L’horreur du journaliste

Pfff, je n’ai jamais vu ça et ne veux plus jamais le revivre : tous les témoins d’un dossier qui se rétractent parce que j’ai refusé certaines des demandes d’un témoin. Elle a réussi à retourner la tête de l'assoc' avec qui j'ai travaillé.

La dame voulait avoir un surnom bizzaroide au lieu d'un autre prénom, mettre son e-mail personnel dans l’article, elle voulait que je transforme son fils en fille : c'est-à-dire bidonner complètement mon article. Elle avait peur pour son anonymat, ce que je peux comprendre, alors j’ai changé son prénom, son lieu de de vie, et ça ne lui suffit pas.
A moins d’un mois de la parution de l’article, pour ma première collaboration avec un magazine féminin. Pffff. J’ai passé du temps, le ventre noué, à expliquer mon point de vue aux gens de l’association, au mari de la dame pas contente, je me suis excusée par mail, puis j’ai expliqué la situation à la rédaction du magazine.
J’attends avec angoisse ce qu’ils vont me dire demain. J’espère que tout va bien se passer, que je ne vais pas passer pour une folle.
C’est tellement dur d’être indépendant !
On a l’impression un peu paranoïaque d’avoir le monde entier contre soi. Que ce que l’on fait n’est jamais assez bien…

Et puis cette manie qu’on le gens de demander à relire, ça m’horripile. On a de moins en moins confiance en nos écrits. Je ne suis pas une porte parole, pas une militante, pas un enregistreuse. J’écris des articles en fonction de mes reportages, de l’air du temps, de mon angle à moi….
Marre de tous ces gens qui interfèrent et tapent ensuite sur les médias…