Le Marché de la Faim



Hier, je suis allée à l’avant première d’un documentaire passionnant, un peu à la Cauchemar de Darwin, pour ceux qui l’ont vu. Il sortira à la fin d’avril 2007, mais je conseille vivement à tout le monde d’y aller. Le documentaire s'appelle We feed the World, ou le Marché de la faim

Après, il y avait une conférence, avec un gars bien que je ne connaissais pas, Pascal Canfin, journaliste à Alternatives economiques. Et puis aussi Claude Marie Vadrot, grand Journaliste, et François Dufour, de la Confédération paysanne.
J’écoute François Dufour parler :
« On nous fait croire que l’agriculture productiviste résoudrait la faim dans le monde alors qu’elle l’accentue. »
Il explique qu’avec le système des aides publiques, tout est faussé. Nous vendons des légumes français sur le marché de Dakar, moins chers que ceux du paysan du coin. Le paysan du coin s’appauvrit et il n’a plus qu’à émigrer, à ses risques et périls et devenir balayeur à Paris. "L’année dernière, le prix du lait à baissé, pour les producteurs. Par contre, il a augmenté, pour nous, les consommateurs. La différence, c’est exactement ce qu’on empoché les actionnaires. Et les petits producteurs de lait français, pressés comme des citrons, ne peuvent qu’augmenter à l’infini le nombre de leurs vaches, s’ils veulent survivre. Depuis 4 siècles, le système capitaliste pousse les gens à se spécialiser. Mais à force de nous spécialiser, on est loin des tenants et des aboutissants, on ne voit plus le bout de la chaîne, qui fait qu’on nous fait mange des fraises marocaines au mois de mars. Il faut savoir que 50% des paysans ne gagnent pas le SMIC!" martèle François Dufour. Il faut replacer l’agriculture sous l’égide de l’ONU et la sortir de la FAO et sa dictature financière imposée.
Il faut protéger les base, c'est-à-dire, les semences.
En Roumanie, voilà des millénaires que les paysans replantent, années après années, leur propre blé, qu’ils ont produit. L’année dernière, des subventions ont permis aux paysans d’acheter des semences hybrides, qui coûtent cher, mais produisent des légumes parfaits et sans goûts (ceux que l’on mange tous les jours) Les paysans étaient contents. Cette année, ils se sont endettés pour racheter ces semences d’hybrides. Car la particularité d’un hybride est qu’il ne peut pas se reproduire, la graine est stérile. Les paysans roumains, l’année dernière, on perdu une richesse de plus de 4000 ans. Ils imposent les OGM et leurs hybrides et font entrer les gens en dépendance.

Pour changer les choses, il faut jouer sur trois leviers : comportements des consommateurs (acheter bio et à l’agriculteur d’a côté) , changer les techniques (il nous faut des ingénieurs en technologie végétales si on veut s’en sortir) et il faut changer la politique (mettre des gens au pouvoir qui vont faire changer les choses)
Ces trois choses vont enclencher un « cercle vertueux », qui via des normes et des réglementations, pourra changer les choses.
Ca, ce sont les recommandations des ONG en matière d’agriculture mondiale.