, j’ai hâte de me réveiller à moi-même et découvrir
tout ce pan de moi que je ne connaissais pas !
*Je dis « soi disant » parce que les dernières études sembleraient indiquer qu’en dehors des conditions de laboratoire, elles n’auraient pas tant d’activité dépolluant que cela !
Commentaires
c'est bien que y. soit parti, cela te fait écrire plus! j'attendais les nouveaux posts avec impatience!
tu vas voir, c'est extraordinaire de retrouver un corps naturel!
bizarre cette histoire de plantes dépolluantes qui ne marcheraient qu en labo! pourquoi?
Les plantes dépolluantes : Je dis juste que ce ne sont pas les conditions idyllique pour que cela fonctionne!
Perso... j'ai arrêté depuis bientôt 6 mois... et franchement je ne vois strictement aucune différence dans quoique ce soit Seulement que j'ai quand même l'impression de laisser vivre mon corps bien plus naturellement.
Je me dis aussi que cela ne doit pas changer grand chose, mais j'ai le souvenir, dans ma lointaine adolescence, que j'avais de très longs cycles. Peut être qu'ils reviendront?