Samedi matin

Je marche le long de l’avenue de Clichy, au soleil. Tout sent le printemps, et les Anglais demandent : « Escousssez moi, le Sacrââây-Courr, please ? » et je leur indique, en bon anglais, comme d’habitude, parce que nous (les parisiens) sommes des gens très civilisés avec les touristes. Je bois un café sur la place de Clichy, je lis un petit livre sur la philosophie. Je me dis que ma vie est bien sage justement en ce moment, mais qu’elle manque peut-être un peu de réflexion. De Philosophie comme on l’apprenait au lycée. Pourquoi là ? Pourquoi moi ? Que fais-je ?
Le soleil chauffe mes joues, mes cheveux. Je veux tout faire, tout voir, tout dire. J’ai la matinée à moi, et je me morigène, parce que je trouve que je n’ai pas assez travaillé cette semaine. C’est vrai que j’ai envoyé une proposition d’article au Monde 2, que cela a monopolisé une bonne partie de la semaine, et que je ne sais même pas si ils ont pris le temps de lire mon mail. Quelle semaine étrange quand j’y pense. Toutes ces grasses matinées ! Pour au final être si peu productif, et mon compte bancaire qui fond comme neige au soleil, et rien de mes travaux qui ne paraîtra dans le mois à venir...
J’ai regardé les profils des gagnants de la Bourse Hachette. L’un de ceux là est une bonne connaissance, collaborateur à la revue où je travaille. Un jeune écrivain qui a gagné 25 000 euros pour écrire son deuxième ouvrage. Je rêvasse un moment. Sans vraiment pense à la bourse écrivain, mais plutôt à la bourse « journaliste ». 10 000 euros pour partir en grand reportage.
Whhaaa, mais il faut monter un projet béton, savoir où l’on part, et le reportage que l’on compte faire. Moi, tout me fait peur en ce moment. Hum, un reportage Place de Clichy ? Il y en aurait des choses à dire, des choses à voir, des choses à faire !