Ce matin, j’ai essayé de me réveiller. Ce n’est plus aussi facile. Depuis les vacances de la Toussaint et même un peu avant, A. avait cessé d’un coup de faire ses nuits. Trois, quatre, cinq réveils par nuit, de manière complètement aléatoire. Je sentais que ses dents la faisait souffrir. Pour se soulager, elle tétait. J’avais fini par ne plus du tout la reposer dans son petit couffin. Dès le début de la nuit, elle dormait entre Y. et moi, tout contre nous. Quand elle se mettait à chouiner et à chercher le sein, je soulevais mollement un bras pour l’attirer contre moi. Je me rendormais avant la fin de sa tétée. J’aimais bien sentir son odeur, sa peau douce et ses petits bruits de bébé. Mais j’aime aussi trop dormir d’une traite, avoir ma chambre à moi pour lire, parler avec Y. avant de m’endormir ou me serrer contre lui. La journée, A. faisait de longues siestes, et moi, au travail, je tombais de sommeil.
Alors, il y a une semaine, j’ai emmené ma petite A., mon minuscule soleil aux doigts boudinés et aux grands yeux rieurs chez mon ostéopathe, celle qui m’a manipulée toute la grossesse et a fait des miracles en faisant disparaître mes douleurs. Toute la séance quasiment, A. a pleuré, elle qui ne se plaint jamais. Quand la séance a été finie, elle a sourit de nouveau. L’ostéo m’a expliqué qu’elle avait plusieurs blocages crâniens et un sur les lombaires, que cela expliquait peut être ses douleurs sur le dos qui la réveillait fréquemment.
La nuit même, A. a fait sa première nuit depuis plusieurs mois. Et le lendemain encore. Et le surlendemain aussi. J’en ai profité pour la faire dormir, enfin, avec ses deux sœurs dans sa chambre. Et elle a dormit.
De mon côté, après quelques nuits de récupération, je me suis remise à faire des insomnies. De longues, profondes, désespérantes insomnies, après un endormissement très tôt.
Tout cela me désespère.
J’ai tant besoin d’être reposée, pour bien travailler, pour m’occuper des enfants dans la joie, pour créer.
Je cherche, cherche ce qui me sauvera.