lundi, 31 décembre 2018

Le bilan de l'année 2018

C’est le dernier jour de l’année 2018. Le 31 décembre.

Aujourd’hui je travaille.

Dehors, j’entends les oiseaux chanter. Il y a aussi le tic-tac de l’horloge et une voiture qui passe de temps en temps.

 

Ca y est, je me sens ENFIN bien.

Le salon est aménagé.

Hier, j’ai essayé de me faire un bureau au sous-sol, mais il fait encore très froid en bas, alors je ne sais pas si je vais vraiment m’y installer.

Sinon, je me ferais un petit coin au salon, quand le grand sapin sera parti, débité en buchettes pour nourrir le poele que nous ferons bientôt réinstaller pour être aux normes.

Dans la nuit, j’ai voulu rejoindre Y. qui regardait un film au salon, pour savoir quand il viendrait se coucher. J’ai glissé avec mes chaussettes sur les marches et j’ai dévalé l’escalier sur les fesses. J’ai horriblement mal à la fesse gauche, mais heureusement, rien de cassé.

Nous avons regardé notre premier film il y a quelques jours, pelotonné dans le canapé, dans un salon à peu près cosy.

Je peux me faire un thé, allumer des bougies, profiter de plein d’endroits de la maison (et plein d’autres encore plein de poussières, de choses à aménager, de cartons entassés…)

Ce matin, j’ai pris une grande décision.

J’ai stoppé les réseaux sociaux.

J’ai désactivé FB et IG sur mon téléphone. C’est un geste fort, pour moi. Car je passais mon temps dessus et je ne me sentais pas bien. Parce que je publiais beaucoup et je ne me sentais pas mieux.

Je ne sais pas combien de temps va durer cette trêve. Peut-être une heure. Peut-être un jour. Peut-être un an.

Je me demande.

Comment je vais faire.

Sans ce miroir magique.

Est-ce que je vais souffrir du manque ? Est-ce que d’autres l’ont fait et ont réussi ?

Je me demande.

Bientôt, promis, promis, promis, des photos de la maison.

Je fais le bilan de cette année

Voici ce que je m’étais promis de faire :

  • Travailler sur moi pour être (encore) plus bienveillante avec les enfants : ça je continue : j’ai fait une nouvelle formation en groupe et je commence une nouvelle depuis une semaine, à distance celle-là.
  • Faire du sport pour mon moral (pas pour perdre du poids, je suis revenue à 57) : pas réussi du tout ! J’ai acheté tout l’équipement mais pas encore chaussé mes baskets (ni déroulé mon tapis de yoga d’ailleurs)
  • Faire des week-ends, des sorties, des après midi avec des amies/amis : oui 3 fois oui. J’ai réussi à faire quelques sorties, quelques après midi, des week-ends et des diners. Mais j’aimerai encore plus, et des hamams ce serait encore mieux !
  • Faire une activité qui me porte (au moins) une fois par semaine : pas réussi vraiment. Je vais souvent au restaurant, car j’aime bien ça.
  • Me coucher tôt le plus possible : Oui ça j’y arrive. Prioriser mon sommeil le soir, je suis souvent couchée dès l’endormissement des enfants.
  • Dégager du temps pour moi, vraiment : pas vraiment réussi. Trop de recherche de maison, trop d’associatif. Il y a bien eu mes formations en parentalité bienveillante, mais est ce que c’est vraiment du temps pour moi ? Je dois réussir à instaurer des plages ou je suis vraiment seule, et ou ce temps est à moi.
  • Ecrire tous les jours, parce que cela me manque trop : à part mon atelier d’écriture, je n’ai pas vraiment écrit tous les jours cette année. Je remets ça pour l’année prochaine ?
  • Avancer sur les albums des enfants : Niet. J’ai réussi à classer quelques photos, mais pas à me lancer dans l’album. Que faire pour y arriver ?
  • Prendre du temps individuellement avec chaque enfant. : je l’ai fait un tout petit peu, mais j’aimerai le faire plus cette année. Passer du temps avec chacune, j’y arrive un peu dans la journée, mais pas toujours.
  • Faire des sorties/un voyage juste avec mon amoureux : oui, des sorties-ciné, même s’il n’y en a pas autant qu’on voudrait. Et je rêve d’un voyage seule avec lui. Je n’ai pas encore choisi la destination mais j’en rêve !

 

Cette année il y a eu à nouveau d’extraordinaires vacances en camping-car, pendant un mois, à couper complètement les ponts et découvrir des endroits extraordinaires en Europe.

Cette année, il y a eu à nouveau le cycle insomnies/dépression/anxiété, mais moins que les autres années, moins fort et plus facile à juguler.

Il y a eu la recherche active de maison, la découverte de cette maison, l’achat et la vente de notre appartement (pas finalisé, mais fin janvier si tout va bien je fais péter le champagne (enfin !))

Cette année, je suis redevenue végétarienne et je kiffe, parce que je me sens ENFIN en accord avec moi.

Et vous 2018, une année comment ?  

lundi, 17 décembre 2018

Les amis

Il y a eu d’abord Leeloolène.

Puis les copains, à J+ 15 jours, pour un Noël des amis endiablé. Puis Clem et sa famille le lendemain.

Il en reste d’autres, qui habitent plus loin et que cela m’attriste de perdre, avec le peu de fois que je les voyais déjà.

A tous, j’ai demandé, avec anxiété, les temps de trajets, les modes de transports. Avec à chaque fois, une inquiétude en fond : est-ce que vous reviendrez ?

La plupart m’ont dit oui. Peut-être pour me faire plaisir, d’autres sincèrement convaincus que ce ne serait pas la mer à boire que de traverser ainsi Paris et une partie de la banlieue Ouest pour passer une soirée chez nous.

Une maison, c’est sûr maintenant, c’était un de mes rêves absolu, peut-être au moins autant qu’avoir des enfants et où faire mon métier de rêve.

Mais une maison sans amis, sans rires et sans cavalcade d’enfants, sans hurlements éthyliques, d’adultes avinés qui racontent des blagues, trop fort, alors cela n’avait plus de sens. Mes parents ont toujours eu leur bande de copains qui investissaient leur maison et avec qui nous passions les soirées. Mais l’une de nos maisons était trop loin de tout, et je n’avais pas aimé.

J’avais peur de revivre dans une maison loin de tout, où personne ne passe, une maison où aucun ami ne vient.

Petit à petit je m’apaise.

Et me sens de mieux en mieux, comme un petit animal qui fait sa tanière.  

 

mercredi, 12 décembre 2018

Paniquée

Il m’a fallu plusieurs jours pour atterrir.

Le déménagement, qui a était prévu un vendredi, s’est décalé au mercredi suivant, faute de temps pour tout finir. Malgré tout, nous avons terminé les derniers cartons a 4h du matin, épuisés et dépités face à la masse de travail. Et moi qui avait cru que cela prendrait peu de temps vu notre bonne organisation en amont (un mois complet ! pour avancer à notre rythme !) Quelle désillusion ! Plus les heures passaient, plus je voyais des affaires sortir, comme si les murs de l’appartement exsudaient des choses à mettre en cartons. Et au petit matin, alors que nous nous étions levés aux aurores… les déménageurs ne sont pas venus.

Avec trois enfants, dans un appartement entièrement encartonné, sans même une cafetière de sortie, nous avons appellé les déménageurs qui nous ont expliqué avoir eu « un problème de camion ». Sur le moment, ça a été la douche froide. Et puis… on a mangé, on a mis un dessin animé aux enfants, et on est allés se recoucher, pour une longue sieste de deux heures, bienfaitrice, réparatrice, qui nous a fait un bien fou. Nous avons trouvé d’autres déménageurs qui nous ont proposé de déménager le lendemain. Et nous sommes partis nous coucher tot. Le lendemain, je suis partie seule avec les trois enfants, pour rejoindre la maison. Je suis arrivée dans une maison encore en travaux, sans cuisine fonctionnelle, sans rangements, et avec une couche de poussière de platre et de ciment sur les sol si épaisse que mon balai faisait de petits chemins sur le sol. J’ai envoyé les enfants au grenier et j’ai commencé à nettoyer. Gratter les taches de peinture dans la salle de bain. Lessiver les sols. Etablir un semblant de cuisine au sous sol, avec un réchaud et un micro ondes.

A 16h, je me sentais presque bien. Le sol n’était plus AUSSI sale. Je commençais à imaginer les meubles. Et puis les déménageurs sont arrivés. Ils ont commencé à amener des cartons, des meubles, des cartons, des meubles, et je ne savais plus quelle pièce de destination leur donner, j’étais perdue, je voyais ma maison se remplir, surtout le salon, raz la gueule, et moi qui étouffait. Y. est arrivé à ce moment-là. J’étais en panique, je voulais partir. Aucun meuble ne semblait rentrer dans cette maison aux volumes différents de notre grand appartement.

Et à partir de là, je ne me suis pas sentie bien. Quelle idée, d'acheter cette maison, si petite, c'était une erreur, rien ne rentrait, on allait vivre dans PLUS petit, Y. allait me maudire, et moi, ou allais-je me sentir bien dans ce bazar sans nom ? Quelle idée mais quelle idée !

Il a fallu du temps.

Que la cuisine avance.

Que des cartons disparaissent dans le salon.

Que S., notre entrepreneur, avance sur les travaux, installe la bibliothèque, et un jour, j’ai pu avoir un frigo, un plan de travail et même une cuisinière fonctionnelle.

A J+ 1 semaine, Leeloolène est venue chez nous. Nous avions dégagé le canapé, les plaids n’étaient pas sortis mais on s’est pelotonnées dans ce qu’on a trouvé. Et là, à papoter avec mon amie, dans mes murs, dans ma maison, dans un semblant d’ordre, j’ai commencé, enfin, à me sentir bien à nouveau.

Depuis, j’essaye de continuer à avancer, c’est important pour que je m’approprie ces murs, pour que la machine à rêve reparte, pour que j’ai envie de décorer, d’aménager.

Jusque-là, je me sentais écrasée par la masse de choses à faire et cette impression de solitude, terrible, décourageante, de tout ce qu’il fallait faire et que je ne pouvais pas entreprendre seule.

La machine à rêve repart doucement.

Tout doucement.

Mais je sens que ça frémit en moi, et je m’y accroche comme je peux pour ne pas me laisser envahir par l’autre sentiment, celui qui me bloque et me panique.

 

samedi, 10 novembre 2018

Le compte à rebours

Je marche dans les rues de ma nouvelle ville. Je viens de poser A. chez son assistante maternelle. Dans ma poche droite, il y a les clés de ma maison, que je caresse de temps à autre comme un talisman. Dans ma poche gauche, les clés de notre grand appartement, que j’ai commencé à vider. Je marche doucement, je regarde les façades des belles maisons, les rues sont calmes, comme d’habitude. Il y a une voiture de temps à autre, je croise des amoureux qui avancent, main dans la main, et je sens l’air vif et piquant du matin, réchauffé par un beau soleil de novembre. Le ciel est d’un bleu magnifique, et les feuillages des arbres se découpent sur le bleu du ciel. Je veux célébrer toute cette beauté, toute cette nature qui m’environne. Mes deux poches et ses deux trousseaux, l’un à droite, l’autre à gauche, c’est une image de ce que je vis en ce moment. Un pied ici, l’autre ailleurs.

 

Nous déménageons dans 15 jours. J’ai commencé à vider les bibliothèques, et cela laisse un trou béant au milieu des rayonnages. Je déteste ce trou, qui d’un coup, me prouve que ça y est, nous allons partir. Je n’arrive pas à m’y faire. J’ai besoin de livres autour de moi pour me sentir bien et ces ouvrages qui disparaissent de mon salon me font me sentir mal. Qui sait quand ils ressortiront ? Dans deux ans ? Comme dans le précédent déménagement ? J’espère que non.

J’essaye de vendre des affaires, notamment toutes les affaires de bébé, car je n’aurais plus d’enfants. J’ai réussi pour certaines choses, mais la table à langer et le lit sont toujours là. Une dame qui devait passer les prendre ne l’a pas fait et je me retrouve avec ces deux meubles-là sur les bras.

 

Les enfants se sont fait un royaume des cartons. Elles les escaladent, s’en font des trônes, des cachettes, des remparts, des parcours de motricité.

 

Etonnamment, pourtant, je me sens toujours bien. Bien sur, j’ai des insomnies, bien sur, je suis inquiète, mais je vais globalement bien.

Y. a repris le travail, mais il s’arrête à nouveau la semaine prochaine. Jeudi, pendant ma journée de congé, j’ai avancé sur les peintures : les chambres sont presque finies. Je voudrais y retourner aujourd’hui. Il y a des plinthes à peindre, une porte, un radiateur aussi. Il y a aussi un mur rose à finir dans la petite chambre de bébé, la chambre de A. qui est toute petite, et qui sera un casse-tête à organiser.

J’entends Y. qui se lève. Le compte à rebours des choses à faire s’est enclenché.

Tic tac.

Tic Tac

Tic….

samedi, 20 octobre 2018

Dans le brouillard des jours

Le nez sous ma couette, je regarde des épisodes de la série Loulou, sur Arte. Aujourd’hui, je ne veux rien faire, pourtant je sais que je n’y arriverai pas, car il y a trop à faire.

Mes filles sont parties hier, toutes les trois. Pendant une semaine avant leur départ, j’ai cauchemardé toutes les nuits. Réveillée à 3h, je n’arrivais à me rendormir qu’au petit matin, enchaînant ma journée de boulot dans un brouillard terrible. L’anxiété est immense à l’idée qu’elles s’éloignent, qu’un accident arrive et qu’elles meurent. Mille fois dans ma tête, je me suis repassé jusqu’à la nausée les problèmes qui pouvaient survenir pendant leur absence, de l’accident de voiture à l’incendie, jusqu’à visualiser dans ses moindres détails la voiture de mon père reculer pour manœuvrer et écraser la petite A.

Quand je parle de ces petits films que je me passe la nuit à quelqu’un, on me regarde comme une personne très dérangée, alors je n’en parle pas trop, ou alors pas à tout le monde. On me dit qu’il faudrait me soigner, et je suis bien d’accord, mais je ne sais pas quoi faire pour arrêter ces projections morbides qui me tordent le ventre à chaque fois que je suis séparée de mes enfants.

Nous avons les clés de la maison depuis le 4 octobre et les travaux ont déjà bien avancé. Je suis allée avec Y. et les enfants le premier week-end arracher le vieux papier peint. Nous avons pleins d’idées de décoration, mais il faut se concentrer sur des choses bien moins visuelles et pratiques : nous avons changé la chaudière antédiluvienne pour un modèle énorme à condensation à plus de 4000 euros. Parmi les autres gros travaux, S. notre voisin a déplacé la cuisine dans le salon, changeant de place toute la tuyauterie. Il a aussi crée une évacuation d’eau au sous sol, pour pouvoir déplacer la machine à laver, que la vieille dame qui habitait la maison pendant 50 ans avait mis dans sa salle de bain, déjà trop petite pour notre famille de cinq personnes. Un grand mur est tombé dans la pièce principale, agrandissant la pièce de vie de 5 mètres carrés supplémentaires bien nécessaires dans cette petite maisonnette ouvrière.

A chaque fois que je me rends dans la maison, j’ai le cœur qui s’emballe et des papillons dans le ventre. J’ouvre le petit portail avec ravissement, essayant toujours de faire durer ce moment.

Mon père qui est venu nous aider a préparé les murs des chambres. Demain, je me rendrais dans la maison pour commencer la peinture. Y. qui saturait des travaux est parti pour le week-end à l’anniversaire de son école de journalisme.

Aujourd’hui, j’ai beaucoup de choses à faire.

Mais je suis sous ma couette, j’écoute les bruits de la rue par la fenêtre ouverte.

J’emmènerai tout à l’heure ma jolie Churchille chez le toiletteur, car elle a de gros noeuds que je n'arrive pas à défaire à la brosse, et je n’ai jamais le temps de le faire le reste du temps. J’ai aussi pris des rendez vous médicaux pour moi, car je retrouve enfin un peu de temps pour réfléchir. Je me demande comment survivre au stress des semaines qui viennent. Comment gérer les cartons, le boulot toujours plus intense et les travaux dans la nouvelle maison sans craquer au milieu de l’hiver à cause du manque de sommeil ? Je réfléchis à ce que je pourrais mettre en place sans trop de difficulté : faire un peu plus de méditation, me remettre au sport, prendre des fleurs de Bach…

Je ne dois pas tomber dans une spirale dépressive, car j’ai trop d’enjeux cette fin d’année. Heureusement, quand je stresse trop, je pense à cette maison en pierre, je fais un petit croquis sur un bout de feuille, j’imagine des scènes familiales qui me ravissent : le grand sapin pour notre premier Noël là-bas, les repas dans la cuisine, les enfants qui courent dans l’escalier et mon rythme cardiaque s’apaise.

Dehors, les bruits de la rue ne faiblissent jamais.

Je vais finir par me lever, mais je retarde ce moment au maximum.

Je suis bien, malgré tout, dans mon brouillard de fatigue.

jeudi, 4 octobre 2018

Tout bouge

Il y a le matin, à mon travail, dans la bibliothèque où je me réfugie chaque jour pour écrire mes articles loin du brouhaha de l’open-space, de grands rassemblements de corvidés. A cette distance, je n’arrive pas bien à les reconnaître. Est-ce que ce sont des corneilles noires ou des corbeaux ? Je penche pour les premières, même s’ils me paraissent trop massifs et cela me fait douter.

Je veux croire que ce grand rassemblement croassant sera un BON présage.

Aujourd’hui, je signe l’achat définitif de ma maison.

Ma maison en pierre et son petit jardin, ma vieille dame que je veux embellir et m’approprier au fil des années. Nous signons cet après-midi, et je croise les doigts pour que tout se passe bien.

Ce soir, il y a aussi une autre signature. Celle de nos acheteurs, qui signeront, si les cieux nous sont encore cléments, leur compromis de vente, que nous contresigneront demain.

Une telle coïncidence de dates, après tant de mois d’anxiété, d’inquiétudes et d’atermoiements me ravit.

R., à qui je parlais ce matin de la signature pour la maison m’a dit : « Je sais maman, je l’ai noté sur mon agenda. ».

Aujourd’hui, tout bouge.  

dimanche, 9 septembre 2018

Dimanche matin

Ce matin, je me suis levée tôt, sans raison. Il est dimanche, nous sommes revenus à 2h du matin de la soirée d’anniversaire où nous étions, loin dans la banlieue Est. Les enfants ont joué avec d'autres enfants, puis ont regardé la reine des neiges. Nous n’avions que les deux petites, la grande était restée à une soirée pyjama. Il fait un peu frais les matins, et je sens septembre qui déroule son tapis, pas à pas. Pourtant, les journées sont encore belles. On en a profité pour enfourcher les vélos hier, aller à la Villette avant que leur exposition dingo pour enfants se termine. Puis nous avons pique-niqué et j’en ai profité pour prendre milles photos de l’endroit où l’on a mangé, ses petites tables en bois, ses pergolas fabriquées, pour refaire les même une fois chez moi, dans mon minuscule jardin. La semaine dernière, avec mon père dans son jardin, j’ai parlé fruits et légumes et permaculture. J’aime bien l’idée de faire un petit potager, mais contrairement à lui, je ne veux pas transformer la totalité de la parcelle en jardin nourricier.

Après la réponse du prêt, nous attendons celle des notaires, qui doivent fixer la signature. J’ai peur encore. Peur qu’un problème de dernière minute face qu’on ne nous remette pas les clés. Et je ne serais vraiment rassurée que le jour où nous aurons vendu le grand appartement, dans cette banlieue qui monte, qui monte, qui monte…Car alors, lorsque la vente sera achevée, la maison sera vraiment à nous. La banque ne pourra plus la saisir, elle sera à nous, complètement à nous.

Terrible d’avoir un coup de cœur. Comme une rencontre amoureuse. Le souffle coupé, les mains moites, des papillons dans le ventre. Une rencontre avec une maison, même pas exceptionnelle, si ce n’est qu’elle m’a ravit le coeur. J’ai l’impression de l’avoir visité il y a mille ans. Que je n’aurais les clés que dans mille ans, alors que ce n’est plus qu’une question de jours.

En parlant de rencontre, je lis le livre de P. Et je m’émerveille, à nouveau, de son écriture, une écriture que je savoure, pour ne pas terminer le livre trop vite. Je me souviens de son blog, et de mes exhortations à l’écriture, comme tant d’autres l’ont fait avec elle. Et elle l’a fait. Et c’est un succès. Pour l’instant, un succès critique. J’attends le point de vue du public, mais je sais qu’il sera au rendez vous. Une littérature de femme, écrite par une femme, qui parle au femme. Je rêve d’un prix pour elle. Le Fémina ou même le Goncourt, pour lequel il est en première liste. Et même s’il n’a aucun prix, il aura celui de nos cœurs, nous les lectrices de l’ombre, qui pendant des années, avons suivi P. et l’avons vu grandir d’un point de vue de style, d’un point de vue d’écriture. Jeudi soir, nous nous sommes retrouvés, en petit comité, à sa fête de lancement. J’étais tellement heureuse, de la voir, si jolie, si calme malgré cette tempête médiatique qui me donnerait à moi l’envie de me cacher sous la couette. Mais P. rie, elle salue tout le monde, et elle donne l’illusion qu’elle a les épaules solides et qu’elle passera tout ça, comme elle a passé les autres épreuves, et celle du sacre de la célébrité littéraire, avec tout ces gens qui vous questionnent, n’en est qu’un autre.

Je la salue bien bas et me réjouis pour elle, un peu comme si c’était une petite sœur de substitution, ou comme si son roman me permettait, à moi qui ai aussi un travail et des enfants, une raison d’espérer, un jour, moi aussi écrire, quelque chose, je ne sais pas encore quoi.

D’ici là, aujourd’hui, j’ai décidé de rester en pyjama. Journée couette avec les enfants. Ils liront, joueront, regarderont des films pendant que nous ferons, une journée plus, du tri dans le grand appartement.

Rien ne doit être emmené que nous ne voulons pas profondément garder.

Tout un programme en somme.   

samedi, 25 août 2018

Le prêt est accordé

 

Nous avons eu notre prêt. Cette semaine, alors que je croyais de moins en moins avoir une réponse positive, nous avons appris que nous l’avions. Le soir même, avec Y. tous les deux penchés sur le nuancier de Farrow and Ball, nous imaginions déjà les tons de la maison, (alors que nous n’aurons pas vraiment les moyens de nous acheter cette peinture et d’en mettre de partout). La machine à rêve est repartie. Il n’y aura plus qu’à (énorme étape) vendre celui-ci pour souffler un peu et être moins inquiète.

dimanche, 5 août 2018

De retour des grandes vacances

La maison est fraîche. Toutes les fenêtres sont ouvertes et on entend fort les bruits de la rue. Ouvertures de rideaux en fer, déplacement de gros meubles : les travailleurs des puces se lèvent tôt. Je bois le thé offert par Leeloolène, du Palais des thés : le thé des alizés. Nous sommes rentrés hier de notre périple à l’aventure, et nous nous sommes cassés les dents à la frontière Croatie/Serbie. Impossible de rentrer dans le pays, car le passeport de Y. avait été signalé volé. Une erreur de l’administration française qui nous a empêché de fêter l’anniversaire d’une amie dans son pays. Pour faire contre mauvaise fortune bon cœur, nous avons terminé nos vacances dans un camping grand luxe sur la cote croate, avec piscine et jeux d’eau, bar et soirées dansantes, et toute la famille a pu profiter et se reposer.

J’ai adoré ces vacances. Adoré l’Allemagne, le lac de Constance, la Slovénie si belle, l’Autriche chez mon amie M. et sa famille si accueillante, j’aurais aimé passer une semaine à Ljubljana profiter de cette ville si riche. A. était un peu plus grande que l’année dernière, c’était plus facile de la surveiller et elle écoutait mieux à chaque fois que nous ouvrions la porte du camping car dans une foret, face à un lac, devant une route ou un étang à poisson. Ma seule déception ? Plitivice, dont je m’étais fait un rêve, et qui s’est avéré gâché par le tourisme de masse : le lieu reste majestueux, mais le monde qui s’y presse vous passe l’envie d’observer. J’ai eu l’impression pendant ces vacances de prendre une bonne dose de nature, mais je suis encore en demande. Je ne sais pas comment faire pour l’étancher. Peut-être dans notre nouvelle ville ?

Notre retour qui m’effrayait s’est passé très facilement : Paris vide, aucuns bouchons, une place trouvée facilement à quelques rues de chez nous pour le camping car de 7 mètres et des enfants ravis de retrouver leurs jeux pendant que je commençais à ranger, vider les affaires. Je me suis couchée épuisée mais rassurée par ce retour si tranquille au final alors que je m’en étais fait une montagne. J’adore voir les trois petites jouer ensemble, leur complicité, leurs rires, leurs brusques brouilles, leurs chagrins et leur rabibochages….

Pourtant, j’ai un peu peur quand je vois les mois qui viennent : il faudrait faire du tri, vendre certaines affaires, il faut vendre notre appartement pour ne pas trop souffrir du prêt relais, il faut organiser les travaux à venir à la rentrée. Cela me donne le tournis. Aujourd’hui, c’est courses et lessives, rangement des affaires dans la maison. J’espère quand même avoir le temps d’emmener mes filles au cinéma, car je rêve de voir les indestructibles 2, s’il passe encore à Paris.

Nous n’avons pas encore de nouvelles de notre prêt bancaire. Ce n’est pas tout de trouver la maison de ses rêves. Encore faut il que le banquier donne son accord. Je ne serais rassurée que lorsque nous aurons vendu notre grand appartement. Nous en saurons plus à ce moment là sur notre budget travaux. Tant d'inconnu que j'ai du mal à rester zen...

dimanche, 8 juillet 2018

Avant de partir en vacances

C’est le troisième jour des vacances et la fatigue est presque palpable. Je devais aller faire un pique-nique à Vincennes, mais je sais que ce ne sera pas du tout sérieux. Je serais trop fatiguée de faire cela. In extremis, j’ai trouvé un mode de garde pour l’année prochaine pour A. Une assistante maternelle assez fabuleuse : qui pratique Montessori, la motricité libre et la bienveillance éducative, avec un jardin enchanteur où les petits vélos fleurissent. Habituée que je suis aux assistantes maternelles que j’ai pu avoir, qui malgré toute leur bonne volonté, utilisaient bonbons/gâteaux et télévision comme moyen d’éducation, j’avoue que j’étais agréablement surprise. Le contrat est signé, je peux partir tranquille.

J’ai besoin aujourd'hui de rester ici, dans l’appartement. Au calme. Ce matin, L. est venu nous rejoindre aux aurores dans le lit parental, qu’elle a quitté depuis peu, après presque un an de squattage. J’espérais me lever et être seule pour penser, mais elle s’agite à mes cotés. J’attends une vingtaine de minutes, me lève à pas de loup et j’entends sa petite voix « Maman, où tu vas ? ». Elle est déjà levée, déjà dans mes jambes. Elle me parle déjà. Je la préviens : si tu viens avec moi, pas le droit de parler : maman va faire sa méditation et elle doit écrire. Elle promet, du haut de ses 4 ans, avec un air grave. Promesse qu’elle va enfreindre dès les 5 premières minutes, et dont je ne lui en veux même pas.

Demain, nous récupérons un nouveau camping car. Si nous n’avions pas acheté une maison cette année, j’aurais bien acheté un camping car aussi, si j’avais eu un endroit où le garer à l’abri des intempéries. J’adore ce mode de transport et cette liberté incroyable que cela procure. Cette facilité avec laquelle on peut choisir de rester à un endroit qui nous plait ou de fuir les endroits moins sympa. J’adore aussi traverser des frontières, découvrir de nouveaux plats, de nouvelles cultures, avec les enfants. Quand ils seront grands, nous ferons d’autres voyages, peut être en avion, dans des pays plus exotiques, mais pour l’instant, je suis ravie de cette découverte de l’Europe. Notre trajet est ambitieux : France Allemagne, Autriche, Slovénie, Croatie, Bosnie, Serbie et retour. Nous avons un mois pour tout faire.

J’ai moins d’anxiété que l’année dernière, grâce, je le sais, à ma pratique beaucoup plus assidue de la méditation. Le changement n’est pas flagrant, personne je pense ne l’a constaté dans mon entourage, mais moi, j’ai sentie plus profondément mon niveau d’anxiété générale baisser. Et contrairement à un sport, la méditation ne fait pas qu’on perd tout si on ne pratique pas. J’ai le sentiment que les changements sont profonds, et que la pratique ne fais que les renforcer. C’est assez étonnant et agréable de se voir changer ainsi, lentement mais sûrement.

vendredi, 22 juin 2018

Dur mois de juin

Du fait de l’achat de la maison et de la vente de notre appartement, je traverse une période de fatigue intense. Je tiens les jours de travail et m’écroule les autres jours. Pourtant, je me surprends : quand je tiens à peu près la route, j’arrive à faire tellement plus de choses que mes périodes de déprime que cela me rassure. Il y a tant de choses à faire ! Pour l’instant, c’est surtout administratif : dossier de banque, inscription dans les deux écoles, l’ancienne et la nouvelle et recherche de mode de garde. Cela nous occupe tout notre temps, à Y. quand il n’est pas en reportage et à moi.

Je devrais justement faire plus de méditation, plus de sport, plus d’écriture, pour réussir à passer ce cap décisif et difficile d’une fin d’année aussi chargée. Mais corolaire de tous mes tracas, je dors horriblement mal. Des angoisses m’assaillent en pleine nuit, mes insomnies flambent, je suis un peu malade en permanence (un rhume particulièrement carabiné et long, digne d’un mois de janvier) et surtout les enfants enchaînent les maladies : varicelle pour L. et laringite pour A.

Ma jolie R., elle, est juste extrêmement fatiguée, ce qui la rend désagréable au quotidien. Ce matin, pour l’épargner un peu, j’ai décidé de ne pas la mettre à l’école. Je sais qu’elle sera ravie de ce vendredi volé à l’éducation nationale et moi j’espère qu’elle pourra se reposer un peu.

Pourtant, dans mon tourbillon du mois de juin, j’ai des moments de grâce : je vois mes amis, je déjeune au soleil avec des gens sympathique, je réfléchis à mon avenir, je prépare nos vacances, j’ai revu mon groupe de parentalité bienveillante, et surtout, dès que je peux, je vais sur mon téléphone et je regarde des photographies de la maison. Comme une amoureuse secrète qui regarde sa fiancée, je m’émerveille, je rêve, je me projette. C’est elle, ma jolie maison en pierre, ma maison de mamie, que je rêve d’aménager, même si bien sur, dans un premier temps, je n’en aurais quasiment pas les moyens. Mais ce n’est pas grave. Je regarde les photos et je rêve.  

 

vendredi, 1 juin 2018

La maison

Je n’avais pas vu de suite l’annonce sur le bon coin. Pourtant, je passais mes journées sur tous les sites immobiliers, dont j’avais activé toutes les alertes, depuis une longue année, à regarder des annonces, à comparer des biens, à me projeter ou à rêver, à partir d’une photo, d’une vue de la façade, ou d’un jardin. J’étais souvent déçue. J’ai visité une vingtaine de biens. Dans toute la banlieue Est, Ouest et Sud.

Et puis ce samedi, tout en discutant avec mes parents, j’ai vu cette annonce.

Quelques lignes, mais surtout une photo. Un beau double salon, avec un beau parquet massif.

J’ai flashé de suite.

Il était tard, plus la peine d’appeler. Je suis allée sur le site, vu le numéro de l’agence, envoyé un mail tardif. On verrait lundi. Lundi matin, j’ai reçu un appel de l’agent immobilier.

Au téléphone, il avait l’air ennuyé. Je lui ai demandé :

-« Est-ce qu’il y a de gros travaux ? Toiture ? Electricité ? Fenêtres ?

-Non pas vraiment, un gros rafraîchissement.

-Ah.

Et est que qu’il y a 4 chambres ?

Oui.

Ah… et est ce qu’elle est loin des transports ? De la gare de RER ?

Non. 5 minutes à pieds. On voit la gare depuis la maison.

-OKKKKAY. Ah j’oubliais. Elle doit être sur un axe très très passant, il y a beaucoup de bruit c’est ça ? »

-Heu non. C’est une rue à sens unique, une des plus calmes de la ville. Bon, vous voulez la visiter ?»

J’étais un peu étourdie. Voici une maison ancienne, dans nos prix, sans gros travaux, proche de la gare…. Ou était le loup ? J’avais visité trop de maisons pourries, branlantes voire sur le point de s’écrouler, en une année.

Dès les premières secondes, devant la façade, j’ai senti mon pouls s’accélérer. La marquise était magnifique. Carrée, ouvragée, du bel ouvrage. Un rosier ancien courait le long de la façade. Je ne pouvais pas y croire.

Je regardais à l’arrière, ne voyant pas d’extérieur : « Ah, il n’y a pas de jardin c’est ça ? J’ai oublié de vous demander…. ». Regard torve de l’agent immobilier. « Si, un grand, il est là, derrière, après le garage » Et effectivement, là, derrière la maison, j’ai vu un grand jardin de 200 mètres carrés mangé par une balançoire disproportionnée.

 

Quand l’agent a ouvert la maison, j’ai pris une grande inspiration…. et j’ai failli me mettre à pleurer. C’était la même odeur que dans l’appartement quand je l’avais visité. Une odeur de vieille personne, de renfermé, de poussière, de bois, une odeur de maison familiale qui a bien vécu et ne demande qu’à continuer. J’ai refoulé les sanglots comme j’ai pu : l’agent immobilier m’a fait monter des marches, descendre des marches, m’emmenant dans un grand grenier où je verrais bien notre chambre parentale, ou alors une seule immense chambre pour deux enfants… J’ai tout aimé.

Bien sûr, il faudra tout refaire, contrairement à ce que l’agent disait.

Bien sûr, nous n’avons pas assez de budget.

Mais je vois déjà mes enfants faire du vélo sur la route, comme je viens de voir passer plusieurs adolescents. Je me vois déjà prendre mon café dans le jardin, sur une table en fer forgé.

Le soir même, sans qu’Y. l’ait visité, mais avec sa bénédiction, nous avons fait une offre au prix. Après 10 jours de stress intense et un agent immobilier pas très compréhensif, nous avons sur que c’était bon.

Depuis hier soir, le compromis de vente est signé. Le propriétaire, un des trois enfants de la vieille dame qui vivait là, m’a dit : « Je suis heureux. La maison va revivre. »

Juste avant la signature, je suis allée saluer la maison.

C’est dans cette maison que je veux voir grandir mes enfants. Notre maison de famille… pour la nouvelle tranche de vie qui s’annonce.

vendredi, 4 mai 2018

Le rêve

Je suis heureuse.

Nous sommes début mai et j'ai réussi à redresser la barre. A coup de méditation chaque jour, de reprise en main de mon alimentation, de sport et de créativité (je continue mon atelier d'écriture et me suis lancée dans l'écriture de sketches (!) j'ai réussi à passer par dessus la déprime qui me tournait autour, menaçant de m'englober.

J'espère pouvoir continuer sur cette belle lancée.

Une chose encore, que j'aimerai pouvoir faire, et qui reste un peu enfouie : l'écriture d'un roman. J'aimerai me lancer. Mais comment, quand?

J'envie la belle P. qui vient se signer aux éditions de Minuit.

Moi aussi, un jour, je rêve....

 

dimanche, 1 avril 2018

L'écriture et le sommeil

Le dernier départ de Y. n’a duré que 6 jours, week-end compris, mais je n’arrive pas à m’en remettre. Cela a correspondu avec un épisode de maladie violent pour L. et A., mes deux plus petites filles de respectivement 4 ans et 2 ans. Entre le manque de sommeil et le manque de temps pour moi, j’ai vraiment cru mourir. A son retour, je n’ai pas pu me réjouir. Trop de choses à faire, trop de choses à penser. J’avais tout géré : le présent et le futur : nos prochaines vacances et celles d’après aussi. Je lui en voulais de revenir aussi reposé mentalement,même si pour lui aussi ces 6 jours étaient denses en travail. Là, je sens que je touche à mes limites. Je le le sens à mes réponses maussades, à ma non envie de faire des choses en famille (fêter Pâques ? Pourquoi faire ?) à mes accès de violence. Mon corps, mon esprit tire la sonnette d’alarme : « Prends du temps pour toi ! »

Mon programme est simple : me faire aider pour les jours qui viennent le soir, prendre des bains, faire des siestes, faire de la méditation, faire une cure d’oméga 3, aller courir, rempoter mes plantes, gratter la terre dans la cour du jardin de l’immeuble, écrire, me coucher tôt. Si les autres choses me font du bien, écrire et me coucher tôt sont mes deux piliers pour aller mieux.

Je ne connais rien de plus puissant chez moi, de plus reposant et profondément ressourçant pour me reconnecter à moi-même, à ma nature plutôt bonne et généreuse : le sommeil et l’écriture.

jeudi, 22 mars 2018

Les habits d'hiver

J’entends les oiseaux chanter. Malgré le brusque retour de l’hiver la semaine dernière, qui nous a confiné dans l’appartement, je veux croire que le printemps est vraiment là. Je m’inquiète déjà un peu : je sais que je n’ai pas beaucoup d’habits d’été, et suis encore moins bien fournie pour la demi saison. Mais cet hiver, j’étais plutôt fière : je n’ai pas vécu un jour où je grelottais de froid parce que mes chaussures/mon manteau/mes accessoires n’étaient pas adaptés à la saison. Cette année, pour la première année, j’avais toute la panoplie : bottes antidérapantes waterproof, super manteau de chez deca***tloon bien chaud et gants du tonnerre. Je me demande pourquoi il a fallu attendre 10 ans pour qu’enfin je m’équipe correctement. Chaque année, Y. me disait : « Mais pourquoi tu n’as pas au moins UN (bon pull/chaussettes chaudes/manteau correct)? » et chaque année, je ne savais pas quoi répondre : mes chaussures pas chères se trouaient au bout de deux semaines d’utilisation, mon manteau était trop léger et mes pulls étaient immettables au bout deux trois lavages.

Cette année, non.

Alors, je regarde avec une légère angoisse le redoux : comment faire pour réussir cette prouesse avec la mi saison ? J’essaye de regarder autour de moi, ce que portent les filles : je veux des chaussures pas trop ouvertes mais un peu, avec un talon pas trop important, mais un peu….

Je regarde, mais ne trouve rien. Et en attendant, je reste blottie dans mon immense pull, choisi avec soin avec Leeloolène…

jeudi, 15 mars 2018

La fièvre

J’ai le nez pris, des ganglions et un peu de fièvre. Les enfants eux, toussent franchemett, ont les yeux brillants et le front bouillant. Chaque nuit depuis trois jours, je distribue du miel, frotte des petits dos aux huiles essentielles et fait la tournée de « diloprane », comme dirait ma petite L.

Ce matin, je me suis levée un peu plus tôt pour écrire. Mais L. ne l’entend pas de cette oreille. Non seulement elle squatte notre lit depuis septembre, mais au moindre mouvement, elle s’éveille à son tour et réclame son petit déjeuner. Ce matin, je me suis fachée : Maman se lève pour écrire, pas pour préparer le repas. Si tu veux te lever, tu restes sur le canapé, sinon, tu continues à dormir à coté de papa. L. a choisi un entre deux. Elle tousse, debout, pieds nus, dans le couloir du salon, attendant que maman ait fini. Pas facile dans ces cas-là de produire et de se retrouver seule avec soi ! Je me faisais la réflexion cette semaine, que tant qu’on ne dort pas une nuit complète, il est très compliqué de créer, de produire, pendant la journée, surtout si en plus on travaille à côté. En ce moment, je lis un livre à elle, et cela me fait du bien, sur les choses importantes et comment tout mettre en œuvre pour faire bouger cela dans la vie. Cela me nourrit beaucoup. Et même, dans mon travail lui-même, je fais bouger des lignes, certaines planètes s’alignent.

samedi, 24 février 2018

Bug dans le blog !

Désolé pour les non-réponses aux derniers commentaires : je n'arrive pas à publier de réponses aux commentaires ! Je vais essayer de régler ça !

Rêver

C’est le deuxième jour des vacances.

Je jubile. Tant de choses à faire, à voir, des gens à visiter, de découvertes à faire. Nous ne savons pas du tout où nous allons. J’adore ce sentiment de liberté, comme si nous n’allions jamais revenir. Larguer complètement les amarres, partir à tout jamais, ne plus retourner, ni au travail, ni à l’école. Vivre en Robinson, tous les cinq, faire le tour du monde, voir d’autres manières de faire, d’autres façons de vivre, apprendre d’autres métiers, et ouvrir nos enfants sur le monde.

Ces dernières semaines, il y a eu une visite de maison, une offre de faite, une offre acceptée.

Et puis Y. a renaclé. Trop de travaux, trop de rapidité, pas assez de « coup de cœur » pour le bien. Nous n’habiterons donc pas dans cette maison ancienne où tout était à refaire, mais où j’avais déjà dessiné les plans et rêvé l’aménagement du jardin. C’est moi qui l’ai poussé à retirer notre proposition, malgré mon désir d’y habiter. Parce que je ne voulais pas lui faire faire quelque chose qu’il n’a pas envie de faire. Je veux voir le bonheur dans ses yeux. Je veux voir un enthousiasme à la hauteur du mien face à ce projet fantastique : déménager dans un nouveau lieu de vie et y élever nos enfants pour les années qui viennent. S’il traine les pieds, ce projet n’auras pas la même saveur. Moi je sais que je serais toujours heureuse dans une autre maison, un autre projet. Mais je veux que pour lui aussi cela ait du sens. Je lui ai dit tout cela, et nous avons retiré notre offre.

Depuis, une nouvelle énergie revient, comme un souffle. Fixée que j’étais sur notre projet immobilier, j’en ai oublié certains autres : mes engagements associatifs, les causes qui me portent, certains amis… Je profite cette semaine pour me rattraper. En descendant sur Lyon, nous essayerons de voir deux ou trois couples, parmi nos plus chers, installés là-bas. On veut aussi trouver du soleil, et pourquoi pas la mer, alors nous vient l’idée de descendre, suivre le Rhône et arriver à son embouchure. Là, je rêve de laisser les enfants jouer des heures sur la plage, pendant que je ramasserai des cailloux et des coquillages. Je veux des vacances bien pleines, pas reposantes, pour revenir plus apaisée : j’aurais tant vu en 10 jours que je pourrais revenir face à mon ordinateur plus sereine. Je rêve, je rêve.

C’est le deuxième jour des vacances, toute la maison dort. Je vais me faire un café, caresser le chat. Faire la liste des choses à faire. Lire le dernier Télérama. Ecouter de la musique. Paresser doucement.

mercredi, 24 janvier 2018

Le grand spleen

Dimanche matin, je suis allée, par curiosité, faire une séance de kinésiologie.

Je n’avais mal nulle part, ne ressentais pas de difficultés particulières. Pendant la séance, je n’ai pas ressenti d’émotions fortes, j’étais juste attentive à ce que je disais, à ces bribes de mon passé qui remontaient doucement, comme des bulles de savons. Je suis ressortie de cette séance glacée, transie de froid sur mon vélo, trempée de pluie. L’après midi, je n’ai pas réussi à sortir comme je l’avais prévu, voir cette expo sur Sophie Calle qui me tentait tant. Je me suis blottie sous une couette, j’ai lu, j’ai dormi, je suis allée réparer une petite applique tulipe que j’aime beaucoup dans ma cuisine. Dimanche soir, j’ai regardé LOL, avec ma mère, de passage à Paris. On a discuté ensuite, longtemps, jusqu’à une heure du matin.

Lundi, je me suis réveillée triste.

L’après midi, j’étais triste aussi. J’ai écrit une nouvelle pour mon atelier d’écriture. Le soir, je confiais mon spleen à Y. Mardi matin, au travail, ma chef m’a sermonnée pour un rapport pas clair. J’ai pleuré après notre entretien. De fatigue, de tristesse…

Ce matin, c’est mon anniversaire.

Je devrais me réjouir, mais cette immense tristesse me colle aux basques. Hier soir, avec mes filles, j’ai fait un bon gâteau, celui-ci, au chocolat. C’est celui de mon amie A., partie de Paris depuis. Ensuite, j’ai regardé des annonces de maisons, sans trop y croire. Toutes celles que je voient sont soient mal placées, soient en dehors de notre budget. Cela me désespère un peu.

Ce matin, j’ai toujours ce spleen intense. Je redoute la journée au bureau. Je redoute tout en fait. Comment une séance aussi courte peut faire remonter une telle tristesse d’enfance ? Un sentiment d’incompréhension, de gâchis, de violence. Je me demande comment se relèvent les adultes qui ont été vraiment maltraités, victimes d’abus, alors que moi je m’en relève si mal ?

Aujourd’hui, je ferais bonne figure, mais au-dedans de moi, il y a comme une immense marée noire, qui a coloré tous mes autres sentiments.

mardi, 16 janvier 2018

Les rencontres

Tous les lundis matin, j’organise des rencontres entre jeunes mères. J’offre le thé et le café dans un café associatif. Elles viennent, avec de tous petits bébés, de trois semaines à quelques mois. Elles sont pleines de questions, d’inquiétudes, ou au contraire, très sereines, très épanouies dans leur nouveau rôle de mère. Moi je suis toujours aussi émue, de les entendre me raconter leurs accouchements, d’oser dire leurs difficultés, elles qui ne peuvent confier cela à personne. Je les oblige à boire tranquillement un café ou un thé chaud pendant que moi ou l’autre animatrice berçons leur bébé qui parfois hurle depuis une semaine sans que personne, ni le pédiatre, ni l’ostéopathe, ni bien sûr les parents, ne sachent pourquoi. J’apprends beaucoup à leur contact. C’est une véritable richesse. Je ne sais pas comment pérenniser ces rencontres, quand j’aurais repris le travail à temps plein, ce ne sera plus possible sans doute. D’ici là, j’aimerai bien faire venir un média, pour montrer cette initiative, et pourquoi pas, susciter des vocations ailleurs, tant la cause des mères me tient à cœur.  

- page 2 de 61 -