Etre triste

Impression de mourir à petit feu. Vouloir fuir, et se retrouver coincée. Vouloir être acceptée de manière inconditionnelle par les autres, sa famille. Etre odieuse. Dire des choses méchantes. Faire culpabiliser les gens autour de soi. Juger avant de savoir. Etre une petite enfant. Etre jalouse de ses sœurs.
Vouloir fuir, et être coincée.
Au lieu d’être présente aux choses, souffrir de chaque seconde. Feuilleter les albums de famille, et se trouver un air triste. Se dire qu’on n’a jamais su profiter du moment présent, juste parce qu’on est trop névrosée pour ça. Etre dans une sorte de perpétuelle crise d’adolescente depuis des années. Etre triste. Sentir la mélancolie toujours collée à soi. Vouloir repartir chez soi, vite. Retrouver son chat et l’être Aimé. S’accabler sans voir de solution. Se dire qu’on est un cas désespéré, asociale, incapable d’avoir des relations vraies avec les personnes aimées. Se dire qu’on croit être heureuse le reste de l’année, mais qu’en fait on doit être triste, sinon on ne se sentirait pas aussi mal en famille. Se rendre compte après une après-midi à pleurer sur son sort qu’on a les yeux tout bouffis, qu’en plus on ne pourra pas vraiment faire semblant d’être bien ce soir pour voir le reste de la famille.
Vouloir s’enfuir. Vouloir qu’on s’apitoie sur son sort, alors qu’on ne le mérite pas. Penser un moment au suicide. Un très court moment encore plus minable que les autres moments. Etre encore plus triste après. Se demander ce qu’on va faire en 2009. Se dire que peut être on pourrait creuser un peu cette tristesse-là, même si on voudrait l’oublier et la noyer sous des litres de rhum et des fêtes colorées. Se demander comment on va faire pour prendre ce problème-là à bras le corps. Se dire que 2009 sera spirituel et réflexif ou ne sera pas. Il est bien d’agir. Il faut d’abord se connaître. Repartir le cœur encore lourd mais moins pesant, se dire que cela ira forcément mieux demain… quand on sera chez soi.

Commentaires

1. Le samedi, 27 décembre 2008, 15:50 par Akynou

Si tu es heureuse toute l'année et triste dans ta famille, ce n'est pas parce que tu te berces d'illusions toutes l'année, parce que tu es associale ni un cas désespéré.
C'est juste parce que tu te sens mal en famille. Point. Et ce n'est pas si grave et ce n'est pas nn plus si exceptionnel. Les récits sont pleins de repas de famille qui partent en couilles.
Alors au lieu de te culpabiliser (pourquoi serait-ce uniquement toi la fautive après tout ? et les autres seraient-ils si parfaitement heureux ?), te dire que c'est normal, que c'est ça, aussi, grandir. Parce que ta famille, elle reste à construire.
Bises et bonne année

2. Le samedi, 27 décembre 2008, 20:37 par Lyjazz

J'ai toujours fait partie d'une famille qui s'aime mais quand nous sommes loin les uns des autres...
J'ai commencé par prendre mes distances, m'assumer en tant qu'adulte face à mes parents et leur dire que "mes problèmes me concernent et je les résoud moi, merci" et parfois de manière bien plus agressive encore...
Ensuite j'accepte les invitations mais je ne loge jamais chez eux, donc je reste peux avec eux, à des moments choisis, quand je me sens assez bien pour les supporter (en forme, combative, et pas triste et hésitante sur tout, en gros).
J'ai toujours pensé que nous avions tous des caractères forts et qu'il valait mieux qu'on soit assez loin et qu'on ne se voit qu'à des moments choisis.
Et comme ça c'est plus supportable.
De toutes les manières, je me suis tellement souvent sentie étrange et étrangère et bizarre dans toutes sortes d'assemblées et de groupes... sauf ceux choisis...
Tu vois, tu n'es pas seule, ni anormale.
Comme dit Akynou : ta famille reste à construire et tes enfants t'aideront : tu les défendras et tu sauras ce qui est important pour toi !

3. Le lundi, 29 décembre 2008, 15:59 par Marloute

Comme vos commentaires résonnent en moi!
Moi qui me croyaient si seule à ressentir cela!
J'ai fait un nouveau post et je reviendrais là dessus je crois...