dimanche, 23 juin 2013

Le jardin et les enfants

Je me lève tard, vers 9h.

R. dort auprès de moi depuis 7h du matin, après un cauchemar qui l’a fait pleurer dans son sommeil.

Je bois le thé Mariage Frère de Valérie et je grignote de la scamorza, une mozzarella fumée ramenée par mes voisins hier. Je leur ai préparé un filet mignon et nous avons devisé une bonne partie de l’après midi. Vers 16h, j’ai rejoint d’autres amis dans le 18ème avec R. et nous sommes tous partis en voiture pour faire un barbecue chez des amis en banlieue. Quelle joie de voir de la verdure, manger des hamburgers faits maison et des merguez, boire du vin blanc et passer du temps à papoter tranquillement dans le petit jardin, tandis que les enfants, cinq ou six de tous les âges, en bottes et cirés, attrapent des escargots, se cachent derrières les arbres et jouent avec la terre et l’eau. A 23h, j’ai récupéré ma petite R., les cheveux emmêlés, les joues collantes de bonbons et de saucisse mélangés, et le pantalon pourri par la boue. J’étais heureuse de la voir profiter ainsi.

Y. est parti pour 10 jours au moins, là où cela pète, à l’autre bout de l’Atlantique.

Du coup, vendredi soir, je suis allée seule avec R. visiter son école. J’étais très émue de voir les petites tables et chaises, le lapin, les phasmes, les dessins, la grande cour… Il y a 12 classes d’élémentaires, dont 4 petites sections de maternelles, et 25 enfants par classes. Autant dire que la récréation doit être un sérieux bazar. Mais j’ai confiance en R. pour tracer sa route. Elle négocie, parlemente, discute de mieux en mieux.

Cette nuit, j’ai rêvé de jardins et d’enfants. Dans notre couple d’amis, trois nouvelles filles sont enceintes du deuxième. Un autre couple est passé, tenant contre eux leur bébé né jeudi. Nous avons parlé du désir d'enfants, de la famille. Bizarrement, alors que j'aimerai beaucoup élever plusieurs enfants, je n'aime pas du tout la phase "nouveau-né". A voir comme mes copines en parlent, je sens bien un décalage. Pourtant, il faudra bien en repasser par là pour donner à R. des petits frères et des petites sœurs. Mais quelle difficulté pour les mères actuelles ! On se sent parfois si seule, si démunie, si fatiguée pour répondre aux immenses besoins d'un nouveau-né... et sans famille auprès de soi, c'est encore plus dur. Tout cela me semble loin de moi, pour mon plus grand plaisir.

mercredi, 5 juin 2013

Le voyage

Je suis partie quelques jours très loin et cela m’a fait du bien.

Au retour, je vacille de fatigue. J’ai pris 20 ° de différence de température en plein tête et je me sens ivre à cause de ce magnifique soleil.

Là où j’étais, il a fait si froid que j’avais mes chaussettes en laine et mon bonnet constamment sur moi, avec un imperméable pour me protéger du vent et de la pluie.

Je suis partie faire de la jeep dans les rivières, prendre des bains bouillants dans une eau siliceuse, me faire masser par un géant roux aux mains douces, m’approcher de la mer grondante, couleur argent, terrible et dangereuse et marcher sur la plage de sable noire où pourrissait doucement une baleine. J’ai pu contempler l’eau jaillir des geysers, voir une autre tomber des chutes, observer les baleines (vivantes celles-là) sur des gros bateaux qui sentent le gasoil, manger du saumon frais pêché et en ramener pour Y.J'ai chaussé les crampons pour commencer à grimper sur un glacier, dont j'ai du redescendre avant d'avoir pu vraiment m'habituer à marcher sans déraper.

J’ai vu des mousses et des lichens à n’en plus pouvoir. J'ai trop - et bien - mangé.

Dans quelques minutes, je retrouve ma petite R.

Et je serai heureuse de la serrer contre moi.

4-IMG-20130604-00567.jpg

2-IMG-20130602-00525.jpg

3-IMG-20130603-00550.jpg

1-IMG-20130602-00521.jpg

 

mercredi, 1 mai 2013

Les cordes

Il pleut de cordes dehors.

R. a mal dormi. Beaucoup toussé, un peu pleuré. Ce matin, elle s’est levée du pied gauche. En ce premier mai, je fais du tri, avec elle dans les pattes. Elle chouine par intermittence, fais des bêtises, tire sur le seau où trempe la serpillière et mouille le sol. Je l’installe à l’évier, avec de la lessive et l’injonction de laver tout ces petits habits de poupées. Elle patauge avec joie, puis décide de trimballer ses affaires d’un bout à l’autre de l’appartement.

Je prépare un vide grenier que j’aimerai faire avec ma voisine du dessus. J’ai beaucoup de choses à vendre. J’espère que je trouverais des preneurs, je vais tout brader. Je veux faire du vide, moins m’encombrer, mieux m’organiser. Je suis les conseils des Fly Lady. Je retrouve certaines affaires, installe des bibelots qui n’étaient pas sortis des cartons depuis notre déménagement, voilà deux ans déjà. Deux ans ici dans quelques jours, et il reste beaucoup à faire ! Mais je suis heureuse, le temps passe et tout avance.

Cette journée est longue, enfermée seule avec un petit enfant qui pleure.

Dehors, il pleut des cordes. R. n’a pas voulu faire de sieste. Au lieu de cela, elle a fait pipi sur ses habits et sur son nounours si difficile à nettoyer. On se lève. On fait un gâteau au yaourt. R. est devenue forte pour casser les œufs et remuer la pâte. Je regarde un documentaire sur Jacques Demy par Agnès Varda. R. en a assez, elle me grimpe dessus, veut que je la chatouille. Une fois le documentaire fini, j’écoute le grand entretien et je pleure. R. écoute à mes côtés sur le grand canapé et s’endort. Je suis l’émission jusqu’au bout. Quelle dame ! Quelle vie !

Ce soir, Y. reviendra tard, il faisait un aller retour à Calais, interviewer le député qui marche.

Je pense par intermittence à mon week-end dernier, avec mes deux sœurs, à Cassis et Marseille. Quatre jours durant, nous avons parlé, nous avons pleuré, nous nous sommes engueulées et réconciliées. Quel bonheur d’être aussi proche des gens auprès de qui on a grandi !

mercredi, 24 avril 2013

Le soleil

La journée était riche.

J’ai fais des interviews, cavalé dans Paris, assisté à une conférence de presse passionnante qui –je l’espère – va déboucher sur des sujets. J’adore ce temps extraordinaire et le fait de me promener entre deux rendez-vous hors de la rédaction. Je flâne un peu, regarde les vitrines, passe un coup de téléphone à un ami qui sort un livre dans quelques semaines, (le 3ème ou 4ème !) juste parce que j’ai peur qu’il m’ait « oubliée » dans ses invités pour sa soirée de lancement.

Ce soleil énorme, ce ciel si bleu, ces feuilles de marronniers si verts fluo me mettent en joie. Je n’ai pas de mots pour décrire le phénomène, mais le printemps à Paris, avec ces quelques rares coins de nature, est encore plus puissant qu’ailleurs. Comme si, le fait qu’on ait si peu de verdure au milieu du béton dans cette terrible Capitale la rendait encore plus précieuse.

Ce soir, j’irais chercher R. un peu en avance, je sais qu’il y a beaucoup de choses à faire mais j’en suis ravie.  

lundi, 22 avril 2013

Bien

Je bois une bière à petites gorgées, en regardant le jardin. Il fait doux ce soir. J’aimerai fumer une cigarette pour accompagner ma bière. Ecouter les chants des oiseaux, sentir l’air frais qui rentre dans la maison. Ce soir, Y. terminera tard.

J’ai encore des courbatures du déménagement d’hier. Mais quel plaisir d’installer ces deux-là dans leur nid d’amoureux !

Ce soir, R était malade. Elle a eu la diarrhée deux fois : une fois dans son pantalon, une fois dans la poussette au retour. Je m’attends à une nuit terrible. J’espère juste que ce n’est pas la gastro et que je ne l’aurais pas. Je regarde le jardin, j’écoute le linge tourner, j’entends les oiseaux et je respire l’air frais de ce printemps merveilleux. Je suis bien.

 

samedi, 20 avril 2013

La folle semaine

Hier soir, les amis sont partis tôt.

A 23h et quelques, il n’y avait plus personne, alors que quelques heures avant la pièce résonnait de cris et de rires. J’aime bien ces dîners improvisés avec trois fois rien, on commande des pizzas et on les upgrade avec des ingrédients ramenés par Gi., le voisin italien. Du merveilleux parmesan, du vinaigre balsamique, (du vrai !), une très bonne huile d’olive, un œuf, et hop, on dirait qu’elles arrivent tout juste d’Italie.

J’étais fatiguée par ma nuit de la veille, où R. avait dormi serrée contre moi, terrorisée par des monstres imaginaires, et par ma sortie, avec R. mon meilleur ami, dans le meilleur tajine de Paris, ou un des meilleurs, c’est selon. Nous avions descendu une bouteille de vin algérien en parlant de création et de travail journalistique. Après bien des péripéties, son livre sort en septembre. Je suis heureuse pour lui, cet ouvrage est un petit bijou. Ce soir, nous sortons encore, fêter les 40 ans d’un ami. Mais R. restera ici, gardée par O. notre aimable baby sitter.

La semaine dernière, nous sommes allés voir la pièce du collègue de Y., dans ce théâtre. Des gens partaient avant la fin, c’est terrible…. Pour nous venger, nous avons fait une standing ovation aux deux comédiennes, incroyablement douées et belles, fortes, charmeuses, déstabilisantes…. Un duo qui porte la pièce, malgré une mise en scène et une direction d’acteur que je n’ai pas aimé. Mais le texte de F. est magique. Quel talent !

Cette semaine, j’ai aussi vu ce film, avec Au. ma voisine, où on voit Y. un court instant. On a pouffé comme des collégiennes dans la salle, et les gens nous on fait « Chut ! ». C’est tellement drôle de voir quelqu’un qu’on connaît à l’image, sérieux dans un contexte de travail. Il y avait tout ces collègues aussi, et les stars, et je faisais du name dropping sans même m’en rendre compte.

Ce week-end, j’aide ma copine G. a déménager. Elle a trouvé un nid pour son amoureux et son futur bébé. Je suis heureuse pour eux, une page se tourne à tout jamais.

1-IMG-20130418-00428.jpg

mercredi, 10 avril 2013

Le printemps malgré tout

Je crois bien que j’ai attrapé le rhume de Leeloolène.

Mal à la gorge, nez bouché, impression d’évoluer dans du coton. R. l’a eu aussi. Comme sa respiration sifflait, nous l’avons emmené, à deux, pour une fois car Y. était revenu, chez le médecin. Verdict : asthme.

Voici plusieurs fois que je trouvais qu’elle respirait mal, à chaque micro virus contracté, ses quintes de toux m’effrayaient. Maintenant, je suis rassurée d’avoir le « baby haller » à portée de main et la précieuse ventoline. Cette nuit, je me suis même relevée pour lui en redonne un peu, car elle toussait et pleurait sans se réveiller tout à fait.

Ma copine G. va déménager, mais ne peut pas bouger à cause d’une menace d’accouchement prématuré. J’ai prévu de l’aider ce week-end. Les gens seuls ou en difficulté, encore plus les futures mères, me mettent en transe. Je veux tout faire pour les aider, jusqu’à être presque intrusive. Deux fois déjà j’ai proposé à ma copine de poser des jours de RTT pour l’aider à faire des cartons. Elle a décliné, mais compte sur moi les week-ends. Je ferais de mon mieux pour l’aider, elle et son homme, à avancer dans leur déménagement.

J’aime ce printemps maussade, malgré la maladie.

Nous n’avons toujours rien prévu pour nos vacances d’été, je commence à m’inquiéter et n’ai plus d’idées du tout.

 

samedi, 30 mars 2013

Si froid.

R. chouine depuis ce matin, c’est usant.

 J'ai fait une razzia à la bibliothèque la semaine dernière...

Je lis des BD : Paul à la campagne, les autres gens tome 4/5/6/7, une de l’excellent Bastien Vivès, Philippe Squarzoni (Garduno en temps de paix) et la Page Blanche, de Pénélope Bagieu et Boulet. Il fait si froid dans l’appartement.Je file sous la couette.

Je vais me reposer un peu et je m’avancerais sur le reste : de l’administratif, préparer nos vacances, et faire un peu de ménage.

Cette semaine, je serais seule, je redoute un peu.

samedi, 9 mars 2013

Deux amoureux des livres

Dans le four, des tomates farcies cuisent doucement. J’ai préparé la farce avec ce que j’avais sous la main : de la chair à saucisse, de l’ail, un peu de lait et de la brioche séchée à la place du pain de mie. J’espère qu’elles seront bonnes ! A en juger par leur délicate couleur et l’aspect presque caramélisé de la garniture, je pense que ce sera parfait, malgré mes craintes en adaptant ma recette. J’écoute un CD d’Ella Fitzgerald et Louis Armstrong, mon préféré, « Ella and Louis ». Dehors, il fait beau. On entend parler toutes les langues sous nos fenêtres. Y. a emmené R. et j’en profite pour préparer un gâteau marbré pour l’anniversaire de cet après-midi. Nous sommes invités par G. notre ami chanteur. Son fils a deux ans et nous avons prévu de nous retrouver avec tous les copains et les enfants de notre groupe pour fêter l’événement. A. est un enfant merveilleux, tout bouclé châtain, comme un angelot. Il court partout, grimpe sur sa mère, repart comme un bolide. J’adore regarder cet enfant, ce stéréotype de petit garçon. Quel bonheur de les voir tous ensemble ! Cet été, la famille va s’agrandir. La plupart de nos copains font leur deuxième enfant. Moi, cela me donne un peu envie, mais de loin seulement. La naissance de R. me paraît si proche encore… Hier, la nounou, adorable, nous a donné des beignets, des crêpes algériennes et des gâteaux. Ce matin, avec toutes ces victuailles, nous avons fait un petit déjeuner de roi. J’écoute R. qui fait blague sur blague entre deux crises d’opposition. Quelle drôle de période que ces deux ans ! Voici une petite fille qui se métamorphose en une seconde de l’ange au démon, et à nouveau à l’ange. Avec Y. nous ne cédons pas. Jamais. Du coup, comme folle, R. se jette par terre, attrape ce qu’elle peut pour le lancer et cherche à mordre. Et l’instant d’après, elle accepte de faire ce qu’on lui demande. Cette « petite adolescence » est bien difficile… Nous faisons à peine à l’idée que désormais, elle converse à table avec nous et commente ce qu’on dit ou ce qu’on fait. C’est très étrange mais on s’y habitue peu à peu. Il fait un grand soleil et ce redoux fait du bien à tout le monde. Je regarde notre grande bibliothèque, construite par S. notre voisin du dessus, pendant notre voyage. Elle monte quasi jusqu’au plafond, en chêne et en fer forgé, magnifique. Pendant sa semaine de vacances, Y. a vidé nos derniers cartons de livres. Il en restait 7 ou 8 , qu’on n’avaient pas pu ouvrir, faute de place. Quel plaisir de redécouvrir les Fante, les Fitzgerald et les Colette, les Beauvoir et les Dostoïevski ! Ca me donne envie de m’enfouir dans notre grand canapé pour les relire tous. Y. n’en peut plus de joie de revoir tous ces ouvrages qu’on avaient presque oubliés, depuis deux ans qu’ils dormaient dans les cartons. Cette bibliothèque est juste magnifique, elle donne beaucoup de caractère au salon et aussi à la pièce. Attention, ici vivent deux amoureux des livres !

vendredi, 8 mars 2013

Au spa !

Je ne pensais pas cela possible, mais je suis revenue de vacances plus fatiguée qu’à mon départ.

Cette aventure, sac au dos, dans des conditions parfois ubuesques, avec des situations et des rencontres à risque m’a épuisée, nerveusement et physiquement. J'ai eu souvent peur, pour moi, pour Y. Je nous voyais déjà laissant une orpheline.

Je n’écouterais plus Y. quand il me dira qu’il veut « partir à l’aventure »…

La prochaine fois, je passe mes vacances au spa.

samedi, 23 février 2013

Un pied de nez à l'hiver

Deux magnifiques tulipes ramenées d’Amsterdam sont sorties cette semaine. Blanches avec un liseré violet, de variété « triomphe Shirley », délicate et fascinante.

Je m’émerveille et m’émeut toujours de la pousse des plantes et des fleurs. Chaque année le même étonnement renouvelé, la même tranquille fascination pour les bulbes et les surprises qui éclosent dans les jardinières.

Ces deux fleurs blanches, fières et délicates, sont un pieds de nez à notre hiver.

La maison est vide.

R. est partie ce matin pour dix jours.

J’ai embrassé sa joue douce et rebondie, pris une dernière fois une bouffée de l’odeur de ses cheveux de bébé et l’ai laissée partir avec son père. Il reviendra sans elle ce soir.

De mon côté, je n’ai pas chômé, pour préparer notre voyage d’une petite semaine. J'ai fais des achats, vérifié les affaires manquantes....

J’ai emmené la chatte chez un ami-voisin. Elle a visité pièces par pièces son grand appartement, curieuse, ne déniant pas accorder un regard au gros chat présent, qui lui feulait dessus, avec des yeux ronds comme ceux d'un hibou.

Je suis revenue dans l’appartement vide.

Dieu qu’il serait triste sans enfants.

Vivement qu’elle revienne, elle me manque déjà.

D’ici là, il faut faire les sacs et le ménage, et partir, oui partir.

 

mercredi, 20 février 2013

Que trois jours

L’air de la nuit encore proche me gèle et me rosit les joues. Je pars au travail de plus en plus tôt, rentre de plus en plus tard. Ma sœur est là pour sa pièce de théâtre, qu’elle joue vendredi soir ici. Ce matin, j’ai mangé seule dans la cuisine, éclairée par la lumière du couloir. J’ai grignoté du pain et du fromage, mangé une clémentine. Je n’ai pas eu la présence d’esprit d’allumer la radio pour écouter Y., parti bien avant moi, vers 6h du matin pour présenter son direct à 7h15. Au travail, j’ai trois articles à finir, certains à relire, d’autres à terminer et rendre, l’un à écrire de bout en bout, et je n’ai plus que trois jours pour le faire. Ca ira. Quand je me penche 5 min et que je réalise que je n’ai que trois jours, une léger vertige monte et je crois défaillir. Non, ça ira. Vendredi soir, les vacances, bientôt. D'ici là, il faut produire, produire, produire.

dimanche, 10 février 2013

Le rhube.

Depuis 4 jours un rhume me terrasse.

J’éternue, je râle, je bave, je larmoie, je chouine.

Je suis sortie pourtant, vendredi soir, faisant l’aller-retour pour voir des copines, l’aller en taxi, le retour dans la voiture de l’une d’elle, incapable de me déplacer.

Y. est patient. Il apporte le gros plaid, fais la vaisselle, me donne des mouchoirs. Il me fait remarquer que je suis bien pénible et se moque quand je traverse le salon, emmitouflée comme un bibendum, en pyjama pilou, enfouie sous une robe de chambre fatiguée, la tête enveloppée dans un plaid en polaire, parce que j’ai les cheveux mouillés.

Ce soir, je sors à peine de mon marasme. Nous avions invité, il y a longtemps déjà, nos amis qu’on voit tous les 6 mois à bruncher. Une fois tout préparé et tout avalé, à bout de forces, je suis sortie de table vers 14h30 pour aller m’allonger. Il a neigé toute la journée, et ce matin, en faisant les courses, j’essayais de parler fort pour dire aux commerçant que je voulais du filet mignon et des boudins blancs. Le vent était très fort et il a beaucoup neigé, une neige comme une averse, violente et glacée. Nous ne sommes pas sortis, enchaînant les cafés et les thés, avec des crêpes et des cakes au citron. Vers 16h, nous avons vu passer par la fenêtre un ami commun, accompagné de deux copines à lui et d’un petit garçon de 8 ans. Ils sont tous rentrés de réchauffer et l’on a refait du café, jusqu’à 18h.

Le petit garçon s’est régalé avec nos BD.

Moi j’étais un peu moins fatiguée.

Mon gros rhume s’estompe.

Chic, demain c’est lundi !

 

 

dimanche, 3 février 2013

La sieste

Chaque week-end, depuis la naissance de R, le rituel est le même.

Une fois la petite couchée, je bois un café avec Y., nous discutons de choses et d’autres, puis je vais me coucher dans notre chambre. Je me glisse sous la couette avec le roman du jour, ou la BD du moment, je lis une vingtaine de minutes puis je m’endors avec un soupir de plaisir dans les draps frais, un oreiller sur les yeux pour me protéger de la lumière du jour.

Aujourd’hui, la sieste avait un gout encore plus divin que les autres jours. Je suis rentrée un peu avant 13h, après avoir découché et avoir dansé une partie de la nuit dans un bar de Bastille. J’avais quitté Y. la veille, sur le quai du métro. Il rentrait chez nous après le cinéma, relever O. le baby-sitter dévoué, qui ne s’endort jamais quel que soit l’heure où l’on rentre. Moi je partais retrouver mes copines A. et L. pour fêter un anniversaire d’une copine commune et arroser comme il se doit l’augmentation salariale qui m’était tombée dessus cette semaine sans que j’ai eu à bouger le petit doigt pour l’obtenir. Nous nous sommes tombées dans les bras dans le bar, parmi les cris et les rires, j’ai payé ma tournée de mojitos trop sucrés. T., qui officiait comme DJ dans la cave, a augmenté le son de la musique, et nous avons chanté-hurlé-dansé de concert jusqu’après 3 h du matin, sur cette chanson-là, notamment, très fort, très fort. Mon ami R. ne s’est jamais pointé. Mais nous avons mouillé notre chemise, en son honneur, à sa place. Trois mecs relous dansaient avec nous, nous attrapant alternativement, par la taille ou par le bras, pour essayer de nous emballer. Glissantes comme des anguilles, nous leur échappions à chaque fois, le temps d’aller boire, pour retourner dans la fournaise de la piste de danse.

Je suis rentrée avec L. jusqu’en haut de Belleville.

Nous croisions des groupes de jeunes et j’avais l’impression d’être dans le dernier épisode de HIMYM, quand Ted croit être entouré de bébés. Ils avaient l’air si jeunes, si frais, si beaux. Avec L, nous marchions vite dans l’air frais, pour regagner son appartement.

Le matin, levés tard, dans l'appartement inondé de lumière de L., nous avons petit déjeuner de champignons frais, de tomate et de féta relevé d’une pointe de vinaigre, avec des litres de thé. Quand je suis rentrée chez moi, R. m’a fait la fête. Y. avait préparé une pintade fourrée aux pommes. La volaille était grillée à souhait et les pommes caramélisées. Un délice.

Cet après-midi, quand je me suis glissée sous la couette pour ma sieste hebdomadaire, j’en aurais pleuré de bonheur.

 

vendredi, 1 février 2013

Je pense à elle

Ce soir, je rentrais tôt, je voulais faire deux choses : passer à la fnac acheter un petit guide sur le Portugal, au cas où il nous nous faudrait changer notre fusil d’épaule pour nos vacances prévues, et faire la surprise à R. d’aller la chercher plus tôt, alors qu’elle est toujours le dernier enfant à partir.

Il n’en a pas été ainsi.

Alors que je m’apprêtais à sortir de Saint-Lazare, j’ai été intriguée par une scène : un jeune homme tenait la tête d'une jeune femme, qui rentrait dans les épaules. A un mètre, un père et sa fille se tenaient prêts à appeler la police. Je me suis arrêtée aussi. Me suis rapprochée le plus possible, de l’agresseur et de l’agressée. J’ai parlé doucement à la jeune femme, doucement, je lui ai demandé si elle avait peur. Elle ne pouvait pas parler. Pas pleurer. Elle n’a fait que hocher la tête. Je me suis retournée vers l’homme, qui faisait de grands gestes, comme si je n’étais pas là. Mais je me suis rapprochée encore, jusqu’à la coller. Ensemble, avec le père, sa fille et moi, nous avons formé un rempart, à la fois souple et lâche, pendant que le jeune homme sentait qu’il ne pouvait plus atteindre la jeune fille, plus la malmener… devant tant de témoins. Il tempêtait, s’énervait…. Nous avons appelé la police et il a finit par s’éloigner, grondant et menaçant. La jeune femme voulait rentrer chez elle, alors je l’ai raccompagnée sur le quai. Ensemble, nous avons descendu les nombreux escaliers et elle pleurait par intermittence, des pleurs brefs et effrayés. Je lui parlais doucement, lui disant de se mettre à l’abri, qu’elle avait bien fait, que c’était difficile, que c’était normal d’avoir peur, quand une grosse masse comme lui vous criait dessus. Je suis allée parlementer avec les contrôleurs, pour que le conducteur accepte de la prendre avec lui dans la cabine, au cas où l’autre fou l’attendrait, tapis là, sur le quai… Je n’ai rien pu faire d’autre, lui ai parlé de main courante, de commissariat, et j’ai frotté de ma main son dos, pour la réconforter. Elle m’a dit plusieurs fois merci et s’est engouffrée dans la rame, à côté du conducteur.

Ce soir, en jouant avec R. sur notre grand tapis, je pensais à elle.

A cette heure-là, son fou furieux l’a peut-être déjà rejoint. J’espère de tout cœur qu’elle pourra s’en défaire.

J’espère aussi qu’elle ne sera pas seule face à lui.

 

lundi, 28 janvier 2013

Les journées comme ça

Je fais ma méditation dès que j’ai couché R.

Après les longues journées de travail et la gestion des brusques colères de P., ce rituel est devenu indispensable.

Ce soir, Y. rentrera très tard, bien après mon coucher. La journée a mal commencé. A 9h, à peine nous étions-nous approchés de la voiture de service de Radio Frounce, pourtant banalisée, que nous avons compris que tout allait être chamboulé : des débris de verres partout sur le siège avant nous indiquaient que quelqu’un avait allègrement défoncé le tableau de bord pour enlever les baffles intégrés, le GPS et l’autoradio.

Hum.

Demi-tour. Nous retournons à la maison prendre la poussette, Y. s’en va au commissariat du coin tandis que je prends, à mon grand regret, la ligne 13, que je déteste suffisamment pour ne pas vouloir la prendre le matin ET le soir. Mais tant pis. Comme il a fallu faire contre mauvaise fortune bon cœur, j’ai sorti le livre de Sylvain Tesson « Dans les forêts de Sibérie ». Je n’arrive pas vraiment à me décider si oui ou non j’aime ce que je lis. J’en suis à une cinquantaine de pages et vraiment j’en doute encore.

Hier, j’ai monté R. chez nos voisins où elle a retrouvé sa meilleure coupine, pour pouvoir faire le ménage. La fête s’est terminée vers 3h. Tout le monde était content et les embrassades furent longues pour se dire à tous au revoir. Comme à notre habitude, avec Y., nous avons fait le gros du ménage avant de nous coucher. Il a fallu aérer des heures pour que l’appartement retrouve une odeur à peu près correcte, vider les cendriers, les verres en plastiques, les restes de nourriture, jeter les dizaines de bouteilles vides. Le lendemain, je n’avais plus que la vaisselle et le lavage des sols, et aussi remettre le portemanteau, d’un coup de perceuse, qui avait cédé sous le poids des vêtements des invités.

J’étais heureuse d’avoir pu d’un coup revoir tous mes amis, profiter de chacun, danser et rire. Pourtant, je m’amuse toujours moins que quand je suis chez les autres, parce qu’il faut gérer tant de choses : R. qui court partout et groove sur le dancefloor avec sa couche, les tire-bouchons égarés, une serpillière à donner, les toilettes à indiquer….

Cette semaine, j’ai envie de choses simples : me coucher tôt, lire, manger des poireaux à l’eau, me lever en même temps que le jour.

 

 

samedi, 26 janvier 2013

Préparer la fête

Il est midi et je bois un café.

Cette journée ne ressemble à rien : levés tard, Y. est parti travailler. Avec R., une fois le petit déjeuner avalé, nous avons mis 27 couches d’habits pour affronter le froid. On a couru pour prendre le bus. Il nous a lâché dans les petites rues du bas Montmartre, si accueillantes. Là, nous sommes allées chez le bon boucher, acheter quantité de pâtés différents, des rillettes d’oie et de la rosette de Lyon. R. a eu une tranche de rosette qui lui cachait la moitié du visage. On a marché ensuite jusqu’au boulanger, à qui on a pris les plus grands pains, des fougasses aux olives et du pain aux noix, des kilos de chouquettes. J’ai payé, beaucoup trop cher, en carte bleue. Ce soir, c’est la fête, je veux les meilleurs mets : du pain moelleux, du vin, du fromage et de la charcuterie, de quoi grignoter jusqu’au bout de la nuit.

Ce soir, je reçois une vingtaine de personnes, un peu moins j’espère, qui amèneront elles-mêmes une vingtaine d’autres. Tout le monde doit venir avec quelqu'un que personne ne connaît. J’espère que le mélange se fera sans problème et que la mayonnaise prendra entre les invités !

 

 

mercredi, 23 janvier 2013

Les choses

Ce gâteau cuit doucement dans le four. Il parfume la maison d’une odeur gourmande. Dans quelques minutes, j’irais chercher R., dans sa poussette bringuebalante, par les rues sales et mouillées de notre ville.

Je pense à plein de choses.

Mon anniversaire demain.

Une fête samedi.

Mon week-end sans Y. qui travaillera.

Les prochaines vacances à préparer activement si on peut.

Tout est calme ici. Le gâteau termine de cuire.

Il fait bon chez nous.

 

mercredi, 16 janvier 2013

La peur et la neige

J’aurais voulu raconter, la neige fondue, le froid et ma peur.

En amitié, comme en amour, on marche parfois sur des œufs, de peur de perdre l’autre à tout jamais ou de se voir quitté.

Et puis, il y a eu ces paroles, ce thé et ce chocolat chaud partagé dans la grande nuit d’hiver, et il y aura, je le souhaite, toutes ces journées, ces soirées qui viendront, ces années ensembles pour nous aider à réparer ce qui avait été blessé.

Mais il y a des choses, en amitié comme en amour, qui sont parfois irracontables, et qu’on garde contre son cœur, comme un œuf fragile qu’on aurait peur de briser.

Alors, je suis repartie chez moi, rassurée et chamboulée, dans la neige mouillée, emportant avec moi le souvenir de nos paroles.

 

samedi, 5 janvier 2013

J'adore...

J’adore, j’adore, j’adore…

Me coucher à 21h30 avec mes livres, mes magazines de décoration, mes BD, tous pris à la bibliothèque et m’endormir tôt.

J’adore, j’adore, j’adore…

Faire la sieste pendant celle de ma fille, aux côtés de mon amoureux.

J’adore, j’adore, j’adore…

Boire le café en lisant Les Déferlantes de Claudie Gallay.

J’adore, j’adore, j’adore…

Faire la cuisine le week-end, préparer une potée ou un gratin de courges butternut pour ce soir, avec des petites cailles grillées !

 J'adore, j'adore, j'adore....

Passer du temps chez moi!

- page 4 de 28 -