Tentative d'aménagement

Lendemain de fête encore.
J'émerge avec lenteur aux alentours de midi. L'amie qui dort chez nous est déjà partie visiter les rues parisiennes, tandis que je me remettais de la soirée.
Rentrée par les bus de nuit, à 4 heures et des poussières. Hier, j'ai donné tout ce que j'ai pu, en danse, en boisson, en éclats de rire. Quelle fête ! Me souviens avoir tenté de rouler une pelle à une amie, qui a tourné la tête avec des cris de frayeur. J’ai léché sa joue et un coin de lèvre. J’arrivais vers des gens que je connaissais à peine, m’insinuais dans leur conversation :
« Faux, faux, moi je dis faux, non, cherche pas, t’as tort, ferme ta gueule maintenant » et j’essayais de leur clore les lèvres, mes mains passaient sur des mentons piquants, des regards mi-amusés mi-coléreux accompagnant mes esclandres.

Aujourd'hui, je suis une petite carpette, jambes faibles et gorge sèche, des nouilles détrempées à la place des muscles. Je bois du thé chaud lentement. J’ai coupé le romarin sur mes fenêtres, et les jeunes pousses de thym. Mélangé le tout avec du thé vert en feuille des chinois de Belleville.
Il fait beau dehors, je me suis endormie sur l’herbe, entourée des cris d’enfants. Y. lisait Mme Bovary, et moi Octave avait 20 ans. Je peine un peu à la lecture, le dandysme du personnage principal ne me touche pas.

Je retarde le moment où je me mettrais en cuisine, j’aimerais commander des pizzas, mais je n’ai pas d’argent. J’ai de la farine, de l’eau et du beurre, aucune excuse donc pour ne pas faire une pâte brisée, pour la tarte aux poireaux, prévue ce soir.