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jeudi, 16 septembre 2010

Le temps file!

Nous sommes déjà à la mi-septembre.

Je bois un thé en lisant mes mails.

Qu’ai-je fais depuis un mois ?

J’ai lu, beaucoup.

Dormi, plus que de coutume.

Enchaîné les rendez-vous : kiné, massages, médecin, sage-femme, sophrologue, maternité, psy, dentiste.

Leur ronde m’étourdit. Mon agenda se noircit d’une semaine sur l’autre.

J’ai traité de l’administratif en souffrance, commencé à préparer l’après : mutuelle, CAF pour l’arrivée du bébé.  

J’ai fait la liste de ce qui manquait pour le bébé.

Réfléchi à l’agencement de l’appartement : il nous faudra démonter la mezzanine en bois, transformer un bureau en table à langer, prendre l’autre bureau comme table d’ordinateur, installer un rideau dans l’alcôve -pour moins voir le bazar qui ne manquera pas de s’entasser suite à la naissance.

Aujourd’hui, je dois rappeler la notaire pour notre futur chez nous, commencer à me renseigner sur les devis des entrepreneurs, manger avec mes collègues du bureau et me rendre ce soir à un débat sur la décroissance organisé par mon association de journalistes.

Ce soir, je m’endormirais sans doute en me disant que je n’ai encore rien fait de ma journée.

Etrange sentiment !

 

jeudi, 2 septembre 2010

A la maison

J’aime les journées actives, mon corps moins.

Le soir, je subis des séries de contractions régulières, mais chaque matin, je me lève avec l'envie de continuer...

Hier, je me suis attaquée au désencombrement de la cuisine. Il a fallu trier les sacs plastiques : les petits pour les petites poubelles, les grands pour accueillir les habits qui partiront à nouveau chez Emmaüs et les solides pour notre vente de livres samedi prochain.

Puis j’ai décidé de nettoyer une partie de l’arrière de la cuisinière. Il a fallu descendre le grand rideau qui cache le cumulus, tout poisseux de graillon mélangé aux poils de chats, tirer la cuisinière, enlever la poussière et dégraisser avec un nettoyant écolo. J’ai lavé chaque carreau avec un mélange de bicarbonate et de vinaigre de vin blanc pour récupérer un carrelage blanc au lieu de jaunâtre. Ce sera toujours ça de fait pour le déménagement. J’ai ensuite emmené le grand rideau à la laverie. Ce matin, j’ai continué la cuisine avec le grand placard au dessus de l’évier. Je croyais ne rien trouver, mais en le vidant et en le nettoyant ensuite, je me suis rendue compte qu’en 4 ans, je n’avais jamais véritablement regardé chaque date de péremption. Ce coup-ci, le vide a été drastique.

 

J’ai jeté dans un grand sac poubelle :

 

  • Du riz périmé depuis deux ans
  • Du thé, des infusions
  • Des briques de crème fraîche
  • Des sachets pour préparer des flancs instantanés
  • De l’orge
  • Des raisons secs
  • De la levure de boulangerie
  • etc...

Toutes sortes de denrées alimentaires pour la plupart du temps périmées… depuis au moins 6 mois !

 

J’ai retrouvé des piques en bois qui serviront à Leeloolène ce week-end.

J’ai mis à portée de main des jolies boite de thé, du riz bien étiqueté, une plaquette de chocolat à terminer.

Demain, je continuerais le tri avec le dessous de l’évier, là où sont rangés tous les produits ménagers. M’est avis que le sac poubelle va continuer à se remplir !

J’ai ensuite mangé un poisson à la vapeur avec un reste de gratin de légumes bio croquants.

Puis j’ai fait une séance de sophrologie, une petite sieste bien méritée, avant de partir lire dans le grand parc Martin Luther King.

Il faisait si beau et si doux !

J’ai lu une bonne partie de son livre, où il parle un peu d’Y.

En lisant ainsi noir sur blanc, toute l’histoire depuis le début, j’ai eu peur soudain.

Le livre est à charge contre la direction, et le chroniqueur indique que seul Y. jeune journaliste de la rédaction, l’a soutenu publiquement.

Il termine sur une blague sur la carrière d’Y. qui ne s’engage pas sous les meilleures hospices.

Je referme le livre, embêtée.

Bien sûr, je n’ai pas à transmettre mes peurs irrationnelles à mon Aîmé.

Il n’a pas encore lu le livre, reçu hier.

Il est bien assez grand pour réagir et il l’a fait quand il a été convoqué par la nouvelle direction. Il a réaffirmé ses propos avec le courage que je lui connais. Et je sais qu’il n’est pas carriériste. Heureusement pour lui.

Mais mon état, le fait de voir Y. mis en lumière sans l’avoir du tout voulu, le fait qu’on vient d’acheter ce si grand appartement dans lequel nous n’habiterons que dans plusieurs mois, le fait que je travaille moi pour une entreprise privée qui n’aurait pas accepté un centième de cette histoire...

tout cela mélangé me fait peur.

Terriblement peur.

Pourtant, je relis le mail d’Y. reproduis dans le livre.

Il n’est pas à charge.

C’est un rappel à la cohésion au sein d’une maison parfois folle, où les ego font la loi, où la direction tourne plus vite qu’une girouette.

Et puis, je réalise qu'il fait si beau aujourd’hui et la confiance revient petit à petit.

Après tout, cela reste le service public. Même s’il se fait des ennemis, je sais Y. suffisamment conciliant pour maintenir le cap.
Et s’il doit sauter un jour, je sais aussi qu’il fera n’importe quoi pour nous faire vivre, lui, la petite et moi, tous les trois.

Alors je souris de nouveau.

quartier.jpg

 

jeudi, 24 juin 2010

Que tout ceux qui s'inquiètent pour France Inter...

N'hésitent pas à aller rejoindre le compte Facebook crée par les journalistes de la station.


C'est

Depuis deux semaines, Y. et son service sont très remontés et très actifs.

Et n'hésitez pas à reprendre l'adresse sur vos blog respectifs. En agissant tous, on peut encore peut être inverser la vapeur....



jeudi, 15 avril 2010

Une journée.

J’ouvre un œil à 7h30.
Me rendors.
Le réveil sonne à 8h avec les infos, je l’éteints.

J’ai dormi 10 heures.


Y., qui m’a rejoints sur le coup des 2h, gémis : il encore sommeil.
Mais il est temps d’y aller.
Deux tartines avalées, j’ajuste mon manteau pendant que l'homme que j'aime tant est encore sous la douche. Je reçois un baiser mouillé, avec en prime ses joues piquantes d’une barbe de plusieurs jours : « Bonne journée ! ».
Me voilà dans la rue.
Il ne fait pas si beau, un soleil éteint entre deux passages nuageux. Je marche vite. Dans le petit parc à deux pas du bureau, je chausse mes grandes bottes new-yorkaises. Un cantonnier s’est arrêté de travailler pour me regarder – un fétichiste de la chaussure sans doute-il me suit des yeux tandis que je m'éloigne, avec un air rêveur.
Au travail, c’est une journée de bouclage. Les bouclages dans la presse magazine mensuelle s’étalent sur la semaine, le rythme n’est donc pas vraiment soutenu. Je gère des semis urgences, et imprime un plan sur Google Maps pour découvrir l’endroit où je vais déjeuner. Le rendez vous a été pris par mail, une série, que dis-je une avalanche de mails avant de réunir trois amies anciennes de mon école de journaliste. L’une est dans un hebdo parisien de niche, l’autre en presse quotidienne régionale, après des années de piges parisiennes. Rue Montorgueil, on discute longtemps, au Foodys, où les salades sont délicieuses. Les filles me parlent de San Francisco dont elles reviennent : elles sont allées voir une troisième copine de promo en poste là-bas, et elles me donnent envie à moi aussi d’habiter quelques temps dans cette ville.
15h, je reviens à mon poste.
Il manque deux actualités, je fais du « place pour place » : la maquettiste me dit ce dont elle a besoin en encombrement et je trouve deux brèves à écrire. Les derniers articles se bouclent. J’écris le sommaire. Demain, il faudra (enfin) faire la couverture, mais je ne suis plus concernée. Je commande des piges pour le prochain numéro, je regarde ce que je dois faire. En faisant des simulations de train et d’hôtel, je calcule combien coûtera le prochain reportage que j’aimerai faire. Peanuts. Ce sera facile à négocier demain avec le chef, du moins j’espère.
J’ai tout fait.
La journée était décidément minuscule.
J’attrape mon sac, file chez moi. J’envoie quelques mails. Dans moins d’une heure, je dois être sur les Champs-Élysées. C’est la soirée de lancement du magazine auquel je collabore une fois sur deux.
A l’arrivée, le lieu m’étonne. Un des plus anciens restaurant russe de Paris, à la décoration surannée. Parfait. Au bout de quelques heures, j’ai discuté avec des journalistes, des attachées de presse, des responsables communication, deux comédienne et une jeune femme metteur en scène.
Une faune de soirée commence à arriver.
Des boas, des bas résilles, des garçons maquillés, des danseurs homos américains, une très grosse femme, extravagante et belle, au décolleté vertigineux.
L’open bar est tellement sollicité qu’il n’est plus accessible depuis longtemps et la foule continue à grossir.
Il est temps de partir.
Je marche sur les Champs. Attrape le bus 31 et me laisse bercer jusqu’au nord du 17ème.
23heures, j’arrive chez moi. 
Y. est encore sur le pont.
Il fait un reportage en direct d’un aéroport à cause du volcan islandais.
Je ne sais pas quand il viendra.
Mange un bol de céréales en écrivant cette note et m’apprête à me coucher.
C’était un bon jeudi.

dimanche, 11 avril 2010

Comme en rêve

Partie ce matin à 11h, j’ai décidé de visiter le 7ème arrondissement. Je continue ma visite méthodique de Paris, arrondissements par arrondissements. Je n’étais pas enchantée de passer au 7ème, habituée à n’y aller que pour des conférences dans d’ennuyeux ministères.
Mais j’ai été bluffée.
Le quartier du Gros-Caillou est très sympathique, avec ses squares, ses passages, son marché, ses rues pavées. J’ai vu des petites maisons, aperçu de belles terrasses. J’ai regardé longtemps le défilé du marathon de Paris, hypnotique. Tout ces gens ! Quelle énergie, quel exploit ! A 13h, je savoure de délicieuses côtes d’agneau grillées dans un restaurant sur une petite place. Avec ma carte de presse, je rentre à l’ambassade de Pologne. Devant, des gens se signent sur le pavé, déposent des fleurs et des messages sur la grille. Une jeune journaliste de BFM m’accoste, « Madame… excusez-moi… » Je la regarde et souris. Elle doit vouloir faire des réactions de polonais. Je réponds : « Je suis journaliste. » Elle soupire, déçue : « Ah, vous aussi… » Je passe un coup de fil à Y. Il travaille aussi sur le crash polonais. A fait la messe orthodoxe du matin. A 15h, j’ai rejoins R. et notre groupe d’amis, qui se sont réunis pour jouer au football sur les pelouses des Invalides. Les garçons m’accueillent avec des cris de joie : « Marloute, tu viens faire goal ? On va tirer des grosses patates à deux mètres, OK ? » Celui qui a dit ça sait que je suis enceinte. Il s’approche, m’embrasse sur les deux joues à nouveau, « Félicitations au fait ! » Je reprends le RER, après avoir consulté le podomètre.
8km.
Ca suffira pour la journée, je suis fatiguée de toute façon.
Chez moi, je veux faire une tarte au fromage blanc, boire une infusion, et regarder quelques séries en attendant le retour d’Y. Ce dimanche a passé comme en rêve.


vendredi, 26 mars 2010

Un air de printemps

Je sirote lentement un sirop à l’eau, parfum passion au Bar’Ourcq.
Voilà six mois que le délicieux sirop du Bar’Ourcq m’était interdit, pour cause de fermeture hivernale. Oui mais voilà, le printemps est arrivé. Et en écoutant les deux DJ mignons et bien habillés mixer du Radiohead, je sirote ma boisson estivale avec bonheur, à moitié avachie sur les banquettes moelleuses du bar, au milieu d’une myriade coussins fleuris, de jeux de société ouverts et de BD commencées. Qu’est ce que j’aime cet endroit ! Si cet arrondissement, le 19ème, n’était pas si loin de nos boulots respectifs, je supplierais Y. pour habiter ici. Je marche le long du canal. L'air sent la vase et la sève entêtante des peupliers d'Italie. Des maghrébins m'appostrophent : "Ca va princesse?". Le printemps pointe son nez.

 

Ce matin, dans les couloirs austères du ministère, j’écoute le bruit sec des talons de mes grandes bottes new-yorkaises résonner sur les murs de verres. Arrivée sur les lieux, je prends le temps de boire un grand café. La conférence de presse est longue mais passionnante, en amont des états généraux du cancer de l’enfant. Je range mon carnet noirci dans mon sac, et reprends le métro en sens inverse, retour à Levallois, pendant que des grappes de jeunes touristes espagnols sortent sous la pluie pour visiter les Invalides.

 

Hier, j’étais invitée à l’avant-première du film de Coline Serreau, "Solutions locales pour un désordre global". La petite salle derrière les Champs Elysées, 50 places à tout casser, était pleine. Les journalistes cinéma avec qui j’assiste souvent à ces projections sont parmi les plus blasés que je connaisse. Certains parlent pendant les films, d’autres se lèvent, et parfois, certains ronflent à mes cotés. Mais là ; quelle différence ! Malgré les imperfections du film, la salle ne bronche pas pendant 2h. Comble de la surprise, à la fin, quand le générique commence, les spectateurs applaudissent à tout rompre. Je n’ai jamais vu ça. Des journalistes cinéma (parisiens !) applaudir un documentaire qui accuse l’industrie des pesticides et dépose des brevets sur les semences. J’en suis encore étonnée. Et vous encourage à le voir quand il sortira !

 

Hier, j’ai visité une maison, les photos sont ici, que nous n’achèterons pas. Trop de travaux, trop de tout, je ne me sens pas d’attaque pour refaire une maison de fond en comble et notre budget ne nous permet pas d’en trouver une en meilleur état. Pourtant la petite véranda m'avait plu et j'imaginais déjà les plantations dans la cour transformée en jardinet. Nous allons donc nous tourner à nouveau vers un appartement, toujours sur Saint-Ouen. 

 

Ce soir, pas la peine d’attendre Y. Il a travaillé toute la semaine, est rentré à chaque fois quand je dormais encore. Pendant ces longues heures, je n’ai rien fait d’intéressant. Pas envie de sortir, malgré les sollicitations des copines. Mercredi, j’ai même loupé une séance d’analyse, celle de 8h du matin. Je ne me suis réveillée qu’à la fin théorique de ma séance et ai appelé ma psy d’une voix d’outre tombe pour m’excuser de ne pas m’être réveillée. Je l'ai entendue sourire dans le téléphone. 

 

Ce soir, je ne sais pas encore quoi faire.
Sortir ? Non, pas envie. Y. termine encore tard. Non, je vais faire comme je fais ces derniers temps : faire des petites choses non constructives à souhait : regarder des émissions débiles sur Internet (c’est fou tout ce qu’on trouve sur le net maintenant) en grignotant des céréales ramollies d’avoir trop traîné dans le lait ou une purée mousseline tiédie.

29 ans, déjà fatiguée.
Ah, elle est belle la jeunesse !

jeudi, 4 mars 2010

Le cadeau

Y. est rentré hier. Fatigué par ses directs et ses nuits courtes. Mais content de lui.

Nous avons bavardé longtemps à moitié couchés sur le canapé, nous racontant nos quelques jours l’un sans l’autre.
A la fin du repas, je lui ai offert ses cadeaux. Un livre pas encore sorti, mais réputé passionnant par un ami journaliste, sur la série de David Lynch, Twin Peaks et le jeu « Football Manager ».
Quand il a pris le paquet, avant de l’ouvrir, j’ai dit pour plaisanter : « C’est un DVD, j’espère que tu ne l’as pas vu… » et quand il a découvert son cadeau, ses yeux se sont mis à briller : « Oh la folle, la folle, t’es complètement folle. Tu sais que tu ne vas plus me voir ? Tu le sais ça ? »
Et il s’est mis à me raconter l’histoire de ce jeu, la voix vibrante d'excitation, pourquoi il est mieux que d’autres, pourquoi les passionnés de football l’adorent, etc, etc…

Ce matin, au réveil, il m’en a encore parlé.
Mon amoureux a 31 ans, mais parfois, j’ai l’impression que c’est encore un petit garçon.

samedi, 27 février 2010

Le cadeau

Hier un communiqué de presse est parti à 150 journalistes. J’espère que quelques-uns viendront sur notre événement. Les inscriptions s’enregistrent en masse, mais je ne sais pas si tous les gens inscrits vont venir. Il y a encore tant de choses à faire et si peu de temps pour les faire ! Je devrais me faire des « minis retroplanning » sur la semaine qui vient et la prochaine, pour ne rien oublier, ne rien mettre de côté !

Aujourd’hui, il fait beau.

J’ai été réveillée par le portable de Y. d’alerte cette nuit.
La terre a tremblé au Chili, nous saurons dans quelques heures s’il doit partir ou pas. D’ici là, il est parti à la rédaction, essayer d’interviewer des personnes là-bas par téléphone. En buvant son thé, il répète mes mots : « Olà, me llamo Y. Estoy periodista. Trabajo en una radio nacional frances… » Mais rien à faire, on ne peut pas apprendre l’espagnol en 10 minutes, même poussé par l’urgence.
Je le regarde s’affairer puis partir.

Que vais-je faire aujourd’hui ?
J’ai deux missions :  me trouver des habits pour moi, et aller acheter son cadeau à Y. qui a 31 ans dans 3 jours.
Je sais déjà ce qui lui fera plaisir –un jeu de football extrêmement prenant, responsable de nombreux divorces- même si cela implique que je le verrais peu pendant ces prochaines semaines.
Tant pis !
Je n’aurais qu’à lire ma pile à lire qui m’attend !

jeudi, 19 novembre 2009

Une première

J’ai eu l’insigne honneur d’écouter une conférence de ce monsieur-là.
Venu parler en petit comité à des journalistes en prévision de Copenhague, il ne dit rien de plus que ce que des milliers de chercheurs, statisticiens, astrophysiciens, biologistes, et bloggeurs comme Moukmouk disent par ailleurs : nous allons droit dans le mur.

Nous y allons à une vitesse stupéfiante et nous allons faire face à un phénomène d’une ampleur sans égale. Le début des grandes crises –une inflation telle qu’on aura plus ni les moyens de consommer, ni celle d’avoir une retraite ? 2100. Les premiers soubresauts ? 2010.
La démonstration est aussi anxiogène et dramatique qu’implacable.
Un moyen que propose J-MJ : arrêter de consommer, pour limiter les dégâts. Réduire tous nos salaires par deux. Surtaxer les populations.
Et surtout, payer des gens pour réfléchir à comment maintenir la paix quand dans toute l’humanité, on ne pourra ni se chauffer, ni manger à notre faim, alors que nos dirigeants continuent à axer notre avenir sur le PIB uniquement.  
Revenue au bureau, je m’interroge, en tant que journaliste.
Je veux bien essayer d’en parler à mes lecteurs (pas sûr que cela les réjouissent, mais bon) mais qu’en sera-t-il des annonceurs ?
Un magazine grand public, qui fait du chiffre grâce à la publicité, qui pousserait à l’arrêt de la consommation, ça ce serait une première !

Et bien on va essayer.

jeudi, 29 octobre 2009

Les p’tit boulots

 

Au travail, quand je décroche mon téléphone, à chaque fois que je passe par un standard téléphonique, mon cœur se serre. Je demande le plus distinctement à l’hôtesse de me passer la personne que je désire. Je répète mon nom, ne paraît pas pressée, même si l’info est urgente. Contrairement à d’autres journalistes, qui soufflent, tempêtent ou raccrochent au nez quand l’attente est trop longue, je suis une crème.  Idem pour l’hôtesse d’accueil en bas de l’entreprise, à qui je souris et j’envoie un bonjour sonore tous les matins. Idem pour la caissière de la biocoop que j’essaye de faire rire, même si je vois bien qu’elle a peur de faire une fausse manip’ en rendant la monnaie. Je suis gentille et compréhensive avec tous ces gens-là pour une raison bien précise, connue de moi seule : j’étais à leur place il y a un peu plus d’un an. Sortie de l’école, j’ai compris que le monde du travail ne m’attendait pas à bras ouverts. Je me suis fait des sueurs froides pour payer le loyer et l’analyse entre deux piges. J’ai enchaîné des petits boulots où j’étais à la fois inefficace, mauvaise et malheureuse. J’en garde un souvenir - non pas nostalgique- mais bien amer. Que d’énergie et d’enthousiasme gâché ! Les heures à ranger les rayons froids, à rester debout, à faire la caisse après la journée, à se faire exploiter, à remplacer des postes « cédéisables », à être méprisée continuent à me faire froid dans le dos en y repensant.
Chaque matin, je passe la porte de l’entreprise en étant heureuse.
Un vrai bonheur, puissant profond, qui est encore décuplé parce que je réalise, à chaque instant, la chance que j’ai. D’être là, et de faire ce boulot-là, que j’aime. Bien sûr, il a fallu toutes ces années, ces errances et ces impasses pour connaître et accepter les sujets qui m’animaient vraiment et prendre ma place dans cette société. Mais il y a eu la chance aussi, et des rencontres, qui ont fait que je suis là aujourd’hui. Et je frémis parfois en pensant à ce que j’aurais pu faire ce jour-là, où j’ai reçu ce mail, que j’aurais pu classer sans suite, pensant que je n’étais pas faite pour ça. Et j’aurais continué, avec entêtement, mes petits boulots et mes piges qui ne me satisfaisaient pas plus. Alors mon cœur se serre et je remercie un fois de plus l’hôtesse au téléphone, en espérant, mais comment en être sûre ? En espérant ne plus avoir à refaire ces petits boulots là.

samedi, 10 octobre 2009

Fatiguée

Dure fin de semaine.

 

Je me réveille sans goût, fatiguée, exténuée par la semaine qui vient de passer. Y. file au boulot, et moi je descend lourdement me préparer un café. A l’annonce de ma promotion - je passerai de journaliste à chef de rubrique – des tensions ont surgi dans l’équipe. Difficile de travailler dans la bonne humeur, malgré les pias-pias, les cachotteries et les inévitables jalousies.

 

Des amies sont arrivées hier soir pour dormir à la maison. Je me repose sur leur lit. Le chat ronronne contre ma paume, extatique sous les caresses. Suis allée chercher des BD à la bibliothèque. Mange un bout de quiche préparée par Y. en regardant un DVD, Marley et moi, qui me fait pleurer à la fin (oui, le chien meurt, c’est horriblement triste, même si je sais qu’il y a des choses plus tristes dans la vie)

Je ne sais pas si je fais bien, de travailler autant, de brûler des étapes, comme semblent le dire mes collègues. Je me trouve parfois trop vieille ou trop jeune, je me demande si ma stratégie est bonne : jouer le jeu de la direction tout en cherchant à protéger mon équipe. Mes collègues rigoleraient bien si elles savaient que je les appelle « Mon équipe ». Mais je ne peux pas m’en empêcher. Je suis un chef de bande même si je n’en ai pas le statut. Un jour, je sais que je dirigerais quelque chose, un magazine ou autre. Je ne sais pas quand, mais je me sens prête à le faire. Même si je suis loin d’être parfaite, et je n’aurais jamais certaines compétences. Je sais que j'en ai d'autres, et que ces qualités peuvent servir.

Je me fais un café.

Il faut aller faire des courses. Je ne sais pas quoi acheter. Jette un coup d’œil sur les produits de saison : des artichauts, des châtaignes, des figues, des pommes du raisin, du roquefort, des noix, des tomates et des poires. Il faudrait planter les bulbes de muscaris, de jacinthes et de crocus dans les jardinières avant l'hiver. La semaine dernière, nous avons fait un grand ménage à la maison. Trois sacs d’habits attendent de partir chez Emmaüs. J’ai acheté une bruyère, d’un rose exquis, et j’ai offert la même à une vieille dame, J. , qui vit seule dans mon ancien immeuble. Souvent, je pense à elle, dans sa très grande solitude. Elle n’a plus personne je crois, n’a jamais eu d’enfants. Ses amis sont loin, je ne sais pas comment elle endure le temps. Les journées doivent paraître si longue, sans amis, sans parents, sans animaux. Je voudrais aussi écrire à ma grand-mère. Pour l’instant, depuis juillet, je n’ai pas failli à ma mission et lui écrit une lettre chaque semaine. Elle a l’air heureuse de mes courriers, m’a écrit qu’elle les relisais plusieurs fois. Il fait si beau, je devrais sortir. Demander à R. qu’il me passe la première saison de cette série qu’il a l’air de trouver si bien. Demander à G. de venir faire une expo avec moi. Inviter M. à la maison pour manger des tomates farcies.

Pourquoi une telle langueur alors que ma vie rayonne ? C’est comme si j’étais épuisée d’avoir tout donné, d’avoir assuré sur tous les fronts, d’avoir résisté malgré la tempête. Je ne sais pas si je fais bien, mais en tout cas je fais. On verra ce que cela donnera. Inch’Allah comme disent les autres. Il faut attendre et endurer.

jeudi, 27 août 2009

Le devoir

Soirée de vernissage dans une boutique de cette créatrice. Je retrouve mes amis, R. évidemment, et X. Je me tiens près du bar, enquille des rosés avec des glaçons, en bavardant avec des attachées de presse charmantes, voir franchement drôles. La créatrice est là aussi, affable, sympathique. Je reconnais lui, qui passe avec sa fille, et lui. Et puis d’autres gens, pleins d'autres gens, et aussi d'autres journalistes, évidemment. On échange des cartes, on se fait des civilités. Je rigole avec R. On se pousse du coude, comme des enfants, le nez dans nos verres. Soudain, un grand bruit, comme un coup de feu. Une invitée s’est pris une vitre. Elle est rentrée de toute ses force, front en avant, dans la vitrine du magasin : une immense fêlure a brisé le verre. Elle reste debout et saigne, regarde son front, choquée. Elle parle d'aller aux toilettes, pour se laver. Personne ne s’approche, les attachées de presse sont comme saisies. J’interviens. J’éloigne naturellement les gens, j’ordonne « Qui l’accompagne ? » Un jeune homme s’avance. Je lui parle, plusieurs fois : « Vous allez l’accompagner, vous la suivez aux toilettes pour se rincer. Si elle se met à vomir, à avoir des migraines, vous appelez le 15, c’est peut être un traumatisme crânien. » Je m’assure qu’il a compris, le laisse partir. Je retourne près des attachées de presse, de R et X. les amis sont floués « Bhin alors Dr Green, t’es médecin ou quoi ? » Non. Je me souviens bien du PSC1, fait il y a quelques mois seulement. Une belle chose de cette année, à la portée de tous ou presque.
Plus tard, dans le restaurant le Tambour où nous mangeons en tête à tête R. et moi, je repense à la fille.
J’espère que ça va.
Qu’elle n’a pas eu besoin d’appeler le 15.
Elle a sûrement un œuf de pigeon sur le front à l’heure qu’il est.
Moi je rentre chez moi à petit pas dans les rues animées, avec le sentiment d’avoir fait mon devoir.

samedi, 20 juin 2009

Ecrire un livre

Quand j’écris un livre, il y a toujours des moments que j’aime et ceux que je redoute.
La première phase est ma préférée : la documentation. Je fouille dans les bibliothèques, prend des livres, lis des romans sur mon sujet, regarde des films, des livres de photos, des magazines qui parlent de ça. C’est la phase d’imprégnation, où je furète, je musarde, je me pose des questions. Déjà, dans ma tête, pendant que je fais la cuisine ou que je me lave les dents, des phrases se forment : je me pose la question de comment parler de tel sujet, vais-je aborder tel autre ou le laisser de côté.
Puis vient l’étape du plan. C’est une des plus douloureuses, avec la première réécriture. Je dois organiser mes idées dans un système cohérent. C'est-à-dire que tout ce qui était jusque là flottant doit se transformer en une succession de scènes logiques, qui plaira au lecteur, et avant lui à l’éditeur.
Puis vient le premier jet. En règle générale, je saute le plan et fais direct un premier jet. Cette plongée dans l’écriture est agréable quand je n’ai pas de plan, car elle me permet de parler de tout et de rien, de laisser courir mes doigts sur le clavier sans me préoccuper de ce que je raconte.
Quand vient la première réécriture, l'horrible, la terrible première réécriture, je réexamine le premier jet et dois le réécrire. C’est un véritable supplice : je remplace une phrase, modifie une tournure, déplace un paragraphe entier, tourne et retourne une phrase dans tous les sens. Ce stade là est terrible. Dans ma tête résonne des phrases qui viennent d’on ne sait où : « Tu ne sais pas écrire ! C’est n’importe quoi, c’est incompréhensible ! Toi, un auteur ? La bonne blague, tu es juste un imposteur. Les vrais auteurs n’écriraient jamais des choses aussi débiles… » Pour échapper à mes voix, je me lève du clavier et fais des millards de choses (au lieu d'écrire) du style : passer le balai, brosser le chat, me faire du café/du thé/à manger, descendre faire des courses, regarder un épisode de série….

Puis vient le moment où je dois, contrainte et forcée, me remettre à l’écriture, parce que l’échéance de rendu approche. J’ai beau me débattre, me plaindre, pleurnicher que je ne veux pas y retourner, je dois me rendre à l’évidence : il faut continuer.
Si je n’y arrive vraiment pas, j’envoie mon texte en relecture à une ou deux bonnes âmes autour de moi. Elles me donnent des pistes de réécriture et m’encouragent à continuer. Souvent, c’est Y. qui s’y colle. Il vient s’assoir près de moi et lis ma prose à voix haute. Il coupe, corrige, reprend, puis me redonne le clavier quand il sent que je peux continuer toute seule.
En règle générale, je rends toujours mon texte à l’heure, et même parfois un peu en avance sur le calendrier prévisionnel. Je ne suis pas du genre à travailler la veille ou à procrastiniser. Je me fais des retro planning et les tient bien en général. Mon moment préféré, est (comme tout le monde je crois) le moment où je découvre mon texte mis en page, avec les illustrations et quand il vient juste d’être imprimé. Je suis à la fois très fière et un peu intimidée.

Puis, chose très, très étrange, je le renie à la vitesse de l’éclair.
Assez vite, je déclare haut et fort que tout ce que j’ai écris me vient de mes relecteurs, que le livre est mal fichu, que les informations sont fausses et qu’il faudrait être fou pour l’acheter. Autant dire que la phase de promotion du livre, avec son cortège de radios et de télé est un enfer auquel j’ai échappé jusque là très régulièrement, en ne cherchant pas du tout à faire connaître le livre et si par malheur, quelqu'un venait me chercher pour en faire la promotion dans son média, j'envoyais balader les journalistes. Quelques rares fois où j'ai répondu à une interview, je me suis ridiculisée sur un plateau en répondant à côté de la plaque.
Parler de ce que je fais est horrible.
Je me trouve pathétique et je voudrais m’enfuir sur une île déserte sans téléphone portable pendant toute la durée de la sortie du livre. Autant dire que j’ai encore beaucoup de boulot devant moi avant de devenir un écrivain à succès. Mais, le plus étonnant, c’est que je retrouve toujours un enthousiasme intact quand je pars sur un nouveau projet…
Etrange non ? On pourrait faire un livre sur ce paradoxe d’écrivain.
Tiens, une nouvelle idée ! C’est parti !

 

mercredi, 10 juin 2009

Les départs

Ce soir, je suis heureuse d’avoir pu voler quelques heures sur mon travail pour croiser un bon compère ours et sa blonde, dans mon quartier. Il tombait une pluie diluvienne. Je suis arrivée trempée, les cheveux défaits, les chaussures faisant floc-floc. Mais rapidement, j’ai oublié mes habits mouillés. Nous nous sommes accoudés au zinc pour deviser comme si on s’était quittés la veille. Etrange, étrange, comme avec certaines personnes, la parole coule comme une source d’eau vive. On se quitte à regret, alors qu’on se connaissait à peine quelques heures plus tôt.

Après-demain, je partirais au dessus de Modane pour trois jours. Je ne voulais pas spécialement partir pour trois jours de congrès et de randonnée avec mon association de journalistes. J’ai même essayé de me défiler au dernier moment : livre à écrire, travail à finir, ménage… Mais rien à faire. On m’attend là-bas. J’irais donc, et ferais contre mauvaise fortune bon cœur…Faire de l’intendance, de la logistique, supporter des journalistes grincheux et mécontents sûrement. Mais aussi sans doute apprendre des choses et profiter, un peu, j'espère...

Ce soir, je regarde la chatte, Churchille, me sonder de ses yeux verts. Sait-elle que pendant trois jours, elle sera seule dans son domaine ?
Y. décolle demain, moi après-demain.
Aux aurores, tous les deux.
Il fait nuit depuis longtemps et j’ai encore les cheveux humides de l’averse vespérale. Y. a finit son sac.
J’embrasse mon amour.
Sur les lèvres, les mains, la nuque, les cheveux. Il se laisse faire, confiant, abandonné, comme un homme qui aime. Me renvoie à son tour des baisers, chuchote des mots d’amour. Je lui parle longtemps. A quoi pense-t-on quand on se quitte ainsi ? Au mi-temps de la vie, au milieu de la nuit ? Il faudra pourtant nous y faire, de ces départs précipités, à ces grands chambardements, de ces envols vers des pays au-delà de chez nous, où tout est bouleversé, où rien n’est sûr, même pas la date de son retour.
Il me faudra réapprendre, le parfum particulier de l’aventure, même si je la vis par procuration.
Et un jour, moi aussi, peut-être, qui sait ? moi aussi, retourner là-bas…

dimanche, 22 mars 2009

La grande semaine

Je lis un livre sur les psys.
Un livre sur Berlin (nous y partons jeudi !). Un livre sur les allemands, écrit par la journaliste Pascale Hugues. Je lis un livre de philosophie pour les enfants. Je lis une biographie de Colette par Julia Kristeva. Je lis le dernier livre de Hubert Mingarelli, offert par mon amie G. la semaine dernière. Je lis tout à la fois, par petits bouts, avec délectation.
Journée terrible aujourd’hui : j’ai lutté avec des efforts surhumain contre une nausée insistante après les excès de la veille. Dans un bar des Abbesses, nous avons refait le monde, mon ami R., mes deux copines L. et A. et mon amoureux. Nos amis s’étonnent et se réjouissent : nous allons nous pacser. Une querelle s'en est suivi sur le lieu de la fête de PACS. Je ne sais pas où ce sera. Ni quand d'ailleurs, car nous n'avons pour l'instant pris aucun renseignement.
Ce dimanche matin, je me suis levée tôt pour participer à un atelier d’écriture. Six heures de travail sur l’écriture, le mouvement. Je me suis vraiment amusée, malgré mon mal au ventre et mon visage blafard (qui a du effrayer les autres participants). Mais quel bonheur de libérer sa plume, d’écrire à plusieurs, d’écouter la musique des mots des autres, de se voir écrire, travailler des images, être gentil avec soi enfin.
Ce soir, je prépare des calmars à l’armoricaine. Une de cuisson, mais je ne suis jamais déçue du résultat. Y. ne devrait plus tarder.
Demain, je saurais si je suis embauchée ou non.
Que d’aventure dans la même semaine !

vendredi, 5 décembre 2008

Utiliser le temps

J’écoute Nous autres, de Zoé Varier avec le journaliste Arkadi Babtchenko.
J’ai envie de lire son livre.  J’aime beaucoup cette émission, pour ce qu’elle interroge. Pour ce qu’elle cherche à comprendre, derrière les gens, derrière les émotions. J’ai des amis qui ne l’aime pas, ni son ton, ni ses émissions. Moi je m’en délecte.
Le vendredi soir est un jour à part pour moi. Pour Zoé Varier mais aussi parce que c’est le Week-end. Je pense que je vais pouvoir tout faire. Et puis Y. travaille souvent, alors j’ai mon week-end à moi. Je me cocoone en pantoufle, réfléchis à mes cadeaux de Noël. J’ai prévu de grandes choses ce week-end : aller à la bibliothèque, rattraper des heures de sommeil, écouter une émission de France Culture différée depuis longtemps, lire, aller danser avec ma copine G. Est-ce que j’arriverais à tout faire ? Ce soir, je fais dessaler de la morue, je prépare une sauce bolognaise, relevée d’un vin rouge qui a trop de tannin, qui tâche ma langue et mes dents, pendant que j’écris sur ce clavier.
J’aimerai passer moins de temps sur Internet, à consulter des bêtises.
Utiliser le temps.
Et l’utiliser bien !

vendredi, 3 octobre 2008

Vendredi soir

Je coupe l’écorce orange vif d’une courge ramenée de chez mes parents.
Elle sent bon, me rappelle leur maison, des souvenirs de week-end d’automne avec eux, quand nous nous rassemblions dans la chaleur de la cuisinière Godin pour éplucher les châtaignes ramassées dans les bois la journée.
 Ce vendredi soir, je rentre fatiguée et j’ai froid. J’enlève mes chaussures à talon, ma jupe qui me serre, ma chemise trop propre. Je mets un pantalon de laine, des grosses chaussettes, une veste douillette.
Je me pelotonne sur le canapé, en buvant un verre de porto blanc, ramené par une amie portugaise. La chatte vient ronronner sous mon nez. Je me remplis de sa chaleur, de sa tendresse envahissante, de ses miaulements comme des roucoulements de colombe.
D’une main, j’ouvre mon courrier. Des factures bien sur, et une longue lettre, belle drôle, émouvante, d’une voisine de mon ancien immeuble, à quelques rue de là, quand je vivais seule dans ma chambre de bonne avant d’habiter avec Y.
Cette voisine a 84 ans et jamais elle ne se plaint. J’admire son optimisme, son ouverture sur le monde.
Ce week-end, j’assiste à un débat le samedi matin, avec un groupe de journalistes, puis je file aider une amie à déménager (encore !) enfin, je rejoindrais ma mère, ma grand-mère et mes tantes, venues en goguette en Paris.
Au programme : tourisme.
Ca tombe bien, j’adore faire la touriste dans ma ville.
Paris est infini.
Paris n’a pas de frontière et mon interêt pour cette cité ne décroît pas.
Profitons-en !

samedi, 13 septembre 2008

Une semaine de travail

La semaine est passée à vitesse grand V.
A la fois longue et dense.
Je n’ai plus l’habitude de travailler tant d’heures dans la journée. Comme un enfant qui fait sa rentrée, je peine à me lever, alors que je tombe de sommeil à 22h30. Mercredi, on a officiellement mis mon nom sur la porte, à côté des autres journalistes de la rédaction. On m’a ensuite donné une clé « Si tu veux venir bosser la nuit ou le week-end," a précisé le rédacteur en chef sans sourire. Quelle bonne blague.
J’ai mangé tous les midis à la cantine. Et quelle cantine ! Plutôt une sorte d’immense buffet d’hôtel avec des centaines de plats présentés : des verrines, des salades pour tous les gouts, des poissons, des accompagnements de toutes sortes, des grillades, des plats en sauces. J’ai mangé avec mes collègues. Gentilles, sympathiques, ouvertes. Mais je ne me sens pas d’affinités particulières.
Comme c’est étrange d’avoir des collègues ! Des gens qui commencent à vous juger, à vous bousculer, ou à vous raconter leur vie alors qu’on se connait à peine ! Depuis 4 ans, je ne déjeunais ou je n’allais boire des cafés qu’avec des gens que j’appréciais. Aujourd’hui, je me retrouve à devoir trouver des sujets de conversations… Alors que rien ne nous rassemble, si ce n’est d’avoir été recrutés dans ce job en particulier. C’est une toute petite équipe 7 personnes avec le Directeur Artistique et le rédacteur en chef.
On m’a confié du travail. Toutes les pages santé, les pages actu, les pages courrier, plus deux articles, dont un reportage réalisé mercredi après midi, à Saint Cyr.
Le vendredi, j’ai fait un premier point avec le rédacteur en chef, j’ai dit que j’étais contente d’avoir été bien accueillie par l’équipe, mais que je manquais de recul encore vis à vis du magazine. Le chef m’a dit que ça viendrais, doucement.
Une chose me fait halluciner, quand je suis face à mon ordinateur : je travaille dans une branche que j’adore.
J’adore le sujet que je traite.
Tout me passionne.
Quelle chance alors ! Le soir, je prends le métro avec le flot des businessmen et businesswomen de Levallois qui rentrent sur Paris. Je n’y crois toujours pas.

dimanche, 31 août 2008

Dimanche au ralenti, considérations salariale

Je feuillette le magazine de la mairie de Paris. Les Cirque d’hiver a un nouveau spectacle. Le programme de la nuit blanche. Les futurs tours de Batignolles. La rentrée est bien là!

Hier soir, nous sommes allés pendre la crémaillère chez un couple d’amis d’amis. Avec qui nous nous sommes très bien entendus. Un petit appartement coquet, mieux agencé que le nôtre. 40 mètres carrés comme nous, mais pour 900 euros. Et assez sombre. Nous avons passé du temps à parler des loyers, de Paris qui est si cher, du T3 qui devient hors de portée.
Rentrés à 4h, par le bus de nuit bondé. Ce matin, je faisais des prévisions. Je vais essayer de tenir un budget prévisionnel à partir de lundi (ah… les bonnes résolutions du mois de septembre)
Alors.. si je gagne tant d’euros par mois… En fait, je ne gagnerais pas beaucoup, si j’ai ce poste tant convoité de journaliste.
1700 euros brut. Cela couvrira mes frais tout juste. L’analyse coûte cher. Un loyer part chaque mois. Et ces six derniers mois, j’ai vécu sur la générosité de Y. à qui je commence à rembourser un bout de ma dette, petit à petit.
Bien sûr, lui me dit des paroles gentilles « Mon argent c’est ton argent, on est une famille, etc.. » Mais moi je ne me sentais pas bien. De consommer, de vider son épargne à lui, de l’empêcher de mettre de côté car il devait nous faire vivre tous les deux.
Avoir mon propre salaire me permettra de rétablir la balance. Et de lui payer des choses. J’ai un rêve, je voudrais lui faire une énorme surprise pour son anniversaire, pour ses trente ans. J’ai six mois pour m’en occuper. Quel beau programme ! Faire plaisir à une personne qu’on aime !

jeudi, 21 août 2008

Sérial Caissière

Hier matin, je suis arrivée au magasin à 8h pétante. On m’a tout de suite affectée au déboulonnage/remise à niveau des étagères de « froid », c'est-à-dire tout l’alimentaire mis en rayon dans des rayonnages réfrigérés. Armée d’un tournevis, de la force de mes petits bras et d’un gentil collaborateur (qui chougnait un peu parce qu’il avait mal aux bras et qu’il faisait froid) j’ai donc passé trois heures dans ces frigos en marche, à me geler les miches et à m’énerver sur les étagères récalcitrantes. J’ai ensuite eu le plaisir de ne pas prendre de pause déjeuner, vu qu’une nouvelle palette était arrivée et qu’il fallait bien la décharger. A 14h, je me suis assise une minute (littéralement) pour manger du pain rassis avec une tranche de jambon bio. Et c’est reparti. Un dernier coup de balai et les premiers clients sont entrés dans le magasin, près à poser des milliards de questions sur des produits que je ne connais pas. Je n’ai reçu aucune formation, comme aucun de mes collègues.
A aucun moment, nous n’avons eu une réunion, ou même des plannings.
Mes autres collègues ont l'air de se moquer de faire 60 heures de travail, en étant payer 35. Pas moi. Alors je passe pour une tire-au-flanc, car je fais juste mes heures et je m'en vais.
Tant pis.
Je sais qu'il n'y aura pas de palme à la fin du mois pour le meilleur employé et quand bien même, j'essaye de garder en tête mon objectif : devenir journaliste et en vivre. Cela ne doit rester qu'un job alimentaire, un boulot à mi-temps. Hors de question d'y voir autre chose, par militantisme, ou une obscure loi qui ferait qu'on doit tranvailler plus pour gagner moins.
Mais la désorganisation règne. Et c’est ainsi que je me suis retrouvée à faire la caisse. Moi. Moi qui ne sais pas compter, j’ai fait passer ma première cliente, en apprenant à me servir d’une machine à carte bleue et en rendant la monnaie. Au bout de 5 heures debout à voir la file d’attente s’allonger et les gens grogner car j’allais trop lentement, j’ai enfin demandé un verre d’eau.
A 20h30, après cette journée terrible, j’ai fermé ma caisse. J’avais encaissé pour 1600 euros d’achat. Moi. En prenant le métro à 21h15, après avoir emballé le fromage et dis bonsoir à l’équipe, j’ai pleuré. Pendant tout le trajet retour du métro. J’ai pleuré pour éliminer le stress. Et parce que je ne me vois pas faire ce job très longtemps. C’est éprouvant et je n’ai pas assez de répondant face aux clients impatients ou simplement méchants. Je sais ce que je veux faire plus tard. Journaliste.

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