Comment j'ai découvert Mansfield Tya en 2006 et j'ai pleuré pendant un concert

Une vraie révélation, et la confirmation plus tard, lors d’une White Session sur France Inter.
Deux filles, l’une les cheveux rasés, l’autre un carré sage. L’une petit oiseau écorché, aux textes pleins de colère, l’autre semblant sortir d’un autre âge, jeune bourgeoise catholique. L’une au violon et violoncelle, l’autre à la basse, guitare ou piano, et cette voix.
Mansfield Tya.
Je me souviens de la première fois que je les aie vues. C’était dans un squat de Belleville, pour une soirée Sexe, Trash, Pédés Gouines. J’y allais avec un ami journaliste, parce que tous les happenings décalés de la ville nous interpelle, parce que comprendre les gens c’est aussi interroger les extrêmes d’une population.
Dans le squat, il y avait des projections de films pornos amateurs, fait par de vraies gens, pour de vraies gens. Il y avait des expositions de photos, des chattes grandes ouvertes, dégoulinantes de cyprines, des lectures et des débats sur la transsexualité.
Et puis, il y a eu ce concert. Mansfield Tya.
Elles sont venues tout doucement sur la scène improvisée, et on fait partir le public dans une réflexion bien plus profonde que toutes les choses que nous avions vues. Eclairées d’un petit halo de lumière, j’ai vraiment cru à une apparition. Voilà longtemps que je n’avais pas vibré comme cela.
J’étais en pleine dépression, le moindre effort me coûtais tant, que je ne pouvais pas à cette époque, apprécier grand-chose.
Et ces filles là, ce soir là, m’ont fait vraiment du bien