Descendre dans le Sud

L’angoisse monte.
Je sens ma gorge se serrer, alors que j’essaye de rire avec Y. Nous parlons de tout et de rien dans le lit. C'est dimanche et je ne me sens pas bien. Nous parlons de choses importantes et futiles. De ce qui fera notre avenir et de ce que nous mangerons ce midi. Et je sens l’angoisse m’étreindre.
Y. va partir travailler cet après-midi jusque tard.
Je ne sais pas quoi faire. Je n’arriverai pas à travailler de mon côté, comme à chaque fois que l’angoisse m’attrape et me tord le cou.
Alors… alors je pars.
Je mets mes grosses chaussures, j’emmène un carnet d’écriture, je bois un verre d’eau, et je pars. Je décide de faire un voyage, tout droit.
C'est-à-dire, en sortant de mon immeuble, de descendre ma rue tout droit, et de continuer tout droit jusqu’à ce qu’un obstacle m’arrête, jusqu’à ce que je sois trop fatiguée pour continuer à marcher, jusqu’à ce que j’arrive à la mer peut-être.
Je me répète ces mots : « Je descends dans le Sud ». Oui, c’est vrai, je descends droit au Sud, et le soleil, qui jouait tout à l’heure à cache-cache, me chauffe maintenant de ces rayons. Je traverse le 17ème arrondissement de haut en bas.
Je marche sur les Champs-Elysées.
M’engage dans le 16ème arrondissement, que je descends aussi. Cela fait deux heures que je marche quand j’arrive enfin à un obstacle naturel : La Seine.
Je m’arrête un moment, pour lire et prendre des notes. Des flots de touristes m’entourent pour prendre des photos de la belle dame. Moi je lis au soleil, prête à rentrer, fatiguée enfin, avec moins d’angoisse je crois.
Demain est un autre jour. Demain, la semaine recommence, avec heureusement, le travail salvateur, qui aide à oublier…

Commentaires

1. Le dimanche, 29 juin 2008, 20:01 par Moukmouk

Un truc : regarde les oiseaux, comme ils se pensent ridiculement important, comme leurs bouffe, leurs plumes et leurs chants sont le centre du monde.

2. Le dimanche, 29 juin 2008, 21:09 par clem

Nos angoisses ont quelque chose de similaire.
Se laver la tête par les pieds OU se plonger dans le travail : 2 solutions dont j'use moi aussi en cas de coup dur. Fais-tu part à Y. de ces montées d'angoisse?

3. Le lundi, 30 juin 2008, 13:58 par Marloute

Moukmouk : oui-oui. Tu as raison encore.

Clem : Je sens bien que ces névroses doivent être communes, sinon la France ne serait pas un des premier pays consommateur d'anxiolytique et de neuroleptiques... Mais tout de même, je ne me reconnais pas dans ces états là, provoqués par rien, une broutille, une absence...
Y. sait bien ce qui me mine. Je lui dit parfois avant qu'il ne parte que je me sens mal, que quelque chose est coincé dans mla gorge. Et je lui dit plus surement quand il rentre... il n'y a qu'a voir ma tête! Quelle pleurnicheuse je fais!

4. Le mardi, 1 juillet 2008, 13:45 par Fauvette

Et partager ta journée avec une amie, une copine, ce n'est pas possible.
Rire entre filles cela fait du bien je trouve dans ces cas-là.

5. Le mardi, 1 juillet 2008, 15:29 par Marloute

Fauvette : Mon drame : être incapable de décrocher mon téléphone dans ces moments là. Ce serait trop simple!