La vie des autres



Hier, j’ai fait la fête pour les 30 ans d’une amie d’une amie.

J’avais eu le malheur de dire à Y. qu’il y aurait une centaine de personnes. Du coup : il n’a pas eu très envie de venir. Une soirée de lecture ou un cinéma du quartier lui tendait les bras. C’est ça de vivre avec un sauvage. Je n’étais pas trop déçue, parce que je connaissais moi aussi très peu de monde, et je savais que moi, plus il y aurait de monde, plus je m’y sentirais comme chez moi.

La fête avait lieu dans un village éloigné de Paris, dans une grande maison semblable à une maison de vacances. J’ai adoré la fête, mais j’ai surtout été marquée par la maison, sur trois étages, pour pleins de détails.
Les grandes bibliothèques sur les murs. Les albums de photos, les photophores partout dans le jardin, les guirlandes lumineuses, la très grande piste de danse, la machine à barbapapa, dans un coin du jardin, sous le griottier l’antique crêpière en fonte, où les invités s’essayaient au maniement de la baguette pour faire une grande crêpe ronde. J’ai adoré l’armoire transformée en vitrine de maison de poupée, éclairée de petits spots. Les lampes design, les monstres en papiers mâchés, les dessins au fusain, un mur de photo de famille, les enfants déguisés en fée, les galets de plages dans de minuscules paniers d’osiers, les coquillages dans un sceau, les petites chaises dans un coin de la maison, avec les livres d’enfants en tas, les grands rideaux blancs qui laissaient passer la brise de la nuit, les meubles peints en rouge dans la cuisine, le grand meuble à épices, l’étagère complète pleine de guide de voyages

J’ai dansé beaucoup, parlé avec des gens intéressant, bu un tout petit peu, mangé beaucoup, j’ai regardé un jeune homme tirer les cartes à des filles stupéfaites, j’ai observé les jeux de dragues discrets, les couples avec enfants qui se lancent des piques terribles, ceux qui regardent les bébés des autres en pensant que leurs enfants ne sont plus des bébés.

Il y avait beaucoup de couples. Jeunes mariés de l’année, ou fiancés, ou en train d’essayer de faire des enfants, ou jeunes parents, bref, le ballet de la vie, dont je me sens encore un peu loin, parce que pour l’instant, j’ai tant de choses à faire ! Mais c’est vrai que la maison, et l’amour qui régnait dans cette famille, m’ont donné des envies à moi aussi. Il y a des familles comme ça, ou des lieux, dans lesquelles on se sent comme dans un cocon. On a soudain des envies de confort, des envies de mimétisme, avec une pointe de jalousie ou juste des projets qui germent.
Il faudrait mettre un peu de coté, peut être, il faudrait penser à après…. Mais nous en parlerons plus tard, l’année prochaine peut être, à commencer à se dire bon, et nous ? On est ensemble pour quoi, partager des meubles ou s’aimer à vie ?

Commentaires

1. Le lundi, 18 juin 2007, 00:39 par Fauvette

C'est amusant ce que tu dis, il y a des moments ou plutôt des familles qui font cet effet là ! Et on a envie de leur dire : adoptez-nous, adoptez-moi !
Bises Marloute.

2. Le lundi, 18 juin 2007, 06:04 par Oxygène

Jolie fête, joli billet, belle écriture. Cette maison t'a inspirée, on dirait.

3. Le lundi, 18 juin 2007, 11:41 par Marloute

Merci les filles!
Fauvette : c'est vrai, le "adoptez-moi", je l'ai déjà ressenti!
Oxygène : plus qu'inspirée je crois, ce matin, j'ai envie de refaire ma déco... le ferais-je?

4. Le lundi, 18 juin 2007, 12:01 par Thomas

Ah, ça fait rêver, ces lieux qui ont une âme et qui transpirent des gens qui les font vivre...

5. Le lundi, 18 juin 2007, 13:00 par Marloute

Oui!
j'ai pensé à toi à cette soirée et ce que tu disais du "décalage"... je sens encore un peu ce décalage, mais c'est vrai que certaines maisons invite aux projections...

6. Le lundi, 18 juin 2007, 21:59 par Oxygène

A quand les photos de l'appart avec son nouveau décor ?