Un dimanche d'avril

Dimanche matin.
J’ai mis la longue robe tulipe.
On dirait une Guadeloupéenne ou une Guyanaise un jour de marché.
Un bouquet trône chez moi, composé à la hâte dans le jardin de mes parents. Des iris bleutés, et jaune vif, des lilas odorants, des roses jaunes et pourpres, des branches de noisetiers. L’appartement sent le miel et le lila.

Hier, je suis rentrée de Lyon, encombrée, en ayant chaud, impatiente d’arriver…
A l’appartement, le grand désert, pas un mot de bienvenue, je me sens mal. Frigo vide, pas attendue, pas fêtée. Y. travaille.

J’enrage un peu seule dans l’appartement, travaille d’arrache pied quelques 5 heures, puis je m’échappe en sentant la soirée tomber sur mes épaules.
Le 74 me berce jusqu’à Beaubourg. Je bois une pinte de Picon bière en terrasse. Quand mon amie M. arrive, la vie me semble plus douce.
On parle des hommes avec des termes blessants, je me sens mieux, ça me soulage, elle évoque sa rupture récente, encore blessée, à vif….

Je reprends le métro, descends à Ménilmontant. Je passe à la Féline, un bar rock où j’espère croiser des connaissances. Ceux que je cherche ne sont pas là.
Je monte la rue Ménilmontant. Les amis de mon ami R. sont tous là. J’apprends un peu incidemment qu’on a découvert mon blog. Le sol vacille légèrement sous mes pieds. Fini le très doux anonymat du départ, place aux infos factuelles. Que faire quand le blog est découvert ? Le fermer ? Raconter un peu moins ses soirées ? Je ne sais pas. Je m’en fout, ces gens là sont bienveillants, ils comprendront mon besoin d’écrire et de décrire….

En rentrant, je trouve Y. attablé devant les programmes. J’ai toujours du mal à le serrer dans mes bras après une séparation. Je me drape dans mon dépit, ma crainte de le perdre. Toujours un peu peur qu’il soit déçu de me revoir. Il doit me répéter plusieurs fois dans la nuit des mots apaisant pour que s’efface l’idée de le déranger en rentrant simplement chez nous…

Ce matin, c’est dimanche. Une chaude journée de travail s’annonce. Univers journalistique oblige, j’aurais les résultats à 18 h30, mais chut, pas un mot avant 20 heures….Y. travaille, je ne veux pas rester seule à écouter la radio. je vais rejoindre un groupe d'amis, ce soir, pour ne pas vivre l’épreuve seule.

Les gens tremblent, le pavé gronde…

Commentaires

1. Le dimanche, 22 avril 2007, 11:41 par la quiche

Sortir, respirer, regarder le monde continuer à tourner et s'acharner à vouloir tourner avec lui, se dire que, lorsque l'on est dans un tunnel, on a l'impression qu'on n'en verra jamais le bout mais que la lumière est bel et bien au bout, que l'on a déjà traversé d'autres épreuves... Je sais, plus facile à dire qu'à entreprendre... Je le sais - pour être comme toi en plein dans le tunnel et se demander constamment si j'en verrai le bout. Courage ;-))))))))

2. Le dimanche, 22 avril 2007, 13:26 par Marloute

Oui, tu as raison....
Nous y verrons plus clair demain...
Nous y verrons plus clair demain...

3. Le dimanche, 22 avril 2007, 21:30 par Leeloolene

Ton post me serre le coeur. Je me revois il y a quelques mois (ah non, zut, années déjà). Je me revois avec cette boule au ventre, je me revois avec ce mal-être, je me revois avec cette angoisse. J'ai encore mal de lire tes mots... car ce sont des souvenirs trop proches quand je lis ça.