Un poème

Aujourd’hui, j’ai écrit à R., l’ami qui est en prison.
Je lui raconte ma vie, des nouvelles anodines, le chat qui ronronne sur ma pile de dossiers de presse, ma petite lecture de livres (des livres pour mon travail !) sur un banc au soleil, dans l’odeur sucrée des fleurs printanières. Je lui écrit et je lui photocopie un poème d’amour, un beau poème de Louis Aragon qui commence par :

Que serais-je sans toi ?

Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu’un cœur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement.


Je pense à lui, à R. dans sa cellule, encore à l’hôpital de la prison, pas encore lâché avec les fauves. Saura-t-il supporter, l’enfermement, les brimades, les trafics, et tout ce que l’on ne sait pas…. ? Je pense à lui, je lui écrit, ce n’est pas grand-chose, il faudra voir plus grand. Ouvrir son cœur au monde, vomir dessus, cracher sur le sol, comme l’a fait Leeloolène, bref, agir, et d’ici là...écrire.

Commentaires

1. Le jeudi, 24 mai 2007, 12:58 par en passant

et combattre sa peur ou mieux l'apprivoiser