Chaleur et poésie

35° environ ce jour dans le métro parisien.
Nous sommes tous serrés sur le ligne 4, suant à grosse gouttes.
Je regarde avec horreur une petite fille noire de deux ans, qui s’est retournée sur son siège.
Elle lèche consciencieusement la barre en fer du dessus du siège et le revêtement en PVC qui l’entoure. Je lui fait des grands « Non-non » en arrondissant la bouche. Elle ne s'arrête pas. J'essaye encore : « Caca…bhaaaa ». Mais elle me regarde droit dans les yeux et continue son activité, alors que ses parents eux, regardent ailleurs.
Je me replonge dans mon livre, en tentant de faire abstraction. « Une affaire personnelle » de Denis Robert. C’est intéressant, c’est captivant, c’est magistral. J’aime tout.
Les dernières pages approchent à mon grand regret et je termine alors que j’arrive à ma station.
Je vais place Saint Sulpice, récupérer des informations sur les éditeurs pour le Capitaine. Arrivée là-bas, c’est passionnant. Sous la fournaise des cabanes en bois, des éditeurs et des poètes, des romanciers et des promeneurs discutent. Il y a beaucoup plus d’éditeurs qu’au Salon Du Livre, où ces derniers fuient la cohue. Je m’approche des éditions du Diable, où publie mon ami J. On discute avec la directrice de collection, car ils ouvrent une nouvelle collection de poésie en mars prochain. Trois femmes sont attablées. Je regarde leurs habits, leur coupes de cheveux, ce qu’elles disent. Je les trouve fascinantes. Souvent, de tels élans m’effraient. Je me demande si c’est parce que je suis homosexuelle et que je ne me l’avoue pas, ou si c’est parce que je m’identifie à ces femmes. Je n’ai pas résolu la question et ne la résoudrait peut être jamais. J’achète pour Y. un livre de Jean Bernard Pouy, « Je hais le cinéma ».
Après une heure au milieu des éditeurs, je commence à tourner en rond.
Il est temps de rentrer à la maison, faire quelques courses avant la fête de la musique, où je ne sortirais peut-être pas. Je me regarde dans une vitrine de Zadig et Voltaire. J’ai mis la robe Charlotte aux fraises, une robe achetée hier avec Leeloolène à la braderie des créateurs aux Abesses. Je me sens belle et bien dans cette robe, dans la chaleur ambiante, qui me donne des petits frissons de chaud le long de la colonne vertébrale.
La seule chose que j’ai en tête, en prenant le métro surchauffé dans l’autre sens, c’est la délicieuse douche froide que je prendrais en arrivant.

Commentaires

1. Le dimanche, 22 juin 2008, 18:38 par captaine Lili

:-)