Une belle chaîne...pour qui veut reprendre


    Reprenans une chaîne initiée par Capitaine Lili, je dois désigner 5 objets chez moi qui signifient quelque chose pour moi, me rappellent des choses... Je dois les décrire et m'en inspirer....


  1. La bibliothèque faite par nous

  2. Il y a la bibliothèque, imparfaite, pas très droite, mais que j’aime car c’est la première chose que nous avons construit ensemble. Nous y avons mêlé nos livres. J’ai fait côtoyer mes Colettes à ses Kerouacs, Fante et Salinger. Nous nous sommes disputés autour de la construction, nos premières grandes engueulades, dans une ambiance de perceuse et de poussière de bois. Si nos nous séparons, nous avons chacun écrit nos noms sur nos livres. Mais si nous nous séparons, qui récupèreras cette bibliothèque branlante, son bois trop fin, qui fleure bon le bricolo amateur ? Peut être que cette bibliothèque se retrouvera dans un grenier ou une cave quelconque, de l’un ou de l’autre, et que celui qui l’effleurera se souviendra de la force de notre amour, à ce moment-là de notre vie….
  3. Le carnet de voyage/vacances avec ma copine R.

    Je l’avais rejoint parce que Y. me saoulait. Il me faisait sentir, dans chacun de ses gestes, dans chacun de ses mots, dans toutes ses réflexions, à quel point il faisait passer toute la vie avant moi. Ses amis bien sûr, ses études surtout, ses stages ensuite, son travail, sa famille. Et s’il lui restait un peu de temps, il condescendait à m’accorder de l’attention. Pendant des années, je n’ai pas compris que je devais inverser la tendance. Je devais me reprendre. Alors, pendant ces vacances, j’avais obtenu de Y. qu’il habite dans mon appartement pendant son stage. Et la deuxième semaine de vacances, plutôt que de continuer à grappiller des miettes de son amour, je suis partie. J’ai quitté l’appartement avec mon petit sac à dos, rejoint ma copine R. et son fiston, et nous sommes parties à 600 km, dans l’Aveyron. Pendant une semaine, j’ai écris, j’ai lu, j’ai révisé mes propres examens tout en profitant de mon filleul et de ma copine. Y. a fermé l’appartement, il est reparti à Strasbourg, et je ne l’ai revu qu’un mois après. J’étais fière d’avoir réussi à « décrocher » de cet attachement excessif et malsain. Cela m’a permis d’être plus forte, et de le quitter enfin.

  4. L’étage consacré à l’a psychanalyse.

    L’analyse, passionnante, engouffrant, délirante analyse. A quoi je consacre tout mon temps, toutes mes pensées, suivant mes passions du moment. Je lis, je vois des films, je réfléchis sur l’analyse, la mienne, les autres. En ce moment, j’ai du mal avec mon analyse, juste parce que ce mois, je me rends compte que je n’ai pas assez d’argent, et qu’il me faut faire autre chose, réfléchir à ce que je sais faire, à ce que je dois faire….pour réussir à continuer à payer mes séances. Je traverse un gros creux, je ne travaille pas assez en journalisme. Je ne travaille pas assez tout court. C’est vrai que l’analyse comporte des hauts et des bas. Et là, je suis dans un bas. Je ne sais pas à quoi ça sert tout cela, qu’est ce que je fais là-bas. Pourquoi dépenser tant d’argent ? Bien sur, je ne peux pas nier que tout va mieux depuis que j’ai commencé. J’étais en dépression, célibataire, nouvellement arrivée sur Paris, en crise existentielle, sans travail.

  5. Le coin des voyages

    Je sais le jour où le goût des voyages m’a quitté. Je venais de demander une bourse d’environ 2000 euros à un organisme de voyage. Mon projet était quasi bouclé « Partir à la recherche d’un oiseau terrestre en voie de disparition, le kakapo de Nouvelle-Zélande » C’était une idée d’expédition que je trouvais passionnante. J’allais suivre les recherches d’une poignée de chercheur qui luttaient pour maintenir en vie une espèce dont il ne restait que trois cent individus. Et puis, et puis je n’ai pas eu la bourse. Et j’ai décidé de tout arrêté. Après tout, je pouvais aussi travailler ce mois cet été-là. Et partir en vacances avec Y. peut-être. C’était sans compter sur Y. qui devait « travailler sa maîtrise ». Je suis partie seule en vacances cette année là, avec un goût amer dans la bouche celui d’avoir fait le mauvais choix par amour….


  6. Mon doudou.


    Oui, je sais à 27 ans, c’est difficile de désigner son doudou comme les objets les plus chers qui vous entourent. Et pourtant. J’étais au fond d’un profond trou, glissant toujours plus bas dans le non sens, dans l’effroi, et la tentation constante du suicide, si doux à mes yeux. Et ma mère ne comprenait pas. Elle n’entendait pas mes appels. Elle fut soulagée de me savoir entourée à Paris d’une bonne équipe d’amis d’une femme médecin patiente et d’une psychanalyste-reine. Mais elle ne voulait pas, ne supportait pas l’idée de mon mal-être. Elle le niait quand elle ne m’accusait pas à demi d’en être la seule responsable. Et un jour, elle a eu ce geste. Elle a fait partir dans un colis un doudou chien. Juste assez grand pour mes bras, juste assez petit pour mon cœur. Accompagné d’un petit mot d’une douceur infinie. C’était la première fois que ma mère acceptait de me voir comme une petite fille, de me materner, elle si peu maternelle, si peu sûre d’elle dans son rôle de mère, de femme…. Pour l’instant, je ne peux pas encore dormir sans, car les angoisses nocturnes me taraudent encore… mais un jour peut être ?

Commentaires

1. Le lundi, 12 mai 2008, 10:50 par akynou

ça va être dur, d'abord, je ne suis pas chez moi. Ensuite, j'ai pas le code admin de mon blog, donc je reste muette jusqu'à demain.
Mais j'essairai... Car c'est une jolie idée.
Nous sommes de nouveau voisine. Tu crois qu'on va arriver à se croiser ?

2. Le lundi, 12 mai 2008, 11:49 par Marloute

Oh oui oui! Croisons nous! Je t'appelle!

3. Le mardi, 13 mai 2008, 11:09 par captaine Lili

C'est drôle, il y a Y. presque dans chaque... Merci pour ces jolis paragraphes intimes.

4. Le mardi, 13 mai 2008, 11:33 par Marloute

C'est tout à fait symptomatique de ma relation avec lui. Ca a été très fusionnel( pour moi, pas pour lui!) , très douloureux au départ.... Et puis depuis notre "redépart", j'essaye de savoir qui je suis, de faire des choses juste pour moi... Mais je n'arrive pas très bien....