Tentative d'aménagement

La crise continue, mais pas avec la même ampleur, avec moins de souffrances. Depuis mes discussions et les avis de certains, je cherche ce qui m’intéresse, moi. Ce qui me fait vibrer. Je voudrais bien savoir ce que j’aime. Mais cela fait tellement longtemps que je me suis coupée de ma vraie personne que je ne trouve rien. Cette incapacité à nommer, à reconnaître, me rend triste. J’essaye de me remémorer des moments de bonheur pur. Des moments où ce que je faisais m’amenait un vrai bonheur. Je ne trouve pas grand-chose. J’essaye alors de faire des activités qui permettraient de me reconnecter à moi. Hier matinée pâte à sel. Un frémissement me traverse, mais si ténu que je ne peux pas dire que ce soit un vrai plaisir. Déroutée, je fourre la pâte à sel dans le congélateur. Après-midi expo avec des copines. Les copines me payent l’entrée de l’expo, et un carnet de 10 tickets car je suis dans l’incapacité de payer ma carte orange. Je musarde dans l’exposition sur le touche à tout, Sacha Guitry. Non, décidément, je n’aime pas.
Par contre, dans la collection permanente du musée, je découvre des petits dessins troués, éclairés d’une lumière. Je suis fascinée. Est-ce que cela me rappelle un souvenir d’enfant ? Quelque chose d’agréable ? Je m’interroge, et savoure le souvenir. Je sais que ce que je cherche existe quelque part, et c'est auprès des autres, du monde, de la vie et aussi à l'intérieur de moi que je le trouverai.



Ce matin, je traînouille dans l’appartement. Le travail que j’ai entrepris va me prendre des jours, des semaines, des années. Repérer, capturer, et multiplier les sources de bonheur et de vraies joies. Cette lente récolte de soi devrait m’amener à savoir ce que j’aime, et qui est ma vraie personnalité. Et de fil en aiguille, je saurai les sujets qui m’intéresseront à traiter, et peut être, m’orienter vers un autre métier. Je repars à la quête de moi, tout en continuant à travailler par ailleurs, sinon, je serais obligée d’arrêter ma quête.